Après un long confinement, libérez enfin votre rage avec vos poings !
Merci à BrainDead Broccoli qui nous a gratuitement fourni une copie du jeu afin d’en faire la couverture médiatique et le test. L’éditeur/développeur nous autorise par conséquent à diffuser et/ou utiliser des extraits du jeu pour nos besoins de production et n’intervient d’aucune façon dans l’attribution de la note finale. #Article13Free
Un parti pris qui dérange
Les brésiliens du studio Braindead Broccoli proposent Pulling No Punches, ce jeu de baston qui va bien au delà des poings. Tout de suite, en lançant le jeu, on ressent une impression de malaise. Derrière les dessins pittoresques rappelant les Razmokets, s’affiche un style gore/crodo qui s’allie avec des messages revendicatifs à peine dissimulés. Entre folie et déni, il faudra survivre dans une ville ravagée par les effets du confinement.
Un beat’em all activiste n’est finalement qu’un prétexte pour provoquer le pouvoir en place et autres grandes influences au Brésil. Le président Jair Bolsonaro est directement visé, conspué, pour son comportement discutable -il est vrai- durant le confinement. Les antivax sont dans le collimateur aussi, notamment les évangélistes, faction puissante au Brésil, qui ont fait parlé d’eux durant la pandémie.
Évidemment, cet engagement pourra en choquer certains notamment des antivax qui ne sont pas qu’au Brésil. De nombreux messages durant les stages apportent son lot de formules bien connues qui pourront également en déranger plus d’un (3 le droit d’être ignorant…”, etc.). Qu’on aime ou pas, le titre ne laisse pas indiffèrent dans l’esprit comme dans le gameplay.
Un design peu commun dans le genre.
Il est vrai que Pulling no Punches nous évoquera beaucoup de choses politiques mais aussi pas mal de nostalgie, ce qui nous intéressera davantage ici. On pense à Street of Rage ou Final Fight dans le game design. On pensera aussi à Street Fighter II ou Teenage Mutant Ninja Turtles IV avec des clins d’œil via les boss ou les stages intermédiaires (destruction de voiture en 30s). Quoi qu’il en soit, le titre respecte et honore ses ainés et ça c’est bien.
Au delà de cette nostalgie, il y a le design propre au jeu. Cartoonesque, un peu vilain aussi, mais sans mauvais goût pour autant, le jeu montre des stages variés et colorés qui vont des égouts (inévitables) au métro peu ragoutant de Rio de Janeiro. On passera par un temple évangéliste ou encore dans des bars malfamés qu’on aime tant retrouver dans ce type de jeux.
L’ambiance chaude s’accompagne de petits personnages (ennemis) pas piqués des hannetons et des boss plutôt rocambolesques bien mis en scène. Le studio a su s’amuser pour nous transporter dans l’aventure et ça se ressent à la manette.
Les héros, qui sont toutes héroïnes, montrent là aussi une offre peu commune. Que des filles très charismatiques. Lana, la guerrière polyvalente, est la teigneuse du groupe. Nina, décalée, a plus d’un tour dans son sac. Olga frappe plus vite que Flash. Quant à Lola, elle traine sa carcasse musclée pour briser des mâchoires a qui voudra s’interposer.
Un fond classique
Mais après l’éclat visuel et ses p’tites musiques typées retro, on retrouve rapidement les impressions que l’on pouvait avoir sur une manette de Megadrive/Genesis ou un joystick d’arcade. En effet, les bonus (vie, recharge énergie), coups principaux, les armes, level design, tout sent le classicisme et rien ne viendra nous surprendre dans les rues de Pulling no Punches.
On note tout de même cet intermède entre les chapitres où l’on peut déambuler dans le quartier pour discuter avec des individus patibulaires qui pourront vous proposer des ajouts, des bonus moyennant cash ; cash que vous aurez dégotté auparavant non sans malmener quelques voyous un peu hargneux.
On notera aussi que tous les coups ne seront pas disponibles au début. Il faudra chercher dans les stages des documents qui vous enseigneront de nouvelles techniques, quoiqu’un peu difficiles à enchainer… Des petits ajouts qui ne sont néanmoins pas fondamentaux pour s’offrir du plaisir dans le jeu.
Un plaisir… surtout à plusieurs!
Le plaisir est assez intense dans les frappes, les enchainements une fois les techniques offertes maitrisées. Les persos répondent bien et chacun d’entre eux permet de trouver son confort en fonction de ce que l’on veut mettre dans la manette ; plutôt agilité, puissance à vous de choisir. Pas de niveaux de difficultés mais plutôt une façon d’offrir plus ou moins de bonus d’énergie dans l’aventure. Globalement la difficulté n’est pas frustrante et là aussi le plaisir demeure intacte.
Mais celui-ci passe la surmultiplié à plusieurs. Le jeu s’est construit autour du multi, indubitablement. A deux voire à quatre, l’action est ébouriffante et l’amusement incessant. Possibilité de ramasser des objets, de frapper à tue-tête, d’attraper au vol un objet lancé, se faire des invectives. Bref ce jeu se tourne plutôt vers la coop, sa communication entre joueurs et le divertissement à plusieurs.
Mais il y a un hic…
Bien sûr on pourrait montrer du doigt la jouabilité notamment dans les sauts pas toujours d’une grande précision. Bien sûr, on pourrait s’énerver aussi sur le temps que l’on prend pour se relever d’une baffe… et s’en prendre une autre sans pouvoir réagir. Mais hormis ces petits défauts, le jeu ne souffre d’aucun défaut majeur… et on se dit même d’être en face d’une très bon jeu du genre à la fin du troisième chapitre…
Malheureusement, après avoir battu l’ignoble boss du troisième monde pour se sentir prêt à en découdre avec le quatrième, on se surprend alors de lire “FINAL CHAPTER”… Alors là, une vague de désillusion, de frustration, de gène nous envahit brutalement. On comprend vite sur le moment que l’expérience, pourtant agréable jusque-là, s’arrêtera très vite nous laissant désespérés sur le banc des punis. Oui, le jeu est très court, anormalement court pourrait-on dire, et, hélas, le dire ne servira à rien. On reste sur sa faim.
Un bon premier essai néanmoins
En dépit de cela, le studio a franchement du culot pour offrir un jeu aussi militant dans un pays si conservateur et dans un monde qui le devient de plus en plus. Un parti pris qui énervera ou ravira, mais avec une base solide qui a bien appris de ses ainés pour donner un jeu cogneur et pas cher comme on les aime. La castagne est puissante, amusante même, mais trop courte. Quel dommage…
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Prenez note que la version testée est celle sur PC.
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