Studio: Nintendo | Éditeur: Nintendo | Parution: 17 juillet 2025 | Genre: Plateformer | ESRB: 7+ | Disponibilité: Nintendo Switch 2 | Format(s): Numérique & physique | Langue(s): Français | Durée: 15 heures | Prix: 99,99$ CAN

Avec Donkey Kong Bananza, Nintendo a propulsé l’un de ses personnages les plus emblématiques dans une aventure aussi spectaculaire qu’inattendue. Loin d’un simple retour nostalgique, ce nouvel opus s’impose comme une véritable superproduction, pensée pour tirer parti des capacités techniques de la Switch 2 tout en renouvelant en profondeur les mécaniques de la série.

Derrière ses airs cartoonesques et son humour assumé, Bananza cache une proposition de gameplay inédite : un monde où la destruction devient le moteur de l’exploration. Plus qu’un simple platformer, le titre flirte avec l’action-aventure, le puzzle-game, et même quelques inspirations Metroidvania. Résultat : une expérience dense, inventive, et souvent grisante.

Nous avons passé plus de 25 heures à explorer les entrailles de la planète Bananza, entre trésors enfouis, transformations loufoques et défis relevés. Voici notre verdict complet sur ce que l’on peut déjà considérer comme l’un des titres les plus surprenants de l’année.

Casser pour avancer

Dès les premières minutes, Donkey Kong Bananza impose son identité : ici, on ne saute pas simplement sur des plateformes. On les détruit! Le cœur du jeu repose sur une mécanique de destruction environnementale particulièrement bien pensée. À coups de poings puissants, Donkey Kong peut démolir murs, plafonds, sols et structures diverses pour révéler des passages secrets, des trésors enfouis ou des zones alternatives. Une idée simple, mais terriblement efficace.

Donkey Kong BananzaLe jeu se structure autour d’un monde souterrain à explorer, divisé en strates thématiques : jungles fluorescentes, canyons volcaniques, plages cristallines… Chaque zone est un petit écosystème rempli de secrets, de chemins cachés, et d’éléments interactifs. Un sonar intégré au gameplay, activable en frappant le sol, permet de repérer les objets ou routes invisibles, une mécanique qui ajoute un côté “puzzle” à l’exploration, parfois grisant, parfois frustrant quand certains murs restent désespérément intacts.

L’exploration repose aussi sur une verticalité bien gérée, avec des sous-niveaux interconnectés qui évoquent les meilleurs moments de la série Metroid. À la différence de Breath of the Wild, où l’exploration est totalement libre, Bananza propose une progression plus balisée, mais enrichie de nombreux détours facultatifs, souvent récompensés.

Tout n’est pas parfait pour autant : la caméra souffre dans les zones étroites, et certains niveaux exigent de longues minutes de tâtonnements pour dénicher la bonne route. Mais malgré ces quelques accrocs, le système de destruction donne au jeu un rythme unique, entre défouloir et chasse au trésor. Une vraie réussite sur le plan ludique.

Transformations et défis: Donkey Kong comme vous ne l’avez jamais vu

L’une des grandes nouveautés de Donkey Kong Bananza, c’est l’introduction des transformations musicales, un système aussi original qu’efficace. En collectant des disques vinyles dissimulés dans les niveaux, Donkey Kong débloque des formes alternatives, chacune apportant un gameplay distinct. C’est une évolution logique de ce qu’a proposé Super Mario Odyssey avec Cappy, mais ici, Nintendo pousse le concept encore plus loin dans la folie.

Parmi les transformations disponibles, on retiendra notamment Bananza Kong, version surboostée du héros capable de pulvériser des obstacles massifs ; Bananza Zébre, qui permet de courir à grande vitesse et de traverser l’eau ; ou encore Bananza Autruche, qui offre la possibilité de voler temporairement et de lancer des œufs explosifs. Ces transformations modifient profondément la manière d’aborder les niveaux, en renouvelant régulièrement les sensations de jeu.

Donkey Kong Bananza

Elles sont également au cœur de défis annexes, disséminés à travers les strates, qui rappellent dans l’esprit les sanctuaires de Zelda: Breath of the Wild. Ces épreuves, souvent courtes mais bien pensées, alternent entre énigmes environnementales, séquences de plateforme en 2D, et combats contre des vagues d’ennemis. Mention spéciale aux niveaux rétro façon Donkey Kong Country, avec leurs musiques remixées et leur esthétique pixelisée : un clin d’œil appuyé qui ravira les fans de la première heure.

Malgré tout, certaines transformations restent sous-exploitées, et leur usage n’est pas toujours indispensable à la progression. De même, une partie des défis, bien que plaisants, manque parfois de variété ou de challenge réel. On sent que le système a du potentiel, mais que Nintendo n’en a pas encore exploré toutes les possibilités.

Une touche de cœur dans la jungle

Si l’on attend rarement des jeux Nintendo une narration dense, Donkey Kong Bananza se distingue par une mise en scène plus travaillée qu’à l’accoutumée. L’histoire reste simple et accessible : Donkey Kong part à la recherche des bananes dorées volées, affrontant la VOID Company à travers les strates.

Le vrai rayon de soleil du scénario, c’est Pauline, qui joue ici un rôle bien plus développé qu’à l’habitude. Présente dans les cinématiques, ses dialogues apportent fraîcheur et humour, et elle accompagne Donkey Kong tout au long de l’aventure, notamment via le mode coopératif où un second joueur peut la contrôler. Ce partenariat est une réussite : Pauline peut lancer des projectiles sonores ou interagir avec l’environnement sans jamais éclipser le héros.

Donkey Kong Bananza

Ce mode coop’, simple et accessible, constitue un excellent ajout, parfait pour jouer en famille ou entre amis. Cependant, la trame principale reste très classique, et on regrette un peu que d’autres personnages iconiques de la franchise, comme Diddy Kong ou Cranky, soient laissés un peu en retrait.

La mise en scène, quant à elle, bénéficie de cinématiques bien réalisées et d’un doublage soigné, notamment en français, ce qui apporte une ambiance immersive et chaleureuse. Dommage toutefois que l’univers ne soit pas davantage étoffé : on reste sur sa faim concernant le contexte général et les liens avec les précédents épisodes.

Une explosion de couleurs et de nostalgie

Sur le plan graphique, Donkey Kong Bananza impressionne. La Nintendo Switch 2 déploie toute sa puissance pour offrir des environnements riches et variés, où chaque strate propose une ambiance visuelle forte. Que ce soit la jungle fluorescente, les canyons rougeoyants ou les plages aux eaux limpides, les palettes de couleurs sont audacieuses et souvent psychédéliques, créant une atmosphère unique qui distingue clairement le jeu de ses concurrents.

Les animations de Donkey Kong sont soignées et pleines de vie, avec des mimiques qui donnent beaucoup de personnalité au personnage. Le système de destruction, au cœur du gameplay, est lui aussi techniquement réussi : les effets de particules et les débris apportent un vrai sentiment de puissance. Toutefois, des chutes de framerate sont parfois visibles lors des séquences les plus chargées, sans que cela nuise trop à l’expérience globale.

Côté sonore, la bande originale est un hommage vibrant à la série Donkey Kong Country. Les thèmes classiques sont remixés avec talent, mêlant nostalgie et modernité. Les musiques des transformations, souvent rythmées par des chants dynamiques, s’imposent rapidement en tête des morceaux les plus marquants.

Le jeu propose aussi un mode photo, limité mais agréable, qui permet de capturer Donkey Kong en pleine action, notamment dans ses formes Bananza. Une petite fonctionnalité amusante qui invite à partager ses exploits.

Une aventure qui ne s’arrête jamais

Avec Donkey Kong Bananza, Nintendo propose une aventure généreuse. Comptez entre 10 et 15 heures pour compléter la trame principale, mais le véritable intérêt du jeu réside dans l’exploration. Chaque strate regorge de secrets à découvrir, de bananes dorées à collecter, de défis optionnels à relever, et de refuges à construire pour améliorer votre progression.

Un arbre de compétences vient enrichir l’expérience au fil du temps : double saut, frappe chargée, sonar élargi… De quoi affiner progressivement les capacités de Donkey Kong et renforcer la sensation de progression. Les joueurs curieux ou complétistes dépasseront facilement les 35 à 40 heures de jeu, d’autant que le contenu post-game réserve des épreuves bien plus corsées.

Donkey Kong Bananza

Côté difficulté, le jeu reste dans la tradition Nintendo : accessible, mais avec quelques pics de challenge bienvenus. Les premiers boss sont relativement simples, et les transformations facilitent l’approche de certains passages. Ce n’est que plus tard, notamment via les défis avancés, que le jeu se montre plus exigeant. Les joueurs chevronnés risquent donc de trouver le début un peu trop indulgent, même si l’ensemble reste bien équilibré.

À noter également : un mode assisté est disponible, avec des indices visuels pour guider les joueurs dans l’exploration. Une bonne idée pour les plus jeunes, ou pour jouer à deux en famille, sans frustration.

Les défauts et le potentiel d’une nouvelle saga

Aussi enthousiasmant soit-il, Donkey Kong Bananza n’est pas exempt de défauts. Le plus notable reste une caméra parfois capricieuse, notamment dans les zones étroites ou labyrinthiques. Lorsqu’on cherche à localiser une banane cachée ou à viser un passage précis, ces petits accrocs peuvent agacer, surtout dans un jeu aussi centré sur l’exploration et la précision des mouvements.

Autre point à noter : malgré la variété globale, certains défis finissent par se répéter, notamment ceux basés sur des mécaniques de timing ou de plateformes en 2D. Ces séquences, clairement pensées comme des hommages aux Donkey Kong Country, manquent parfois de la rigueur de leurs modèles, avec des contrôles un peu moins précis ou un rythme moins soutenu.

Donkey Kong Bananza

Enfin, si l’histoire et les personnages apportent un supplément d’âme à l’ensemble, on aurait aimé que Nintendo pousse plus loin la construction de l’univers. Les liens avec les anciens jeux restent flous, et plusieurs figures iconiques sont absentes ou reléguées à de simples caméos.

Malgré cela, difficile de ne pas saluer l’ambition générale du titre. Bananza ne se contente pas de ressusciter une franchise : il en redéfinit les bases, et pose les fondations d’un potentiel nouvel arc narratif et ludique pour Donkey Kong. L’idée d’un monde basé sur la destruction contrôlée, couplée à des transformations délirantes, ouvre la porte à bien d’autres possibilités. Et ça, c’est très prometteur.

Verdict: Donkey Kong Bananza, un retour fracassant

Avec Donkey Kong Bananza, Nintendo signe un retour aussi spectaculaire qu’inventif pour l’un de ses héros les plus emblématiques. Porté par un gameplay centré sur la destruction, une direction artistique audacieuse et une bande-son bourrée de nostalgie, le titre parvient à renouveler efficacement la formule Donkey Kong tout en s’adressant à un large public.

Certes, quelques aspérités subsistent : une caméra perfectible, une difficulté qui tarde à s’installer, et quelques mécaniques encore sous-exploitées. Mais ces défauts n’entament jamais le plaisir de jeu. Bananza réussit là où tant d’autres reboots échouent : proposer une vraie vision, sans trahir l’héritage.

On espère maintenant que Nintendo capitalisera sur cette base solide pour lancer une véritable nouvelle saga. Car avec un tel potentiel, Donkey Kong mérite plus que jamais de rejouer dans la cour des grands.

Test de jeu - Score 9

90%
Visuel
80%
Audio
95%
Gameplay
100%
Rejouabilité
Ce qu'on aime beaucoup
  • Gameplay basé sur la destruction, addictif et original
  • Direction artistique psychédélique et colorée
  • Transformations variées, fun et pleines de surprises
  • Contenu généreux et riche en secrets
  • Mode coopératif bien pensé avec Pauline
Ce qu'on aime moins
  • Caméra parfois capricieuse dans les zones étroites
  • Défis 2D inégaux et un peu trop rares
  • Difficulté trop légère en début de partie
  • Univers sous-exploité et manque de clins d’œil à certains personnages classiques
  • Quelques chutes de framerate dans les moments intenses

Pour connaitre les critères de notre système de notation, visitez cette page.

Prenez note que la version testée est celle sur Nintendo Switch 2

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Youssef Amenzou

Passionné de gaming depuis mon enfance, c'est grâce à Final Fantasy VII que cette flamme s'est allumée. Ce jeu emblématique a marqué mon parcours, alimentant ma passion pour les aventures virtuelles. Toujours à la recherche de nouvelles expériences, je m'immerge dans des univers captivants avec la même excitation que celle ressentie devant l'écran de FFVII.

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