Test PS4 | SOMA

Studio: Frictional Games | Parution: 22 septembre 2015 | Genre: Aventure narrative / horreur | ESRB: M (Mature) | Disponibilité: PS4, Xbox One, PC | Format(s): Numérique seulement  | Langue: Anglais parlé, Français écrit | Durée: 8-10 hrs

Après nous avoir précédemment donné Amnesia : The Dark Descent, Frictional Games nous présente son nouveau titre à saveur survie/horreur : SOMA. Afin de vivre quelques bonnes frousses, nous sommes plongés dans le nouveau bébé du développeur avec grand intérêt. Voici donc ce qui retourne des bas fonds de notre test de SOMA…

Prémisse philosophique

Comme toile de fond, SOMA nous place dans la peau de Simon Jarrett qui, suite à un accident de voiture, se retrouve avec des dommages cérébraux. Afin de trouver une solution et tenter d’enrayer ses problèmes, Simon accepte de participer à un scan cérébral expérimental, donné dans une clinique de Toronto. Malheureusement, l’expérience tourne plutôt mal et notre personnage reprend conscience dans un tout autre lieu…

Désorienté et laissé à lui-même, Simon se retrouve seul aux fins fonds de l’océan, dans un laboratoire de recherche sous-marin du nom de PATHOS-2, où réside un petit quelque-chose de très bizarre. En fait, le labo semble complètement désert, à l’exception de la présence de divers robots, ceux-ci se comportant comme s’ils se croyaient réellement comme étant humains.

Mais que c’est-il donc passé? Et comment diable sommes nous arrivés jusqu’ici? C’est ce que nous découvrirons tout au long du jeu, au travers de son scénario de base qui sert plutôt de prétexte à l’étude de la vie éternelle de la machine vs l’homme. Si vous avez déjà vu le film Ex Machina d’Alex Garland, vous retrouverez en SOMA quelques similitudes avec celui-ci. Bien qu’Ex Machina explore cette thématique d’un point de vue plus philosophique et moral, le titre de Frictional Game le fait d’un angle plutôt émotionnel, donnant d’excellents résultats.

Passer inaperçu

SOMA est un jeu à la première personne qui repose sur deux types de gameplay en particulier, soit la furtivité et la résolution de problèmes. SOMA n’est pas le premier titre à employer et allier plusieurs méthodes de jeu différentes, mais il faut dire que celui-ci le fait de façon plutôt remarquable et très efficace.

En premier lieu, si vous êtes à la recherche d’action et de combats intenses, SOMA n’est clairement pas pour vous. Les scènes d’action et d’affrontement avec les diverses créatures rencontrées n’ont rien en commun avec des FPS habituels. SOMA mise plutôt sur un style de jeu plus furtif, où éviter certaines créatures est primordial afin de pouvoir progresser sans y laisser sa peau. Certains ennemis sont d’ailleurs presque invisibles, nous demandant de porter attention aux sons et distorsions d’images que ceux-ci provoquent lorsque nous en sommes trop près.

J’irai même jusqu’à dire que SOMA ne comporte aucun réels combats, en ce sens que nous n’avons aucune armes et aucune façons de frapper ou d’attaquer nos opposants. Lorsque l’on se retrouve en présence d’ennemis, il faut plutôt rapidement chercher un endroit sécuritaire pour se cacher et attendre que le danger soit écarté. Dans cette façon de faire, on retrouve un peu le même type de moments angoissants à l’approche de l’Alien d’Alien: Isolation.

Quoi que cela puisse jouer avec nos nerfs pratiquement à chaque rencontre que nous faisons, le jeu ne nous offre malheureusement aucuns grands défis. Quelques minutes d’études de patterns suffiront à comprendre comment se tirer d’affaires, ce qui nous laisse un peu sur notre soif d’adrénaline. SOMA, encore une fois, réussit très efficacement à créer de bon moments de tension et faire monter en nous le sentiment de peur, pas par ses combats, mais bien par le mood général qui émane du jeu.

En recherche de solutions

La seconde méthode de jeu mise sur la résolution de problèmes divers, mais sans tomber dans le type Puzzle à proprement dire. C’est dans ce type de gameplay que SOMA prend tout son sens, en nous plaçant devant certaines problématiques à résoudre, celles-ci n’étant pas toujours très claires et faciles à comprendre. Les indices sont très rares et même lorsque nous en trouvons, les solutions ne sautent jamais aux yeux et ne nous donnent jamais la réponse toute crue.

Les résolutions de problèmes de SOMA se font généralement par voie de fetching, cette bonne vieille méthode de chercher et rapporter afin de pouvoir conclure la pseudo mission en cours.À nos premiers pas dans le jeu, nous devrons partir à la recherche de divers pièces afin de rendre fonctionnel l’Omnitool, un appareil qui servira à accéder à divers ordinateurs ainsi qu’à plusieurs autres appareils du jeu.

Ce dernier sert également de lien de communication entre notre personnage et l’empreinte mémoire des gens que nous retrouverons, ceux-ci se retrouvant maintenant sous divers formes robotisées. En particulier avec Catherine Chun, une chercheuse qui était jadis en charge d’injecter la mémoire des gens dans un paradis artificiel nommé ARK. Cath, qui n’est maintenant qu’une empreinte informatique, nous viendra en aide tout au long du jeu via l’Omnitool.

Sans vraiment ressembler à ce qu’on retrouve dans les jeux de rôle (RPG) typiques, l’Omnitool peut être configuré de divers façons, en trouvant de nouveaux éléments lui permettant d’acquérir de nouvelles capacités. Avec ces nouvelles capacités, il nous sera possible de contrôler des véhicules et autres appareils du jeu. Il n’y aucune prise de tête ici, car tout se fait de façon très linéaire et ne nous laisse aucunement expérimenter avec les divers éléments trouvés. Malgré tout, la nature narrative de SOMA fait en sorte que cela ne soit jamais vraiment décevant et que tout se tienne de façon uniforme dans l’univers et l’âme du jeu.

Exploration sous marine

Outre la résolution d’énigmes et l’aspect furtif de SOMA, il ne faut pas oublier que celui-ci comporte une bonne dose d’exploration, nous permettant d’interagir avec plusieurs objets via des icônes, un peu à la Fallout ou encore, Everybody’s Gone to the Rapture. Nous pouvons ainsi interagir avec divers objets, lire des documents, ouvrir des portes, actionner des appareils et ainsi de suite. L’exploration de PATHOS-2 nous amènera rapidement à faire certains rapprochements avec BioShock, surtout lorsque nous mettons les pieds en dehors de la station de recherche.

Une partie de l’aventure nous guide d’ailleurs à l’extérieur de la station de recherche, nous laissant arpenter les profondeurs de l’océan, à la recherche des autres modules de PATHOS-2. Encore une fois, nous devrons demeurer vigilants afin d’éviter de se trouver nez à nez avec des créatures plutôt embêtantes. Si je peux reprocher un truc à SOMA, c’est de ne pas avoir misé d’avantages sur ce que les fonds marins auraient pu offrir comme diversité au niveau gameplay. Outre quelques petites recherche ici et là, il n’y a rien de vraiment palpitant à faire au fond de l’océan, sauf à l’approche du module Théta.

C’est d’ailleurs à partir de Théta que SOMA semble prendre un second souffle en termes de diversité de gameplay et devient beaucoup plus intéressant. Les dynamiques reposant sur la balance entre furtivité et exploration sont plus intensives et plus interpellantes que dans la première moitié du jeu.

Ambiance digne d’un Oscar

SOMA vous en donnera pour votre argent, tant au niveau de sa facture visuelle que de son incroyable bande sonore. D’accord, vous ne retrouverez peut-être pas les incroyables textures des titres AAA des grandes productions, mais vous saurez tout de même apprécierez l’excellent travail de Frictional Games . Les jeux d’éclairages sont bien utilisés, le design général est de grande qualité et tout ce qui compose les environnements contribuent amplement à provoquer quelques bons frissons.

Le développeur cherche clairement à jouer avec nos sens, surtout au niveau de tout ce qui touche son enveloppe sonore, celle-ci rehaussant efficacement les moments clés. Même que la force de SOMA provient directement de cette capacité à manier son et image, afin de créer des ambiances qui n’ont aucun problème à nous envouter et nous tenir en haleine. La production sonore est tellement bien réalisée, que nous sommes pratiquement sur le qui-vive en tout temps, à nous demander si nous sommes en danger ou non.

Une perle rare

Oh que oui! Parce que bien qu’il ne s’agisse aucunement d’un blockbuster développé à budget phénoménal, SOMA est un jeu de survie/horreur intriguant, intéressant, divertissant et stressant. À l’ère où les jeux nous coûtent la peau des fesses et qui, bien des fois, résultent en une déception, le nouveau né de Frictional Games nous en donne largement pour les 30$ demandés.

Si les jeux d’horreur sont votre dada, vous devriez vraiment donner une chance à SOMA. Sa qualité générale et sa superbe ambiance suffiront à justifier votre investissement de 30$. Maintenant, enfilez vos combinaisons sous marines et allez faire un tour dans l’univers de l’horreur, façon Frictional Games!