Studio: Envision Entertainment | Éditeur: Envision Entertainment | Parution: 13 décembre 2023 | Genre: Construction de ville | ESRB: E (Tous) | Disponibilité: PC | Format(s): Numérique | Langue(s): Français écrit | Durée: NC | Prix:  39,99$ CAN / 29€99

Prêt à unifier la Pagonie?

Merci à Envision Entertainment qui nous a gratuitement fourni une copie du jeu afin d’en faire la couverture médiatique et le test. L’éditeur/développeur nous autorise par conséquent à diffuser et/ou utiliser des extraits du jeu pour nos besoins de production et n’intervient d’aucune façon dans l’attribution de la note finale. #Article13Free

Enfant de The Settlers

En cette fin de saison 2023, nombre de jeux de gestion sont venus divertir M2 Gaming. Cela ne s’arrête pas tout à fait puisque Envision nous propose l’arrivée de Pioneers of Pagonia avant les fêtes de Noël. Co-conçu par l’un des créateurs de la saga The Settlers, on ne s’attendait à vrai dire à rien d’autres qu’à un descendant du célèbre jeu de gestion connu depuis l’âge des titans.

Sans dévoiler à l’avance notre jugement, c’est en effet ce qui ressort, et ce très rapidement de ce titre, après plusieurs minutes de jeu par les néophytes que nous fûmes et sommes toujours. D’ailleurs, nous ne serions pas à plaindre car même si cette fin d’automne est propice aux jeux de gestion on peut dire que les sorties de ce genre de jeu arrivent plutôt au compte goutte ces dernières années.

Déception à craindre?

Enfin pas tout à fait car 2023 avait fait date avec le retour (très retardé) de la dernière mouture de la série The Settlers nouveaux alliés, 8e du nom. Un jeu globalement décevant, un brin enfantin, souffrant de maux bien connus, que les concepteurs ont échoué à améliorer notamment dans le gameplay militaire, montré du doigt par une communauté en voie de disparition.

Hélas, même recette donc même résultat pour ce nouveau titre venue de Pagonie et d’un studio qui décidément ne se résout pas à écouter les fans du genre. En effet, dans ce titre on entend encore respirer le dernier Settlers, avec force et et faiblesses, montrant à quel point les liens de filiation sont évidents.

La Pagonie c’est joli…

Ainsi d’un bateau débarquent des colons dans le doux pays de Pagonie dans l’espoir d’y fonder une cité dans un monde meilleur. Ils sont loin de se douter d’y trouver de redoutables concurrents et des ennemis… bien enfantins là aussi.

La Pagonie nous apparait graphiquement tel un havre de paix tiré d’un livre pour enfants, avec de verts pâturages, des forêts luxuriantes et des petits papillons qui dansent. Dans ce paisible tableau, que vous viendrez perturber de votre urbanisme, les graphismes nous ont apparus très simples voire simplistes par rapport à son grand frère The Settlers 8, sorti il y a peu.

… Enfin faut le dire vite

Les nombreux bâtiments qui sont à votre disposition sont travaillés esthétiquement mais sont difficiles à distinguer d’un point de vue utilitaire. En effet, lorsque la ville s’étend et atteint son acmé, il est très difficile de discerner l’emplacement d’un hôtel des monnaies, d’un atelier quel qu’il soit dans cet imbroglio de bâtiments tous plus semblables les uns que les autres.

Perturbant, cet effet désagréable est d’autant plus accentué graphiquement par une laborieuse mise en place des routes et un placement des bâtiments des plus aléatoires. Des routes capricieuses et des bâtiments placés de manière peu judicieuse finissent par afficher une ville pour le moins anarchique. D’un point de vue sonore, les ressentis sont les mêmes. Les musiques évoluent dans une ambiance “bucolico-infantile” qui ne plaira évidemment pas à tous et des sons certes riches mais qui eux aussi ne se distinguent aucunement.

Pas de surprises

Bref, « infantile » et « perfectible » sont les deux adjectifs qualificatifs qui pourraient le mieux définir cet environnement maintes fois connus d’où  rien ne risque de vous surprendre… Attaquons désormais le contenu. Se qualifiant de jeu de stratégie, nous nous attendons à découvrir évidemment un aspect gestion mais aussi un aspect militaire très attendu au tournant.

De la gestion bien sûr

Coté gestion, le titre du studio allemand reprend les recettes “facteurs clef de succès” de ses prédécesseurs à peine déguisés. Nombreux bâtiments, nombreux processus de fabrication et donc nombreux flux de marchandises, jusque là tout va bien. Au départ, il s’agira de récolter des matériaux de construction (bois, pierre) puis des denrées alimentaires nécessaires à toute vie communautaire. La ville s’étendant, les processus continuent leur cours. Les pierres passent par un tailleur de pierre, le bois par un menuisier offrant alors d’autres processus de fabrication plus sophistiqués.

Viendra le temps pour vos Pagoniens de s’aventurer plus loin en capturant des terres utiles avec des bâtiments militaires, afin de toucher aux minerais et métaux indispensables à la production de biens à plus forte valeur ajoutée. En effet, le charbon, le fer permettra d’accéder à des outils et armes et l’argent à payer la soldatesque pour vous protéger. Vous protéger de quoi ? Simplement des indigènes qui habitent depuis longtemps ces terres. Bandits, voleurs et d’autres peuples finiront par limiter votre cité grandissante. Les bandits ne seront pas un grand danger mais les autres civilisations seront à ménager.

Et là c’est pas glorieux

Diplomatie et combat seront les deux options à entrevoir dans l’aboutissement de vos objectifs. Et autant vous dire que nous arrivons au point crucial qui va faire vaciller tous vos rêves de Pagonie. En effet, l’aspect militaire est la deuxième constituante de ce que l’on appelle un jeu de stratégie. Et malheureusement, comme d’habitude – ça finit par lasser – la maitrise n’est pas au rendez-vous. Le problème est multiple. Peu d’unités militaires disponibles (notamment les machines de guerre), peu de structures (tour de défense, mur) et surtout pas d’organisation d’armée qui aurait pu nous faire envisager un vrai élargissement du gameplay sur d’illustres champs de batailles tel un Cossacks pour ne pas le nommer.

Mais non. Nous ne quitterons pas les bonnes et surtout les mauvaises habitudes d’un type de jeu de gestion peu ambitieux, presque « silicifié » par l’immobilisme. Alors, il ne nous restera plus qu’à attaquer grossièrement, presque honteux, des petits camps de brigands miteux ou de patrouiller la majorité du temps près de vos frontières. Rien d’impressionnant, rien de passionnant, tous finalement n’éveille en nous qu’ennui et désœuvrement.

Copier c’est répéter

C’est le drame de ce petit titre qui n’a eu pour ambition que de copier et coller une saga aux abois sans apports innovants absolument nécessaires aujourd’hui dans le monde extrêmement concurrentiel des jeux vidéos. Forcement la déception et la frustration viennent rapidement envahir nos esprits un peu fâchés de constater les mêmes maux aux mêmes endroits… Si la construction urbaine dans un premier temps est plutôt agréable, il n’y a malheureusement pas l’engrenage militaire satisfaisant pour emboiter le pas et nous faire espérer les heures de jeux d’un titre proposé à 30€/40$ CAN tout de même.

Ne comptez pas non plus, pour le moment, sur une campagne solo curieusement oubliée, même si pas franchement nécessaire dans le fond car souvent oubliable :-). Seules plusieurs cartes scénarisées s’offriront à vous mais, là non plus, ne vous attendez pas à trouver des objectifs stimulants.

On préfère la Patagonie…

Voici ce que vous proposera la douce terre de Pagonie. Terres oubliées où l’on ne trouve pas grand que du déjà vu X fois. Pas d’améliorations graphiques, pas d’innovations de gameplay, et finalement pas grand-chose pour attirer un public maintes et maintes fois déçus. Au bout du compte, ce jeu, pas mauvais en soi, complètera malgré tout une longue lignée de frustration génétique récurrentes et répétitives. Si l’amertume vous habite encore après avoir tenté le dernier Settlers, ne prenez pas le cap pour la Pagonie. A bon entendeur…

Verdict

Test de jeu - Score 6

  • 65%

    Visuel

  • 65%

    Audio

  • 50%

    Gameplay

  • 60%

    Rejouabilité

Ce qu'on aime beaucoup
  • Nombreux bâtiments
  • Processus de gestion maîtrisés
Ce qu'on aime moins
  • Aspect militaire raté
  • Construction de la ville difficile
  • Jeu assez ennuyeux

Pour connaitre les critères de notre système de notation, visitez cette page.

Prenez note que la version testée est celle sur PC

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Frédéric Bouquin

Toujours à la recherche de sources positives il aime rire, comprendre et transmettre. Passionné d’Histoire, de géopolitique et de musique il est épanoui dans sa vie de papa comme dans sa vie professionnelle. Depuis 40 ans déjà il vit un attachement fidèle avec le jeu vidéo notamment les jeux de stratégie.

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