Studio: The Chinese Room | Éditeur: SIE Santa Monica | Parution: 11 août 2015 | Genre: Aventure | ESRB: M17+ (Mature 17+) | Disponibilité: PS4 | Format(s): Numérique | Langue(s): Français | Durée: 5-6 heures | Prix: 26,99$ CAN
Après nous avoir brutalement brassé la cage avec God of War III Remastered voilà quelques semaines, Santa Monica Studio change complètement de registre et nous propose Everybody’s Gone to the Rapture, un titre du respecté studio The Chinese Room. Empruntant un parcours à nature narrative, rappelant certains passages des Myst ou Ether One, le nouvel opus du studio mise sur une histoire empreinte d’émotions. Celui-ci réussit-il à nous divertir? Voyons y voir de plus près avec notre test du jeu…
Calme et délicatesse
Everybody’s Gone to the Rapture ne s’adresse aucunement aux joueurs à la recherche de sensations fortes. Dépourvu de tout artifice, celui-ci pourrait plutôt être qualifié de jeu narratif, où l’exploration de vastes endroits nous permet d’assister passivement, à certaines scènes relatant l’histoire de fond. On reconnait d’ailleurs la marque significative de The Chinese Room, studio à qui ont doit les Dear Esther et Amnesia: The Dark Descent, deux autres titres mitigés, dépourvus de réel gamplay.
À nos premiers pas dans le jeu, il est facile de comprendre que tout se passera en douceur plutôt que sur un rythme effréné, pompé d’adrénaline. Dans une vue à la première personne, nous débutons l’exploration des environnements qui nous entoure, d’un pas sommes toutes très lent. Petit truc ici; il est possible de tenir enfoncé le bouton R2 pendant environ 5 secondes, afin de gagner légèrement en vitesse lors de nos déplacements. Bizarrement, cette possibilité n’est évoquée nulle part dans les schémas de contrôle de Everybody’s Gone to the Rapture.
Jouer en tant que spectateur
Les évènements prenant place dans Everybody’s Gone to the Rapture relatent l’inévitable fin du monde, celle-ci étant racontée par le biais de différents personnages. Guidés par une sorte d’entité lumineuse, nous assistons aux discussions entre eux, sans pouvoir intervenir ou interagir avec eux en aucun temps. Nous ne sommes que témoins des évènements, ne pouvant qu’apercevoir les silhouettes lumineuses de ces personnages et assister à leurs conversations. De cette manière, nous pouvons en apprendre d’avantage sur ce qui a mené à la destruction de l’humanité.
Il réside une certaine beauté dans cette approche, mais le jeu tombe malheureusement à plat, ne nous permettant aucune réelle interaction avec ce qui s’y passe. J’ai décroché plusieurs fois, seulement parce que je ne me sentais pas interpellé ou utile d’aucune manière. Ce sentiment de ne pouvoir intervenir ou de n’avoir aucune rôle à jouer tend plutôt à ce qu’on se pose la question : « Suis-je en train de jouer ou de regarder un film? ». C’est plutôt moche et du coup, The Order : 1886 me revient en tête et je me dis que le gameplay de ce dernier n’était pas si mal finalement… Ce n’est pas peu dire!
OH! De l’action…euh…finalement, non.
À quelques endroits il nous est permis une certaine forme d’interaction avec l’environnement à l’aide du bouton X, nous permettant d’ouvrir des portes, d’interagir avec des interrupteurs, des téléphones ainsi que des téléviseurs et postes radios. Tout ceci n’a malheureusement aucune utilité réelle encore une fois, outre que de nous permettre d’explorer plusieurs endroits du jeu, de continuer à accumuler de l’information sur l’histoire et de pouvoir acquérir certains Trophées.
Ne soyez pas découragés si vous n’entendez pas souvent ce petit son si distinctif qui confirme l’obtention de l’un deux. Après avoir épluché la liste de ceux-ci, j’ai trouvé plutôt ridicule les tâches à accomplir pour réussir la plupart d’eux. Déjà que le jeu est monotone, je ne vois pas comment on pourrait être tentés de visiter absolument tout les recoins de Everybody’s Gone to the Rapture pour conquérir tout les Trophées. J’ai terminé le jeu sans jamais avoir reçu d’autres Trophées que celui de la fin et je n’ai aucunement l’intention de partir à leur chasse!
Entité lumineuse pas toujours claire
La nature narrative de Everybody’s Gone to the Rapture a propose de belles choses, mais soulève également certains questionnements au niveau gameplay. En premier lieu, le jeu repose que sur la curiosité du joueur. Outre le fait qu’il y ait cette sorte d’entité lumineuse qui nous suggère des endroits à visiter, le reste de l’exploration est laissée à l’entière discrétion du joueur. Et vue la lenteur du jeu, il nous arrive de ne pas vouloir visiter certains endroits plus éloignés et de louper quelques brides de l’histoire par le fait même.
Deuxièmement, il n’existe aucunes formes de récompense réelles pour le joueur, autre que les Trophées. Ce qui supprime tout intérêt de vouloir explorer d’autres endroits que ceux indiqués par l’entité. C’est à se demander si les gens de Santa Monica Studio ont fait le test du jeu ou s’ils connaissaient déjà les ouvrages précédents du studio The Chinese Room avant de vouloir porter Everybody’s Gone to the Rapture sur PS4.
Everybody’s Gone to the Rapture pourrait être un excellent jeu s’il comportait quelques puzzles, ou s’il nous faisait sentir que nous participons activement au déroulement du scénario. Même si ça n’avait été que de devoir récolter certaines notes ou objets afin de déclencher certaines situations, cela aurait été beaucoup mieux que de simplement nous laisser assister passivement à l’histoire. Il faut croire que je n’ai pas capturé l’essence du jeu que le développeur a tenté de nous faire vivre.
L’incroyable pouvoir de la musique
Par contre, là ou le gameplay agonise par ses lacunes, la trame sonore se propulse complètement à l’opposé. À ce chapitre, Everybody’s Gone to the Rapture réussi à nous envouter de façon extraordinaire, avec ses ambiances sonores feutrées, appuyées par des pièces musicales aux chants pseudo célestes. C’est à la fois ambiant, divin et doux pour les oreilles.
Tout est mis en place afin de nous envelopper de belle façon, allant des moments où il n’y a absolument aucune musique et où il ne réside que les sons ambiants de l’environnement, jusqu’aux moments plus dramatiques où l’ambiance sonore nous fait amplement sentir la détresse, la peine ou le drame de la scène qui se déroule. Un chef-d’œuvre d’utilisation d’une bande sonore à mon humble avis.
Qualité mitigée
Avec les bandes annonces des derniers mois, tout semblait pointer vers un titre qui allait vraisemblablement nous faire vivre toute une gamme d’émotions. N’eut été du fait que le gameplay perde autant de points parce que pratiquement non-existant, Everybody’s Gone to the Rapture aurait pu avoir une occasion en or de nous épater.
Le visuel est très bien réalisé, malgré qu’il ne puisse se comparer avec celui d’un jeu tel que The Witcher 3 : Wild Hunt ou encore, Batman Arkham Knight. Notre rédacteur Richard Vigneault a d’ailleurs émis un commentaire sur son Facebook personnel, disant que le visuel d’un The Vanishing of Ethan Carter était beaucoup plus riche et intéressant, ce que j’approuve totalement. Everybody’s Gone to the Rapture ressemble visuellement un peu plus à Ether One, mais néglige cruellement les puzzles que l’on retrouve dans ce dernier.
À essayer si vous disposez de dollars en trop
Mon test de Everybody’s Gone to the Rapture n’a pas été une expérience horrifiante, malgré mon questionnement de début de partie qui ne semble avoir trouvé aucunes réponses, même après avoir attendu la fin du générique. Je m’attendais, ou plutôt espérais, un coup de maitre à la Marvel, mais celui-ci n’est jamais venu.
Everybody’s Gone to the Rapture n’est pas totalement mauvais, mais laisse un peu amer, même après avoir déboursé qu’un maigre $15.99 pour ce dernier. Honnêtement, le côté artistique et original en vaut le prix, mais les immenses lacunes en termes de jouabilité font en sorte qu’il serait mieux d’attendre une vente de feu où celui-ci sera vendu dans les environs de 7$-8$. Maintenant espérons que Santa Monica Studio nous offrira quelque-chose d’un peu plus interactif la prochaine fois…
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