Les premiers balbutiements du réalisme
Dans le début des années quatre-vingt, il était difficile d’appréhender que les graphismes pixelisés du temps allaient aussi rapidement évoluer. C’est un peu avec l’arrivée de jeux tel que Mortal Kombat, que nous avons eu la première réelle impression que les personnages et environnements pouvaient et allaient inévitablement se rapprocher du réel. Le premier Mortal Kombat, sorti en 1992, employait une technique près de celle de la capture de mouvements actuelle, mais sans être aussi poussée.[/dropcaps]
Alors que la plupart des jeux proposaient des personnages et décors entièrement et manuellement construits de pixels, Mortal Kombat arrivait avec une nouvelle technique de photo-digitalisation de vrais acteurs, qui donnait une touche de réalisme jamais vue auparavant. Depuis lors, les développeurs ont toujours tenté de repousser les limites du virtuel afin de pouvoir un jour rencontrer le réel.
L’arrivée du MOCAP (Capture de mouvements)
Plusieurs années se sont écoulées, faisant progressivement passer l’évolution des consoles de 8-bits à 128-bits, avant d’en arriver à ne plus comparer celles-ci simplement par le nombre de bits. Malgré tout, le processus de création et d’animation des personnages et créatures de jeux vidéo demeurait pratiquement inchangé. Certes, les animateurs avaient développés plusieurs techniques pour rendre les êtres plus vivants et réels, mais c’est réellement avec l’arrivée de la technique MoCap (Motion Capture), que ceux-ci ont pu pleinement donner vie aux personnages.
Aujourd’hui, de plus en plus de studios font appel à cette technique afin d’insuffler un sentiment de réalisme toujours plus grands dans les personnages de jeux vidéo. Les résultats de cette technologie ont tellement bien été reçus par les joueurs, qu’il arrive certaines fois d’êtres un peu déçus lorsqu’un jeu n’en fasse pas usage. La différence de qualité d’animation entre les personnages animés via MoCap et ceux animés manuellement est tout simplement incroyable.
Le MoCap permettant de capturer les mouvements de vrais acteurs afin de les transposer en personnages virtuels par la suite, les jeux l’utilisant n’en sont que plus réels. Pas nécessairement au niveau de la qualité photo-réaliste du rendu final, mais plutôt au niveau du comportement des êtres vivants à l’écran.
La « virtualisation » des visages
Toujours dans le but d’atteindre un nouveau summum en termes de qualité visuelle, les développeurs ont ensuite jetés leur dévolu sur la « virtualisation » des visages afin d’avoir des personnages aux visages humainement pous réalistes. En utilisant une combinaison des technologies photo et MoCap, ils en sont venus à recréer des textures de peau, en travaillant sur plusieurs couches superposées, ayant chacune sa propre fonction. Pour donner un exemple, une couche peut servir à la pigmentation de la peau, alors qu’une autre, peut simuler les nombreux petits vaisseaux sanguins sous-cutanés.
[wp_lightbox_ultimate_youtube_video_embed videoid=”F9y-8IzNpQ4″ playlist=”” width=”1000″ height=”563″ hd=”0″ autoplay=”0″ display_control=”1″ fullscreen=”1″ autohide=”1″ theme=”dark” use_https=”” enable_privacy=”” show_logo=”1″ showinfo=”1″ auto_popup=”” direct_embed=”1″ anchor_type=”” text=”” source=”” show_suggested_video=”0″]La technique s’est raffinée d’année en année nous donnant maintenant des visages complexes, formés de textures de peau vraisemblables, de muscles, de translucidité et de réactions aux éclairages. Dans certains cas, ces textures réagissent même aux différents environnements, selon les températures représentées à l’écran, que ce soit le chaud, le froid, la pluie ou encore le soleil pour ne nommer que ceux-ci. Nous sommes quand même très loin des grossiers pixels des années 16-bits!
Une évolution qui demande réflexion
Or, nous en sommes à un moment où la qualité visuelle est sur le point de rencontrer la réalité. Dans le fond de nous-mêmes, nous sommes tous avides de voir enfin cette qualité arriver pour de bon, mais quelques questionnements peuvent également surgir. Après tout, nous avons tous hâte de pouvoir admirer des environnements qui nous donnent l’impression d’êtres tout droit sortis de la réalité.
Dans la vidéo qui suit, l’architecte de niveaux et animateur CG, Benoit Dereau, démontre son savoir faire en nous présentant un tour d’un appartement virtuel Parisien. Dereau, qui a d’ailleurs travaillé comme architecte de niveau sur le jeu Dishonored, s’est affairé à rendre cette composition vidéo, entièrement créée à l’aide du moteur graphique Unreal Engine 4. L’effet est tout simplement spectaculaire! Le niveau de réalisme des textures, des réflexions et des éclairages est tout simplement à couper le souffle.
[wp_lightbox_ultimate_youtube_video_embed videoid=”rf045VYP3z4″ playlist=”” width=”1000″ height=”563″ hd=”0″ autoplay=”0″ display_control=”1″ fullscreen=”1″ autohide=”1″ theme=”dark” use_https=”” enable_privacy=”” show_logo=”1″ showinfo=”1″ auto_popup=”” direct_embed=”1″ anchor_type=”” text=”” source=”” show_suggested_video=”0″]Pour une des toutes premières fois, nous sommes placés en face, ou devrais-je dire, dans une immersion de réalité sans pareille. C’est enivrant, sublime, impressionnant, mais d’un certain point de vue, effrayant à la fois. Et qui plus est, la vidéo présentée est en résolution 720p, imaginez alors ce qu’elle aurait l’air en 1080p ou même, en 4K. Absolument époustouflant!
La mort deviendra-t-elle trop vivante?
La question se pose. Car bien que le réalisme apporte un grand nombre de points positifs, il faut aussi garder les yeux ouverts et penser aux points négatifs que ce réalisme pourrait aussi engendrer dans certains jeux. Arrêtez-vous une minute pour y réfléchir; ce qui fait que des jeux de guerre tels que Battlefield 4 ou Call of Duty aient conservé cette capacité à nous placer dans un mode de fiction, est grandement attribuable au rendu visuel final. Oui, certains personnages sont très près d’êtres représentatifs de leurs homologues réels, comme Kevin Spacey (dans Call of Duty: Advanced Warfare) par exemple, mais il reste néanmoins un petit quelque-chose qui nous permet de garder en tête que rien de tout ça n’est vrai.
Prenons un autre exemple : Imaginez que dans un jeu comme Until Dawn, qui est sur le point de paraitre sur PS4, il soit possible que l’horreur deviennent tellement réelle et graphique qu’elle en soit dérangeante. Certes nous pouvons déjà avoir accès et regarder des films qui osent repousser les limites de l’acceptable, mais il n’en reste pas moins qu’un film demeure un média passif. Qu’en sera-t-il avec un jeu, qui est un média actif et qui demande qu’on s’y investisse et y participe directement?
Nous en conviendront, effectuer des meurtres en série dans GTA V n’a rien de très problématique pour la plupart des personnes saines d’esprit. Mais si le prochain volet de GTA était photo-réaliste, peuplé de gens qui ont l’air d’êtres nos voisins de palier, est-ce que cela affecterait notre relation avec le jeu? Certains jeux poussent déjà très loin les limites, créant de multiples réactions de part et d’autres. Est-ce que le fait de pouvoir s’en prendre à des personnages aux allures de personnes réelles changera notre interaction avec eux? Après tout, les développeurs s’efforcent de plus en plus a atteindre nos sentiments intérieurs, en nous proposant des personnages aux apparences et aux comportements de plus en plus près de la réalité. Et de ce qu’on peu comprendre, dans plusieurs cas, cette mission est entièrement réussie.
Bien ou mal?
Quoi qu’il en soit, il demeure que les recherches et l’avancement technologique nous permettent aujourd’hui de pouvoir avoir une expérience de jeu vidéo des plus intéressantes et attrayante visuellement. Jusqu’où exactement cette hyper réalité visuelle et même virtuelle nous mènera-t-elle? Difficile à dire. Mais peut importe la forme que prendront les jeux vidéo d’un futur plus près qu’on le croit, l’envie de repousser les limites sera toujours présente dans le cœur de l’être humain.
Après tout, les prouesses technologiques ne sont que des outils et sont rarement à blâmer. La mauvaise utilisation de celles-ci sont plus souvent qu’autrement reprochables à celui qui est à la source de leur création initiale, c’est-à-dire, l’humain. Mais malgré tout, nous sommes tous émerveillés par ce que l’humain peut et veut accomplir, alors comment serait-il possible de lui en vouloir? Enfin, de NOUS en vouloir nous-mêmes? Ce sont de belles et magnifiques années pour les gamers, profitons donc du moment pour apprécier et nous laisser émerveiller!
En terminant, voici une vidéo créer par David Cage et son studio Quantum Dream, vidéo qui avait servi à promouvoir la PS4 lors de son lancement. Le studio derrière des jeux phares de l’hyperréalisme Heavy Rain et Beyond: Two Souls, avait mis toute la gomme afin de nous démontrer ce qu’il serait possible d’accomplir dans un avenir très proche. Remarquez la qualité de la capture de mouvement; c’est impressionnant de voir comment la ligne est maintenant mince entre l’être virtuel et celui de la vie réelle!
Et vous, que pensez-vous de tout ça? L’avenir vous fait-il craindre le pire ou êtes-vous simplement en attente de l’extase de la prochaine évolution graphique? Laissez-nous savoir votre opinion!
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