Capcom nous revient avec une compilation de jeux. Revivez l’anthologie du combat en redécouvrant Red Earth, Street Fighter, ou Darkstalkers!

Merci à Capcom qui nous a gratuitement fourni une copie du jeu afin d’en faire la couverture médiatique et le test. L’éditeur/développeur nous autorise par conséquent à diffuser et/ou utiliser des extraits du jeu pour nos besoins de production et n’intervient d’aucune façon dans l’attribution de la note finale. #Article13Free

Quand Capcom nous vend sa gloire passée

Après la compilation Capcom Arcade Stadium il y a un an (devenue gratuite depuis sur Steam), le studio japonais ressort d’autres roms de ses profondes poches pour nous proposer une énième compilation, cette fois-ci avec le combat pour thème. En tout, dix jeux d’arcade et d’anthologie, d’un passé pour le moins riche qui depuis lors a totalement disparu. Il est temps, semble-t-il, pour le studio d’Osaka de rappeler une gloire passée qui demeure dans le cœur des anciens gamers. Opération nostalgie ou opération “pepette-pockette“?

Si l’idée n’apparait pas totalement saugrenue sur l’instant, elle repose sur une légitimité : les choix des titres, la forme par laquelle ils seront mis en avant et bien entendu le prix auquel ils seront proposés. Et nous verrons vite que ni le choix ni la forme ni le prix ne donnera envie aux joueurs dotés d’une quelconque raison de passer à la caisse une fois de plus pour cette compilation de Capcom.

Un procédé connu et malheureusement reconnu

Capcom n’est évidemment pas le premier à naviguer sur le large et émotionnel océan de la nostalgie. SNK, Konami, Taito ont navigué sur les mêmes eaux. Il est même à peu près sûr, qu’après la compilation de jeux d’arcade et celle-ci sur les jeux de combat, Capcom nous revendra à prix d’or avec d’autres items de sa créativité passée.

Le lancement du jeu ne se passe pas si mal et l’on voit avec plaisir que Capcom a bien décoré son sac à surprises avec une belle intro (sans cinématiques malgré tout), avec de beaux croquis et une musique toujours aussi inspirée. C’est une tradition, l’aspect artistique a toujours été un point très fort pour Capcom, qui a toujours porté son effort sur l’emballage de ses jeux. Toutefois, les surprises s’arrêtent à peu près là et on finit par découvrir la petite blague sans saveur de nos amis japonais.

Dix roms dans un sac kraft

Après avoir passé l’introduction plutôt choyée, nous arrivons assez vite au cœur du jeu : l’écran du choix des titres. Et là, les questionnements naissent et commencent à nous fustiger : pourquoi  seulement dix jeux, pourquoi ces jeux , pourquoi un jeu de puzzle dans une compile de combat, pourquoi cinq titres de Darkstalkers, et ainsi de suite.

En effet, Capcom résume-t-il cette compilation “Fighting Collection” à dix titres? Nous restons blêmes, sans réponse et déjà frustrés. Pourquoi mettre en avant cinq titres de la saga de Darkstalkers dans une compile de 10 titres? Seul le choix de Red Earth semble intéressant. Et que dire de l’oublié (et pour cause) Cyberbots… Les questions frappent mais nous lançons, malgré tout, un titre au hasard, le même hasard probablement utilisé par Capcom pour le choix incompréhensible des composants de cette compilation.

Quelques ajouts mineures qui se révèlent agaçants

Évidemment, une compilation de jeux des années 90 qui sort en 2022 mérite un minimum de travail pour prétendre se vendre sur un marché extrêmement exigent. Mais, hélas, il n’en est rien et le travail s’avère minimaliste car Capcom s’est contenté surtout de son image à offrir comme légitime sceau de qualité. Cette qualité n’est contestée par personne, du moins celle des années 90. Aujourd’hui le constat est tout autre. Ainsi, hormis l’image de la marque, seul un tout petit travail d’accompagnement de ces 10 roms à été réalisé.

L’habillage tout d’abord. Et oui, nous mettre des jeux d’antan dans nos écrans du XXI siècle, a obligé Capcom à sortir ses crayons de couleurs! Aussi, on notera d’agréables bandelettes soigneusement dessinées et que l’on peut changer lors de nos combats et qui porte les thèmes du jeu joué. Toujours dans l’habillage, le musée apportera tout de même des centaines de croquis, d’esquisses réalisées lors de la conception lointaine de ces jeux. Enfin le studio japonais a mis à disposition les thèmes musicaux.

On pourrait mettre en avant le jeu en ligne. Si l’idée semble bonne au départ, le résultat n’est pas franchement une réussite. Plusieurs fois nous avons tenté en vain de nous raccorder au réseau. Porte close et donc ajout presque inutile et énervant. On peut être dubitatifs voire agacé de ces constats et de ces “micros ajouts” qui, s’ils ne sont pas sans intérêt, auraient certainement pu êtres oubliés au bénéfice d’ajouts d’autres titres et d’un travail plus investi.

Une compilation de combat qui ne transmet pas son héritage

Il y a de nombreuses incompréhensions dans cette compile. Où est l’héritage “Capcomien” des jeux de combat? Où retrouve-t-on le poids incontestable – et incontesté – de toutes les sagas, cross overs réalisés par ce studio dans le beat ’em up?

Pourtant, il y aurait eu tant à montrer avec dix titres. Les sagas faites avec Marvel, avec SNK, par exemple. Est oubliée aussi, ou presque, la saga Street Fighter, saga qui est le cœur battant du genre, à travers les Alpha, les Street Fighter 3, 4 et 5… Tant de jeux et tant d’oublis. Au lieu de cela, Capcom nous propose 5 titres au profit de la saga Darkstalkers. Il y a de quoi se poser des questions quant à la cohérence et la pertinence du choix réalisé.

Il y avait d’autres moyens de conception pour cette compilation, et il ne fallait pas se gratter la tète longtemps pour ça. D’une part, une version remasterisée d’un des 10 jeux au même titre qu’un Street Fighter II remix en son temps aurait été un excellent ajout. D’autre part, une démo du futur Street Fighter 6 aurait également pu transfigurer cette compile et justifier pleinement son prix… Car il va bien falloir évoquer le sujet. Le studio vend cher son patrimoine. Pas moins de 50$ CAN (40€) sont demandés pour cette compilation bancale. Coup de grâce sans grâce!

Comment se convaincre?

En 2022, il est bien difficile de se convaincre d’acheter une telle compilation. Mal équilibrée, choix scabreux des titres, pas de remises en forme, Capcom fait le choix de l’appel à la nostalgie. Un choix usé et abusé. Faut-il pour autant être surpris à l’heure de la baisse de la créativité générale et au recours compensatoire du remake comme cache misère? Quoi qu’il en soit, une chose est sure :  on ne remettra pas les gants! Même pas pour Capcom!

Verdict

Test de jeu - Score 5

  • 50%

    Visuel

  • 70%

    Audio

  • 70%

    Gameplay

  • 70%

    Rejouabilité

Ce qu'on aime beaucoup
  • Quelques ajouts graphiques intéressants
  • Le musée

Ce qu'on aime moins
  • Bien trop cher

  • Choix des jeux
  • Mise en ligne compliquée

Pour connaitre les critères de notre système de notation, visitez cette page.

Prenez note que la version testée est celle sur PC. Le jeu est aussi disponible sur PS4, Xbox One et Switch.

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Frédéric Bouquin

Toujours à la recherche de sources positives il aime rire, comprendre et transmettre. Passionné d’Histoire, de géopolitique et de musique il est épanoui dans sa vie de papa comme dans sa vie professionnelle. Depuis 40 ans déjà il vit un attachement fidèle avec le jeu vidéo notamment les jeux de stratégie.

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