La plateforme Steam vit une mutation historique : selon l’étude de Totally Human, 8 000 jeux déclarent désormais utiliser de l’intelligence artificielle générative dans leur développement. Un chiffre qui représente une envolée de 800% depuis 2024, où seuls 1 000 titres avaient fait cette démarche volontaire. Cette progression fulgurante signifie qu’aujourd’hui, un jeu sur cinq sorti sur Steam cette année intègre des éléments créés par l’IA – soit près de 7% du catalogue total de Valve.
Face à ce phénomène, la plateforme a imposé en début d’année une transparence inédite : chaque fiche de jeu comporte désormais une section “Contenu généré par IA” où les studios doivent détailler leur usage de cette technologie. L’analyse révèle que dans six cas sur dix, l’outil sert principalement à façonner des univers visuels – personnages, décors ou artworks promotionnels.
L’atelier invisible
Derrière cette statistique se cache une réalité plus complexe. Les développeurs exploitent l’IA bien au-delà des graphismes : génération de bandes-son, écriture de dialogues, production automatisée de code, création de supports marketing, voire modération de contenus. Une tendance lourde confirmée par la Game Developers Conference 2025 : 52% des studios utiliseraient déjà ces outils dans leur flux de production.
Cette expansion s’accompagne de mutations profondes dans l’industrie. La récente vague de licenciements chez Candy Crush – où des centaines d’employés ont été remplacés par des systèmes IA – illustre la trajectoire controversée de cette révolution. Bien que Steam ne permette pas encore de filtrer les jeux par usage d’IA, des bases de données tierces comme SteamDB ont déjà intégré cette fonctionnalité, répondant à une demande croissante des joueurs.
Alors que le débat sur l’éthique et l’originalité des contenus générés s’intensifie, une certitude s’impose : cette situation ne fait que commencer. Les prochains mois révéleront si cette cohabitation forcée entre créateurs humains et intelligences artificielles donnera naissance à un nouvel âge créatif… ou à une crise identitaire sans précédent.
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