Studio: Behind the Stone | Parution: 7 Janvier 2020 | Genre: Aventure/RPG | ESRB: E (Pour tous) | Disponibilité: Nintendo Switch | Format(s): Numérique  | Langue: Français | Durée: n/d


Le tape-à-l’œil est dangereux. Montrer quelque chose de séduisant au premier regard peut cacher bien des défauts d’un produit, incluant un manque de substance. C’est un peu la réflexion m’ayant accompagné lorsque j’ai testé le jeu Sir Eatsalot, une aventure mignonne parue à l’origine sur PlayStation VITA s’avérant malheureusement trop simpliste en 2020 sur Nintendo Switch.

Note: Malgré différentes tentatives, nous n’avons pu effectuer de captation vidéo pour ce jeu puisqu’il n’est offert qu’en mode portable sur Nintendo Switch. C’est pourquoi nous vous proposons sa critique sous forme écrite.

Le gros chevalier aux sucreries menacées

Sir Eatsalot met en vedette le protagoniste du même nom. Malgré son ventre débordant de son armure et son apparence caricaturale, Sir Eatsalot est une véritable légende dans sa contrée. Ainsi, lorsqu’une sinistre sorcière envoie ses laquais envahir les contrées florissantes de ce royaume, menaçant du même coup toutes les sucreries qu’on peut y retrouver, le bedonnant chevalier reprendra les armes, question de sauver à la fois son roi et son appétit !

On ne peut le nier: Sir Eatsalot est sympathique et mignon à souhait. Difficile de ne pas tomber sous le charme de cette petite aventure du studio Behind the Stone dès qu’on démarre notre partie. Loufoque, le scénario nous fait constamment sourire grâce à des personnages attachants ainsi que des dialogues surexploitant l’hystérie de chaque héros ou antagoniste présenté. Qui plus est, grâce à son style visuel de type bande dessinée, ses magnifiques animations et sa bande sonore aux rythmes légers et accrocheurs, l’opération séduction fonctionne extrêmement rapidement !

Un effet de charme qui s’estompe rapidement

Malheureusement, une fois l’effet de charme passé, les lacunes de Sir Eatsalot se succèdent à un rythme effréné. Oh, ne vous méprenez pas, c’est un bon petit jeu d’action et aventure à déroulement horizontal, mais son manque de substance de même que diverses problématiques apparaissent après à peine quelques minutes jouées.

En outre, les combats sont d’un ennui mortel tout simplement parce qu’ils sont beaucoup trop simples et lents. Grosso modo, vous bloquerez avec votre bouclier puis répliquerez en appuyant sur votre bouton d’attaque (Y) avant de recommencer cette manoeuvre. Ça ne va pas plus loin que cela et les coups portés par les personnages sont si lents qu’on finit par rouler des yeux avant longtemps dès qu’un ennemi apparaît.

Autrement, les casse-tête et énigmes du jeu sont corrects, mais encore une fois, leur simplicité vient gâcher le plaisir de les compléter. Être confronté à une porte verouillée puis devoir revenir sur nos pas pour trouver la clé ayant miraculeusement apparu là où on est déjà passé ou simplement devoir courir pour avoir l’élan nécessaire afin de passer par-dessus une crevasse, voilà deux exemples de casse-tête d’une simplicité désarmante auxquels vous serez confronté. Encore une fois, le jeu étant destiné à un grand public, tout est bien et honnête, mais l’absence de profondeur et de la moindre complexité donnent l’impression de jouer à un jeu d’action/aventure en side-scrolling d’une autre époque.

Par ailleurs, la durée de vie du jeu est un autre élément laissant transparaître le manque de contenu de l’aventure. Bien qu’elle soit légère et rigolote, vous l’aurez terminé en à peine cinq heures. En fait, en traversant Sir Eatsalot, vous aurez constamment cette impression d’être dans une introduction de jeu et que le tout va finir par lever afin que vous entamiez pour de bon votre aventure…jusqu’à ce que votre périple prenne fin après quelques heures et que vous vous rendiez compte que le jeu ne va pas plus loin que cette simplicité présentée à ses débuts. Dommage.

Une aventure uniquement portable

Comme je le mentionnais en introduction, Sir Eatsalot est un titre étant paru sur PlayStation VITA il y a plusieurs années. Or, sur Nintendo Switch, Behind the Stone n’a fait que porter la première version du jeu. De ce fait, le jeu portable d’origine demeure un jeu uniquement portable sur Nintendo Switch. Oubliez la possibilité d’y jouer sur un téléviseur en mode docké, c’est tout bonnement impossible.

Pourquoi avoir réoffert ce jeu uniquement en mode portable ? Est-ce par paresse de la part du studio l’ayant développé ? En fait, non. Sir Eatsalot est un jeu qui fut conçu pour tirer profit des capacités de la PlayStation VITA, dont des contrôles gyroscopiques ainsi que l’écran tactile de la défunte console de Sony. Puisque ces mécaniques sont omniprésentes au sein du jeu, il aurait fallu profondément modifier certains éléments de la jouabilité pour pouvoir y jouer sans les options susmentionnées, ce que les développeurs n’ont pas fait.

Ainsi, bien que vous pourrez effectuer cette manoeuvre avec les boutons, vous pourrez aussi regarder autour de vous en bougeant votre console. Vous pourrez aussi utiliser l’écran tactile afin d’interagir avec des objets que vous verrez dans les environnements, notamment en arrière-plan. Parmi ces derniers, vous retrouverez notamment des aliments qui permettront au gros chevalier de se régénérer.

Le jeu vous permettra aussi de taper sur les créatures que vous rencontrerez afin d’emmagasiner leurs informations dans un almanach. Pour ce faire, vous devrez taper sur un monstre puis tracer son contour avec votre doigt en suivant sa silhouette. Le problème est que vous devrez effectuer ce tracé en suivant le patron de la silhouette de très près, et ce sans jamais que votre doigt ne quitte l’écran tactile. Du coup, il arrive souvent que notre doigt soit dans le chemin de notre oeil, menant en échec bien des tentatives pour tracer correctement le croquis d’un monstre. Ça devient frustrant comme exercice.

Autrement, plusieurs casse-tête requièrent également l’utilisation de l’écran tactile. Par exemple, en début d’aventure, vous ferez face à des crevasses pouvant n’être franchies que si vous tapez sur un billot de bois afin de le faire tomber. Encore là, rien de très complexe. Néanmoins, sachez qu’il arrive que la détection avec l’écran tactile ne soit pas optimale. Ainsi, attendez-vous à devoir taper bien des fois sur un seul et même objet et à devoir répéter encore et encore un même geste afin d’interagir de la bonne façon avec lui, et ce simplement pour pouvoir avancer dans votre quête.

Bien, mais à petit prix

Question d’être bien clair, je me dois de réitérer que Sir Eatsalot n’est pas un mauvais jeu. C’est mignon, tape-à-l’oeil et très sympathique comme aventure. Seulement, en 2020, le jeu nous apparaît comme un exercice issu d’une autre époque alors qu’on tâtait notamment le terrain pour offrir de nouvelles façons de jouer avec des écrans tactiles et des contrôles gyroscopiques. Rapidement, on se rend compte que le jeu est bien trop simpliste pour les standards d’aujourd’hui, aussi attachant soit-il. Un jeu honnête dans lequel je suis convaincu que Behind the Stone y a mis beaucoup de coeur, mais qui n’est recommandable que s’il est offert à rabais sur le eShop.

Verdict

Visuel7 / 10
Audio7 / 10
Gameplay6 / 10
Rejouabilité5 / 10
Appréciation générale (n'est pas une moyenne des notes ci-dessus)6.5/ 10

Pour connaitre les critères de notre système de notation, visitez cette page.

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  • Une aventure mignonne et bourrée d’humour
  • Visuel attrayant donnant vie de belle façon au jeu
  • Casse-tête simples, mais sympathiques utilisant les fonctionnalités de la Nintendo Switch
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  • Uniquement jouable en mode portable
  • À peine 4 à 5 heures de jeu
  • Simpliste dans toutes ses facettes
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Daniel Carosella

Criminologue de formation, gamer par passion. Daniel couvre l'univers du jeu vidéo depuis plus de 21 ans. Son parcours l'a amené à écrire pour JeuXpress.ca puis à être rédacteur en chef de HardGamers.com pendant 11 ans et chroniqueur jeux vidéo sur AffairesDeGars.com pendant plus de 10 ans. Depuis, il écrit sur Branchez-Vous.com et M2Gaming.ca et discute sur le podcast Réalité Augmentée.

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