Studio:  Monolith Soft | Éditeur: Nintendo | Parution: 20 mars 2025 | Genre:  Jeu vidéo de rôle, Jeu d’action, Jeu de combat, Jeu d’aventure | ESRB: T (Ado) | Disponibilité: Switch | Plateforme(s):  Switch | Format(s): Numérique |Physique Langue(s): Français écrit | Durée: NC | Prix:  79,99 $

Xenoblade Chronicles X Definitive Edition est une œuvre complexe, à la fois fascinante et exigeante !

Merci à Nintendo Canada qui nous ont gratuitement fourni une copie du jeu afin d’en faire la couverture médiatique et le test. L’éditeur/développeur nous autorise par conséquent à diffuser et/ou utiliser des extraits du jeu pour nos besoins de production et n’intervient d’aucune façon dans l’attribution de la note finale.

Sorti à l’origine sur Wii U en 2015, Xenoblade Chronicles X était un joyau sous-estimé, éclipsé par la popularité limitée de la console. Avec cette Definitive Edition, Monolith Soft va bien au-delà d’un simple transfert : le jeu bénéficie d’une refonte visuelle, d’enrichissements narratifs et d’une optimisation qui le hissent au rang d’incontournable sur Nintendo Switch. Monde ouvert colossal, affrontements intenses et quêtes aussi captivantes que longues : ce titre reflète l’ambition débridée d’un studio à son apogée. Mais cette grandeur a-t-elle un coût ?

Mira : une planète vivante et impitoyable

Mira n’est pas une simple toile de fond, c’est une entité à part entière. Cette planète extraterrestre, fragmentée en cinq continents aux environnements contrastés, exige une exploration réfléchie et périlleuse. Les forêts luminescentes de Noctilum abritent des prédateurs tapis dans l’obscurité, tandis que les étendues arides et toxiques d’Oblivia usent jusqu’aux machines les plus robustes. Le système de sondes, essentiel pour cartographier et exploiter les richesses, fait de chaque choix un dilemme : renforcer l’économie humaine attire des vagues de Xénomorphes, sécuriser un secteur épuise des ressources cruciales. Mira vit, réagit et évolue, imposant à l’humanité son rôle d’intrus dans un équilibre fragile.

Noctilum illustre cette ambivalence : une jungle éclatante où la lumière bioluminescente guide les pas, mais où chaque recoin dissimule une menace. Les arbres-pulsars, qui vibrent au rythme des cycles lunaires influencés par des créatures volantes colossales, alternent entre sérénité diurne et traquenards nocturnes, lorsque des prédateurs indétectables guettent leur proie.

À l’inverse, Oblivia est un désert hostile où le sable corrosif devient un adversaire à part entière. Il s’attaque aux Skells, érode les sondes et façonne des embûches mouvantes lors des tempêtes magnétiques. Installer une sonde ici demande une précision méticuleuse : trop près des dunes, et les Xénomorphes pillent vos stocks ; trop près des geysers sulfureux, et vos efforts s’évaporent.

Sylvalum, quant à lui, défie l’imagination avec son océan suspendu dans le ciel. Des sphères d’eau flottent parmi des îles accrochées à des racines défiant la gravité. Sans un Skell volant, s’y aventurer est une folie poétique ; avec, le danger persiste : les Chantres, oiseaux géants, perturbent la gravité d’un simple battement d’ailes, transformant vos vols en chutes fatales.

Primordia, avec ses plaines verdoyantes et ses crépuscules flamboyants, semble accueillant… jusqu’à ce qu’un Tyran colossal surgisse du sol. Ces monstres tapis à travers Mira rappellent une vérité brute : cette planète ne se soumet pas, elle se défend, pas à pas.

Enfin, Cauldros, avec ses lacs de lave et ses perturbations électromagnétiques, est un défi extrême. Les Skells y surchauffent, les ressources se raréfient, et les tempêtes incandescentes aveuglent. Y planter une sonde revient à défier le chaos lui-même.

Mira n’est pas un simple terrain de jeu : c’est un marché dangereux. Chaque gain arraché à ses entrailles modifie son écosystème, provoquant mutations, assauts ou désastres. Colonisateur et planète s’entrelacent dans une lutte aussi sublime que mortelle, faisant de Mira l’un des mondes ouverts les plus marquants du jeu vidéo.

Une histoire enfin complète

L’édition originale de Xenoblade Chronicles X souffrait d’une fin précipitée et de zones d’ombre frustrantes. L’épilogue inédit de cette Definitive Edition change la donne : loin d’être un simple bonus, il comble les vides narratifs avec une finesse digne des plus grands titres de Tetsuya Takahashi.

Elma, figure centrale et mystérieuse, gagne en profondeur. Ses origines, son lien avec Mira et ses motivations se dévoilent dans des séquences saisissantes, mêlant réflexions philosophiques et tragédies intergalactiques. Les thèmes fétiches de Takahashi – la place de l’humanité dans l’univers, l’opposition entre corps et technologie – s’épanouissent avec une intensité rare. Les Progéniteurs, divinités manipulant la vie, émergent comme des adversaires fascinants, leurs plans oscillant entre métaphysique et libre arbitre.

La révélation sur Mira est un coup de génie : cette planète n’est pas un refuge passif, mais une conscience cosmique sculptant l’évolution. Ce concept, porté par des dialogues empreints de poésie et des symboles mystiques, redonne une aura sacrée à chaque lieu exploré. Les affrontements contre les Progéniteurs, dans des batailles titanesques accompagnées par les compositions épiques de Hiroyuki Sawano, deviennent des moments inoubliables.

Cet épilogue répare aussi les failles de rythme du jeu original. Les missions principales s’enchaînent avec dynamisme, tandis que les personnages secondaires, comme L’Doug ou Yelv, gagnent en substance. Les nouveaux venus, tels que Kara, une IA en quête d’identité, apportent des questionnements émouvants. Pour les vétérans, c’est une célébration émouvante ; pour les novices, une masterclass narrative.

Quêtes secondaires : une addiction ambivalente

Avec plus de 300 missions facultatives, Xenoblade Chronicles X oscille entre génie et monotonie. Beaucoup se résument à des tâches classiques – chasse, collecte, livraison – qui risquent d’user les moins patients. Pourtant, sous cette surface répétitive se cache une profondeur inattendue. Une quête banale comme purifier une source d’eau devient un dilemme moral : sacrifier une espèce alien ou préserver l’écosystème ? Ces choix transforment l’expérience en fable interactive.

Les civilisations extraterrestres enrichissent cet univers. Les Nopons, adorables mais rusés, dévoilent un commerce décalé ; les Ma-non, obsédés par la science, envoient chercher des « grains de café cosmiques » dans des quêtes absurdes et savoureuses. Chaque race – des Wrothians belliqueux aux Orphe mystiques – révèle ses traditions à travers ces missions, construisant un monde crédible et vivant.

Le revers ? Ces quêtes, bien que facultatives en théorie, sont quasi indispensables pour progresser. Les ignorer rend les boss principaux écrasants, forçant des heures de farming. Mais leur richesse narrative – une collecte dévoilant une espèce menacée, une livraison explorant les rites d’une tribu – finit par captiver, malgré leur rythme inégal.

Combats : entre tactique et démesure

Le système de combat de Xenoblade Chronicles X mêle héritage des MMO et touche personnelle. Les attaques automatiques s’accompagnent d’arts activés manuellement, demandant à la fois stratégie et réflexes. Les affrontements, éclatants de couleurs et d’effets, nécessitent un timing précis pour tirer parti des faiblesses ennemies. Une nouveauté de cette édition, la recharge rapide, ajoute du piquant : en vidant une jauge spécifique, on peut relancer une compétence immédiatement, infligeant des dégâts massifs au risque de se retrouver vulnérable. Une mécanique à double tranchant, aussi exaltante que périlleuse.

Le clou du spectacle, ce sont les Skells, ces méchas imposants qui transforment l’expérience. Les débloquer après des dizaines d’heures marque un tournant : on passe d’une exploration prudente à une puissance brute. Leurs armes dévastent des hordes, leurs vols révèlent des secrets perchés dans les cieux. Pourtant, Mira ne se laisse pas impressionner : tempêtes électromagnétiques, créatures colossales et environnements hostiles maintiennent la tension, même dans ces armures géantes. Chaque bataille reste un équilibre entre gestion des ressources et audace.

Technique et ambiance sonore : une renaissance maîtrisée

Malgré ses racines sur Wii U, cette Definitive Edition impressionne par sa refonte technique. Les temps de chargement, jadis interminables, se réduisent à quelques secondes, préservant l’immersion. Les textures revisitées subliment les paysages : les détails des créatures brillent sous les lumières changeantes, les forêts de Noctilum s’animent de reflets dynamiques, et les personnages gagnent en finesse. Même le pop-in, défaut récurrent des mondes ouverts, est ici discret, laissant Mira se dévoiler sans heurts.

La bande-son, signée Hiroyuki Sawano, est une explosion d’émotions. Entre chœurs grandioses, guitares électriques et rythmes futuristes, elle transcende chaque moment : les combats vibrent d’énergie, les explorations prennent une allure héroïque. Les mélodies, parfois théâtrales avec leurs chants en anglais, s’imprègnent dans la mémoire, renforçant l’identité unique de ce titre. Une œuvre sonore qui, malgré quelques excès, épouse parfaitement la majesté de Mira.

Verdict

Xenoblade Chronicles X Definitive Edition est une œuvre complexe, à la fois fascinante et exigeante. Ses quêtes secondaires interminables, sa difficulté abrupte et son rythme narratif parfois décousu peuvent rebuter les impatients. Mais pour ceux qui s’y plongent, c’est une aventure hors norme. Monolith Soft livre un monde ouvert vivant, où chaque pas, chaque décision compte, porté par un épilogue qui sublime l’histoire initiale en une fresque mémorable.

Ce jeu ne s’adresse pas à tous : il demande du temps, de la persévérance, une envie d’explorer sans fin. Pourtant, dans un univers vidéoludique souvent lisse, il brille par son audace. C’est une expérience qui ne cherche pas la perfection, mais l’impact – et qui, par son ambition brute, laisse une trace indélébile. Si vous êtes prêt à vous perdre dans Mira, ce titre est une récompense rare.

Test de jeu - Score 9.5

90%
Visuel
95%
Audio
100%
Gameplay
90%
Rejouabilité
Ce qu'on aime beaucoup
  • La refonte graphique sublime les paysages de Mira, rendant l’exploration encore plus immersive.
  • L’épilogue inédit enrichit l’histoire et corrige les lacunes du jeu original.
  • Les combats mêlent stratégie et action avec des mécaniques renouvelées comme la recharge rapide.
  • L’optimisation technique rend l’expérience fluide.
  • Les quêtes secondaires développent un véritable lore autour de chaque race et région.
Ce qu'on aime moins
  • Le jeu demande un investissement en temps important pour progresser.
  • Les quêtes secondaires, bien que riches, peuvent devenir répétitives et fatigantes
  • La difficulté est parfois mal dosée, rendant certains boss trop punitifs.

Pour connaître les critères de notre système de notation, visitez cette page.

Prenez note que la version testée est celle sur Switch

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Youssef Amenzou

Passionné de gaming depuis mon enfance, c'est grâce à Final Fantasy VII que cette flamme s'est allumée. Ce jeu emblématique a marqué mon parcours, alimentant ma passion pour les aventures virtuelles. Toujours à la recherche de nouvelles expériences, je m'immerge dans des univers captivants avec la même excitation que celle ressentie devant l'écran de FFVII.

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