Studio: Nintendo | Éditeur: Nintendo | Parution: 24 juillet 2025 | Genre: Plateformer | ESRB: 7+ | Disponibilité: Nintendo Switch 2 | Format(s): Numérique| Langue(s): Français | Durée: ND | Prix: 24,99$ ou 114,99$ CAN
Neuf mois après sa sortie initiale sur Nintendo Switch, Super Mario Party Jamboree revient dans une nouvelle version pour la Switch 2, cette fois accompagné de Jamboree TV. À l’image de ce que Nintendo avait déjà proposé avec les éditions améliorées de Breath of the Wild ou Tears of the Kingdom, il est possible de passer à cette version enrichie pour 29,99$ si l’on possède déjà le jeu, ou d’opter pour le lot complet à 114,99$.
Mais là où les mises à jour techniques de Zelda avaient apporté un véritable gain visuel et de performance, ici, le jeu de base reste figé. Aucun changement de résolution, aucun ajout de contenu dans les plateaux ou les mini-jeux. Super Mario Party Jamboree est exactement le même que celui paru en octobre 2024, simplement jouable sur Switch 2. Toute l’attention se porte donc sur Jamboree TV, la véritable nouveauté de cette édition.
Jamboree TV ou l’illusion du renouveau
Avec Jamboree TV, Nintendo cherche à enrichir l’expérience de Mario Party en l’enrobant dans un concept de jeu télévisé interactif. L’idée est simple et efficace. Le joueur devient un participant à part entière d’un concours diffusé à l’écran, avec plusieurs épreuves réparties dans différents modes de jeu. Cette formule vise clairement à exploiter les capacités de la Switch 2, notamment la compatibilité avec une caméra et l’utilisation du micro intégré.
Dès les premières minutes, on comprend que Nintendo veut encourager une participation plus directe du joueur. Il est possible de brancher une webcam ou la caméra officielle pour intégrer en temps réel les visages des joueurs dans certaines épreuves. Cette approche rappelle ce que proposait autrefois le périphérique EyeToy sur PlayStation. Cela ajoute une touche d’originalité et renforce l’aspect convivial. Le micro de la console permet également de participer à des jeux où la voix intervient comme mécanique principale. Enfin, un nouveau type de contrôle de type souris fait son apparition et devient central dans plusieurs activités.
Le contenu de Jamboree TV s’articule autour de quatre modes de jeu principaux. Deux de ces modes sont repris de l’édition originale. Le mode Mario Party reste le cœur de l’expérience avec les sept plateaux connus, enrichis ici par des mini-jeux supplémentaires et des variantes de règles comme les parties en équipe ou les parties courtes avec bonus au démarrage. Le mode libre, quant à lui, permet de sélectionner à volonté les épreuves disponibles, avec la possibilité de filtrer selon le type de contrôle utilisé.
Les deux autres modes sont inédits. Le premier, propose une expérience d’arcade dans laquelle les joueurs avancent automatiquement sur des parcours variés tout en interagissant avec leur environnement à l’aide du contrôle de type souris. Chaque parcours est associé à un thème, comme une maison hantée ou une jungle, et l’ensemble comprend même un mode survie avec des mini-jeux à la chaîne. Le second mode original, le Bowser Show, place le célèbre antagoniste aux commandes d’un programme dans lequel deux équipes s’affrontent en relevant des défis fondés sur la reconnaissance vocale ou l’image captée par la caméra.
L’ambition de Jamboree TV est indéniable. Le jeu tente de moderniser la formule avec des interactions plus immersives et un cadre original qui renouvelle la mise en scène. Pourtant, derrière ces bonnes intentions, certains choix limitent la portée de l’ensemble.
Des mini-jeux inédits en demi-teinte
Jamboree TV introduit vingt nouveaux mini-jeux qui viennent s’ajouter au contenu déjà conséquent de l’édition originale. Quatorze d’entre eux utilisent le nouveau système de contrôle de type souris. Les six autres exploitent soit la caméra soit le micro de la Switch 2. En apparence, cette sélection semble suffisamment variée pour dynamiser l’expérience. Mais à l’usage, la plupart de ces mini-jeux peinent à marquer les esprits.
Parmi ceux qui utilisent le contrôle de type souris, certains proposent des idées originales comme trier des courriers indésirables de Bowser, guider un Toad à travers un parcours électrifié ou faire grimper un personnage en accrochant ses mains à des prises. D’autres reprennent des mécaniques connues du grand public comme le air hockey ou les jeux de mémoire. On y retrouve aussi des épreuves plus basiques consistant à déplacer un objet, viser une cible ou simplement cliquer au bon moment.
Dans l’ensemble, ces mini-jeux sont intuitifs et accessibles. Ils s’apprennent en quelques secondes et se terminent en moins d’une minute. Mais ce rythme rapide cache un manque de profondeur. Beaucoup de ces activités donnent l’impression de tourner en rond après quelques parties. Elles manquent de subtilité, de variations ou de montée en difficulté. Une fois l’effet de découverte passé, elles peinent à se renouveler.
Concernant les mini-jeux qui utilisent la caméra, l’expérience est plus engageante mais reste limitée. Se voir à l’écran, interagir avec l’image en temps réel et bouger son corps pour répondre aux défis a un côté amusant qui rappelle les expériences passées sur consoles avec reconnaissance de mouvement. On secoue les bras, on saute, on frappe dans le vide. C’est divertissant sur le moment, mais là encore, le contenu reste mince. Trois mini-jeux seulement utilisent cette technologie et ils ne suffisent pas à tenir sur la durée.
Les jeux fondés sur la voix sont encore plus anecdotiques. On crie dans le micro pour faire avancer un véhicule ou maintenir la hauteur d’un objet volant. Le concept amuse pendant quelques secondes mais ne tient pas vraiment sur la longueur. Un mini-jeu repose même sur des claquements de mains, mais il souffre d’un problème de latence entre l’image et le son, rendant l’expérience frustrante sur un téléviseur non calibré.
Ce nouveau lot de mini-jeux a donc le mérite d’exister et de proposer une forme d’interactivité inédite dans la série Mario Party. Mais leur exécution reste inégale. Certaines idées fonctionnent, d’autres apparaissent trop limitées ou peu abouties.
Les limites de Jamboree TV et une impression de potentiel sous-exploité
Une fois le contenu exploré en profondeur, Jamboree TV laisse une impression persistante de projet inabouti. Si l’on salue l’effort de Nintendo pour intégrer de nouvelles idées et exploiter les fonctions inédites de la Switch 2, plusieurs choix de conception freinent le plaisir sur la durée. L’un des premiers points frustrants vient de certains nouveaux modes. Malgré leurs environnements variés et leurs principe de parcours à compléter avec mini-jeux à la clé, la répétition devient vite un problème. Avec seulement quatorze épreuves disponibles pour ce mode, il arrive fréquemment que les mêmes mini-jeux reviennent lors de deux parties consécutives. Le manque de diversité réduit considérablement la rejouabilité.
Ce manque de souplesse est d’autant plus surprenant que le mode Mario Party permet, lui, de mélanger les anciens et les nouveaux mini-jeux dans les parties classiques. On ne comprend donc pas pourquoi le mode rapido se limite à une sélection fixe, alors qu’un système de rotation plus large aurait permis de mieux répartir le contenu.
Le Bowser Show, qui se veut l’autre grande nouveauté de Jamboree TV, souffre également de contraintes similaires. Le nombre de mini-jeux est très faible et les règles de victoire sont discutables. Même si un joueur domine les premières épreuves, tout peut basculer sur la dernière, souvent de manière arbitraire. Cela casse la dynamique de compétition et peut décourager sur le long terme.
Enfin, l’option GameShare, qui permet de partager une session de jeu avec une autre console, illustre à elle seule ce sentiment d’occasion manquée. L’idée est excellente, surtout dans un party game, mais son exécution est limitée à un seul plateau et à une trentaine de mini-jeux. Impossible d’accéder aux autres plateaux ou de jouer librement aux épreuves. Ce cadre rigide brise les attentes. Surtout quand on sait que d’autres jeux sur Switch 2 proposent déjà un partage de contenu plus flexible et plus riche. Il est donc difficile de comprendre ce choix de restriction, sauf à imaginer des obstacles techniques dont Nintendo ne dit rien.
Verdict
Super Mario Party Jamboree + Jamboree TV sur Nintendo Switch 2 est une édition qui, malgré ses bonnes intentions, peine à convaincre pleinement. Le jeu de base reste inchangé, sans amélioration technique notable, ce qui déçoit par rapport aux mises à jour réussies d’autres titres phares de Nintendo.
Jamboree TV apporte certes des idées originales en exploitant la caméra, le micro et le nouveau contrôle de type souris de la Switch 2, et le concept du jeu télévisé est sympathique et amusant. Cependant, la quantité limitée de nouveaux mini-jeux, la répétition fréquente dans certains modes, ainsi que des choix restrictifs dans des fonctions comme le GameShare, donnent une impression de contenu inabouti et sous-exploité.
En résumé, si vous ne possédez pas encore Super Mario Party Jamboree, cette version complète est la plus riche en contenu et mérite d’être découverte. En revanche, pour les joueurs qui ont déjà le jeu sur Switch, le pack d’amélioration à 24,99$ peut sembler un peu léger, notamment face à l’attente de vraies nouveautés ou d’une montée en qualité technique.
C’est donc une édition qui divertira sans doute sur le court terme, mais qui laisse sur sa faim lorsqu’on espérait un renouvellement plus ambitieux de la licence.
Pour connaitre les critères de notre système de notation, visitez cette page.
Prenez note que la version testée est celle sur Nintendo Switch 2.
Vous voulez soutenir la chaîne?
► Achetez vos jeux vidéo sur Amazon: https://amzn.to/3yALu9L
Ajouter votre commentaire