Studio: Retro Studios | Éditeur: Nintendo | Parution: 4 décembre 2025 | Genre: Action Aventure | ESRB: T (Adolescents) | Disponibilité: Switch/Switch 2, PC | Format(s): Numérique & physique | Langue(s): Français écrit, anglais parlé | Durée: 15 heures+ | Prix: 99,99$ CAN
Huit ans d’attente. C’est long, huit ans. Depuis l’annonce de Metroid Prime 4: Beyond lors d’un Nintendo Direct en 2017, les fans ont patienté, espéré, parfois désespéré. Il y a eu ce redémarrage du développement en 2019, le retour de Retro Studios aux commandes, et pendant ce temps, deux Metroid 2D sont même sortis.
Maintenant, le jeu est enfin là. Chez Branchez-vous, on a terminé l’aventure à 100% et on remercie Nintendo de nous avoir fourni un code pour ce test. Après toutes ces années, Samus revient dans une nouvelle aventure en première personne qui prouve que la série a encore des choses à raconter.
Alors, valait-il vraiment l’attente ? C’est ce qu’on va découvrir ensemble.
Un début qui rappelle la magie de la série
Metroid Prime 4 commence bien. Les premières heures nous replongent dans ce qui a fait la grandeur de la série. Le jeu combine action, platforming, exploration et énigmes depuis une perspective en première personne maîtrisée. Et surtout, on retrouve ce plaisir unique de se glisser dans le costume de Samus pour explorer des environnements extraterrestres mystérieux.
Quand vous utilisez le viseur de scan pour analyser chaque plante exotique, chaque organisme étrange, chaque inscription ancienne, vous vous sentez comme un véritable archéologue spatial. Cette sensation d’être un explorateur solitaire dans des mondes hostiles et fascinants, c’est exactement ce qu’on attendait de ce nouvel épisode. Les premières heures livrent cette promesse avec efficacité. 
On se balade dans ces environnements avec curiosité, scannant tout ce qui bouge pour en apprendre plus sur l’écosystème local. C’est ce qui a toujours fait la force de Metroid Prime : cette exploration méthodique où chaque détail compte, où chaque scan enrichit notre compréhension du monde.
La présence de Myles MacKenzie, un personnage bavard qui vous accompagne à certains moments et vous appelle par radio, apporte une dynamique narrative nouvelle. C’est un personnage qui contraste bien avec Samus, toujours stoïque et silencieuse. Cette dualité fonctionne plutôt bien. Les interactions, bien qu’unilatérales puisque Samus ne répond jamais verbalement, créent des moments sympathiques qui humanisent un peu l’aventure.
Certains joueurs pourraient trouver MacKenzie un peu trop présent, surtout s’ils préfèrent l’isolement total des premiers jeux. Mais son rôle dans la narration apporte une dimension différente à l’expérience.
C’est d’ailleurs remarquable tout ce que Samus exprime sans jamais prononcer un mot. Un simple mouvement de tête pour acquiescer, un changement de posture pour montrer sa détermination, un geste de la main pour refuser. Le mutisme de l’héroïne reste définitivement l’une des grandes forces du personnage, lui conférant cette aura mystérieuse.
Une progression plus dirigée qui change la donne
Le jeu adopte une approche nettement plus linéaire que les premiers épisodes de la saga. Metroid Prime 4 vous guide davantage dans votre progression, et c’est probablement le changement le plus significatif par rapport aux jeux précédents. MacKenzie vous contacte régulièrement pour indiquer le prochain objectif et le marquer clairement sur votre carte.
Cette approche rend indéniablement l’aventure plus accessible, particulièrement pour ceux qui découvrent la série ou qui ne sont pas habitués aux metroidvania classiques. Vous ne passerez pas des heures à tourner en rond en cherchant désespérément où aller ou quelle capacité utiliser dans quelle zone. Le rythme reste constamment soutenu et on avance régulièrement dans l’histoire sans jamais vraiment se sentir bloqué.
Pour les vétérans habitués à une exploration plus libre et non-dirigée, ce sera probablement le changement le plus difficile à accepter. Les premiers Metroid Prime vous laissaient une énorme liberté. Vous pouviez souvent partir dans plusieurs directions différentes et découvrir par vous-même les zones accessibles avec vos nouvelles capacités. Cette sensation de découverte personnelle faisait partie intégrante du charme.
Ici, c’est plus cadré, plus structuré, plus linéaire. Les embranchements sont rares, et quand ils existent, vous savez généralement immédiatement que vous ne pouvez pas encore y aller. Mais il faut reconnaître que cette approche permet aussi de maintenir un rythme narratif constant et d’éviter ces moments de frustration où on ne sait absolument plus quoi faire.
Le backtracking, cet élément clé des metroidvania où on retourne dans des zones précédentes avec de nouvelles capacités, est toujours présent. Mais lui aussi est géré de façon plus explicite. Le jeu vous suggère clairement quand et où retourner avec vos nouvelles capacités pour progresser. C’est moins mystérieux et moins axé sur la mémorisation, mais aussi beaucoup moins frustrant pour certains joueurs.
Le campement comme hub central
Une nouveauté intéressante, c’est la présence d’un campement qui sert de hub. Vous y retournez régulièrement pour interagir avec des personnages, obtenir des améliorations et faire progresser l’histoire.
Traverser deux écrans de chargement pour y accéder peut sembler un peu lourd quand on doit y retourner plusieurs fois. Mais ces moments servent aussi à développer les personnages secondaires et enrichir l’univers. On apprend des choses sur la Fédération Galactique, sur les menaces qui pèsent sur la galaxie. 
C’est une façon différente de raconter l’histoire, en donnant plus de place aux interactions plutôt que de tout découvrir uniquement par les scans.
Le désert et la moto : un ajout qui divise
Le jeu introduit une vaste zone désertique que vous parcourez avec une moto spécialement conçue. C’est une véritable nouveauté pour la série qui change la dynamique de certaines sections. La moto est bien réalisée visuellement, l’animation est fluide, et la sensation de vitesse qu’elle procure est appréciable.
Cette zone désertique offre effectivement plus d’ouverture que les autres environnements du jeu. C’est l’espace qui se rapproche le plus d’un monde ouvert, où vous pouvez vous balader relativement librement. Le problème, c’est que ce désert fait vraiment honneur à son nom : il est assez vide. 
Il y a une mission optionnelle de collecte de cristaux d’énergie disséminés à travers le désert. Certains trouveront ça un peu répétitif et artificiel, mais ça donne au moins une raison d’explorer cette étendue. Les récompenses sont correctes pour ceux qui prennent le temps de tout ramasser.
La moto elle-même change le rythme. Après des heures passées à explorer à pied des environnements fermés et labyrinthiques, pouvoir foncer à travers le désert procure un moment de respiration. C’est une parenthèse différente dans l’aventure, même si on se demande parfois si le jeu n’aurait pas mieux fonctionné avec des zones simplement connectées de façon plus naturelle.
Un scénario qui tient la route
Au niveau narratif, le jeu propose une intrigue solide avec des rebondissements qui maintiennent l’intérêt. Sans entrer dans les détails, l’histoire explore de nouvelles facettes de l’univers Metroid. Le retour de Sylux apporte quelques moments intéressants, même s’il aurait pu être davantage développé. 
Les capacités qu’on obtient mélangent classiques et nouveautés. On retrouve les pouvoirs emblématiques : missiles, morphosphère, bombes. Mais le jeu introduit aussi des mécaniques liées aux pouvoirs psychiques qui ouvrent de nouvelles possibilités. C’est un bon équilibre entre familiarité et innovation.
Une direction artistique réussie qui porte le jeu
La direction artistique est vraiment l’un des vrais points forts du jeu. Chaque environnement possède sa propre identité visuelle distinctive. Les forêts luxuriantes regorgent de végétation exotique et de ruines envahies par la nature. Les volcans impressionnent avec leurs coulées de lave et leurs geysers de vapeur. Les mines abandonnées créent une atmosphère oppressante avec leur éclairage minimal. Les usines high-tech brillent avec leur technologie avancée.
Chaque zone offre des panoramas marquants. Il y a ces moments où vous émergez d’un tunnel pour déboucher sur une vallée, ou quand vous atteignez le sommet d’une plateforme et découvrez l’étendue du paysage. Ces instants de contemplation font partie de l’expérience Metroid Prime.
Le design des ennemis ordinaires et des boss montre une vraie recherche artistique. Chaque créature semble appartenir naturellement à son écosystème. Quand vous les scannez, les descriptions renforcent cette cohérence. Tout ce qui concerne les Lamoriens et leur technologie est visuellement cohérent et intéressant.
Et puis il y a le costume rouge de Samus, vraiment magnifique. Le design est élégant, imposant. C’est probablement l’un des plus beaux costumes de toute l’histoire de la franchise. Les détails sont soignés et l’ensemble dégage une vraie présence.
Un rendu technique correct sur Switch 2
Sur le plan technique, le jeu tourne à 60 images par seconde de manière stable sur Switch 2. Ou 120 fps si votre télévision est compatible. Cette fluidité rend l’expérience agréable et les contrôles réactifs.
Visuellement, le rendu est correct sans être exceptionnel. Le jeu fait le travail et les environnements sont lisibles, mais on ne peut pas vraiment parler de prouesse graphique. C’est propre, fonctionnel, avec quelques beaux moments visuels, mais ça reste dans la moyenne de ce qu’on attend d’un jeu Switch 2 actuel. 
Les textures sont correctes sans être particulièrement détaillées. Les effets de lumière font leur effet sans révolutionner le genre. Les animations sont fluides et les effets de particules ajoutent un peu de vie, comme la pluie sur la visière ou la vapeur qui se condense.
Les temps de chargement sont courts, ce qui maintient le rythme. Dans l’ensemble, c’est une réalisation technique solide qui fait le travail sans vraiment impressionner.
Des options de contrôle variées
Nintendo a inclus plusieurs méthodes de contrôle : contrôle classique, contrôle par mouvement, contrôle hybride et le nouveau mode souris. Ce mode souris fonctionne bien et apporte de la précision dans un jeu en première personne. Selon votre installation, vous trouverez une configuration confortable.
Cette flexibilité permet à chacun de trouver ce qui lui convient, que vous soyez habitué aux manettes ou à la souris.
Une bande-son de qualité qui honore la série
La bande-son est vraiment l’un des aspects les plus réussis du jeu. Les compositions respectent parfaitement l’identité sonore établie par Metroid Prime tout en apportant des mélodies inédites mémorables. Les thèmes qui accompagnent chaque zone créent exactement l’atmosphère recherchée.
L’utilisation de chœurs avec des voix féminines lors des moments épiques fonctionne particulièrement bien. Ça apporte une dimension presque mystique à certaines séquences, renforçant l’impression d’explorer des lieux anciens chargés d’histoire.
Les thèmes de combat sont nerveux et entraînants, vous poussant à l’action. Les musiques d’exploration sont plus contemplatives, vous invitant à prendre votre temps pour scanner et observer. Les compositions liées aux boss sont épiques et mémorables, rendant ces affrontements encore plus marquants.
Nintendo a même ramené cette tradition qu’on adore : avoir une chanson géniale dans le menu principal. Une de ces mélodies qu’on ne se lasse jamais d’écouter, au point qu’on laisse parfois le jeu sur l’écran titre juste pour continuer à l’écouter. C’est vraiment du beau travail musical.
Les effets sonores sont également au rendez-vous. Le bruit caractéristique du scan, les sons métalliques du costume de Samus, les rugissements des créatures, les impacts des armes… Tout est travaillé pour renforcer l’immersion. Avec un bon casque, l’expérience sonore est vraiment agréable.
On note toutefois l’absence surprenante de doublage français. Toutes les grandes productions Nintendo récentes avec des dialogues parlés ont bénéficié de voix françaises. Même Metroid Dread en avait. C’est donc vraiment étonnant que cet épisode n’en propose pas. Les joueurs francophones devront se contenter des sous-titres, heureusement bien traduits.
Une difficulté bien calibrée
Le jeu propose trois niveaux de difficulté. Le mode normal offre un bon équilibre. Les combats ordinaires restent accessibles, mais les boss demandent d’observer leurs patterns et de bien réagir. Vous mourrez peut-être trois ou quatre fois sur les plus coriaces sans jamais vous sentir bloqué.
Le mode difficile, débloqué après avoir terminé le jeu, monte sérieusement en exigence. Les ennemis tapent fort et chaque erreur se paie. Il faut maîtriser parfaitement les déplacements et gérer intelligemment ses ressources. C’est le défi qui ravira les joueurs expérimentés.
Une durée de vie satisfaisante
Pour terminer l’histoire principale, comptez environ 15 heures. Si vous explorez tout, scannez tout et récupérez tous les objets, ça peut monter jusqu’à 18-20 heures. Le jeu facilite la collecte en indiquant l’emplacement des objets manquants sur la carte, ce qui évite de consulter des guides.
Et une fois terminé, le mode difficile vous attend pour une expérience renouvelée.
Le verdict : un retour solide qui divise
Metroid Prime 4: Beyond est un bon jeu d’action-aventure en première personne. Après huit ans d’attente, Retro Studios livre une aventure de qualité qui plaira aux fans de Samus.
La direction artistique est réussie avec des environnements variés. La technique est solide avec ses 60 fps stables, même si visuellement le rendu reste correct sans être impressionnant. La bande-son est excellente et respecte l’identité de la série. Les options de contrôle sont nombreuses.
L’approche plus dirigée de la progression représente le changement le plus notable. Le jeu vous guide davantage, ce qui le rend plus accessible mais potentiellement moins mystérieux pour les vétérans habitués à une exploration plus libre. C’est un choix qui divisera selon les attentes de chacun.
Les nouveautés comme le désert et la moto apportent de la variété, même si elles restent anecdotiques. Le scénario tient la route avec ses rebondissements, même si certains éléments comme Sylux auraient mérité plus de développement.
Pour les fans de Metroid, c’est un rendez-vous qui mérite l’attention. Retrouver Samus dans une nouvelle aventure en première personne après tant d’années fait plaisir. L’essence de ce qui fait un Metroid Prime est là : l’exploration, l’ambiance, les boss, la satisfaction de découvrir de nouvelles zones.
Pour les nouveaux venus, c’est une bonne porte d’entrée. L’approche plus accessible facilitera la découverte de l’univers. Et avec les multiples niveaux de difficulté, chacun pourra calibrer l’expérience.
Certains éléments auraient pu être gérés différemment. L’exploration aurait pu être plus libre. Mais ces considérations ne gâchent pas le plaisir d’incarner la chasseuse de primes dans une aventure spatiale de qualité. IMPORTANT: Pour connaître notre avis détaillé sur ce jeu, veuillez consulter la vidéo qui se trouve en début d’article.
Verdict
Prenez note que le test a été réalisé à partir de la version Nintendo Switch 2. Le jeu est également disponible sur Nintendo Switch.









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