Studio: Keelworks | Éditeur: Konami | Parution: 06 août 2024 | Genre: Shoot’em up | ESRB: E (Tous) | Disponibilité: PC (06 août 2024) | Plateforme(s): PS5, XBS, PC | Format(s): Numérique | Langue(s): Français écrit | Durée: NC | Prix: 39.99$ CAN / 29,99€

Konami revient avec des vaisseaux spatiaux, des extraterrestres et surtout du shoot’em up!

Merci à Keelworks et Konami qui nous ont gratuitement fourni une copie du jeu afin d’en faire la couverture médiatique et le test. L’éditeur/développeur nous autorise par conséquent à diffuser et/ou utiliser des extraits du jeu pour nos besoins de production et n’intervient d’aucune façon dans l’attribution de la note finale.

Retour du shoot sauce Konami

Ouh là ! Avez-vous vu ça ? Konami revient nous remettre dans une cabine de pilotage ? Mais on rêve, où va le monde ? Presque 25 ans après Gradius V, Ce fameux japonais, qui semblait avoir tourné la (glorieuse) page, revient nous présenter un shoot !

cygni 9

Oui… mais non. Ça ne s’est pas passé tout à fait comme ça. Keelworks, un studio écossais de 11 personnes, a voulu remettre en avant un classique comme on ne le vit plus guère ces 10 dernières années, hormis quelques ovnis (Pawarumi, Jet’n Gun 2, Raiden V par exemple). Les Ecossais voulaient remettre en avant l’esprit cinématographique, quelques choses d’enfin ambitieux pour sortir du lot retro-inde représentant désormais la grande majorité des productions actuelles. Bref quelque chose qui marque et qui pourrait relancer un genre moribond, mis de coté depuis longtemps par les ténors des jeux vidéo.

Une ambition pour une fois…

Keelworks, à la conception et aux développements donc, avait besoin d’un poids lourd, d’un mentor, fort de l’expérience souhaitée pour mettre en marche ce projet intéressant appelé Cygni. Et finalement c’est Konami qui a été choisi sur la liste des éditeurs/producteurs pour s’allier avec nos amis Ecossais. Cette association en rappelle une autre entre le même Konami (éditeur) et l’inoubliable Treasure (développeur) pour le grand Gradius V. Et oui, l’histoire se répète.

cygni 8

L’ambition pèse d’ailleurs 20GB, ce qui est tout à fait remarquable pour le genre, augurant d’une “grosse prod” pour un shmup ayant la volonté d’afficher une histoire presque cinématographique. Le titre lui est assez classique dans sa construction puisqu’il s’agit d’un shoot horizontal sur un plan 2D tel que les réalisait Konami durant son Age d’or (Rayforce ou Axelay pour n’en citer que deux) avant de s’abandonner aux jeux de cartes et de football… certainement plus rentables au demeurant !

et une histoire!

Alors avant toute chose un bon jeu c’est une histoire : qu’est-ce que Cygni ? Cygni est une planète qui a été colonisée par la race humaine des siècles durant et qui se voit menacée par une horde biomécanique extrêmement hostile et d’origine inconnue. Le Léviathan, porte-avion garant de la sécurité des lieux, lance alors ses aéronefs pour faire face à cet assaut. Ava, l’héroïne que vous incarnerez, rejoindra son escadron pour tenter de repousser l’invasion. Une histoire là aussi somme toute des plus classiques mais soutenue par de belles cinématiques de très bonne qualité visuelle.

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Du classique donc mais du classique moderne accompagné de Raytracing et surtout du dernier Unreal Engine 5 qui a pu offrir à nos développeurs les effets d’ombrage et de lumière absolument nécessaires afin de retranscrire la lugubre atmosphère requise à ce conflit extraterrestre.

Grosse production

Graphiquement, on ressent tout de suite le poids des 20 GB puisque les effets lumineux, les animations 3D des plans arrières et le plan 16:9 donnent une impression de haute qualité à l’ensemble visuel. En effet, notre vaisseau baigne dans une lumière presque divine alors que les ennemis sortent des ombres les plus profondes, ce qui donne un sentiment assez saisissant sur l’instant. Les rayons laser eux aussi réfléchissent des effets assez impressionnants. Bref c’est assez réussi sur un plan technique et franchement nous n’avions pas été bluffé par tant de technologies dans un shoot’em up depuis longtemps.

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Après quelques heures de jeux, l’enthousiasme passé, les testeurs que nous sommes regardent tout de même un peu plus loin. Et malheureusement, derrière cet éclat, derrière l’apparat mis en avant, nous restons malgré tout sur notre faim. Oui, car finalement, niveau après niveau, les environnements demeurent plus ou moins les mêmes dans des tons gris assez blafards, certes corroborant bien avec l’atmosphère macabre des lieux, mais qui ne cachera pas l’impression d’un manque d’inspiration assez patent. Forteresse spéciale, espace, sol lunaire on n’arrive pas à sortir de cette triste grisaille durant les 7 phases proposées par le jeu. Dommage tout de même.

Musicalement poussé!

Reste des boss impressionnants, c’est le moins que l’on puisse dire, mais qui eux même ne s’embarrassent pas de charismes marquant pourtant si important pour faire un grand shmup.

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Musicalement, là aussi on a voulu mettre les petits plats dans les grands. Mais il y a encore à redire. La musique choisie (un peu à la sauce Gigawing 2) est un ensemble de morceaux orchestrés de bonnes factures s’adaptant au contexte notamment à l’arrivée des boss ou lors de phases de combats intenses. Toutefois, nous notons deux choses. Premièrement, vous ne retiendrez pas ces morceaux assez génériques, un domaine où pourtant des shoots Konami performaient franchement. Deuxièmement, l’ambiance sinistre et surtout le rythme, dont nous allons parler plus loin, appelait à un autre genre musical. En effet, l’électronique par exemple aurait accompagné puissamment ce jeu extrêmement énergique basé sur le mouvement.

Classique mais avec quelques touches intéressantes

Car oui Cygni c’est l’histoire d’un combat mais c’est aussi un vrai combat avec la manette tant vous serez sollicité, mis à mal, par d’incessantes vagues d’ennemis très agressives. Une horde d’opposants vous assailliront de toutes parts vous obligeant à bouger dans tous les sens, de droite à gauche, en cercle, par le centre : un vrai sauve qui peut de tous les instants qui réclamera une grande attention de votre part.

Pour vous aider à supporter l’expérience, quelques armements seront à votre disposition. Avec l’interface d’amélioration, vous pourrez faire progresser vos possibilités avec un système de point que vous obtiendrez à la sueur de votre front après de rugueuses heures de jeu. Vous pensez surement à Skyforce : il y a un peu de ça. Au-delà des armes (canon laser, bombardement au sol, modules de tirs) nous avons trouvé intéressant d’avoir la possibilité (assez rare) de pouvoir diriger la ligne de tire de 30 degrés à gauche et à droite. Très intéressant, notamment dans les séquences d’attaques latérales dans les forteresses spatiales par exemple.

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Autre point intéressant, la gestion de l’énergie de votre vaisseau. En effet, en alternant des boutons L1/R1 vous pourrez soit favoriser l’attaque, soit jouir d’un meilleur bouclier. La jauge énergétique est interchangeable avec vos boutons selon que vous vouliez disposer de la puissance de vos missiles aériens ou à l’inverse que vous pariez plutôt sur le blindage du fuselage au détriment des armes. Pas mal du tout, une fois bien maitrisé.

Creusons un peu

Des ennemis en nombre donc, en grand nombre et même en très grand nombre qui porteront sur vous une forte tension et qui réclameront une dextérité voire une résilience tout au long de niveaux qui durent… longtemps !

Alors un peu d’analyse. Tout d’abord ces nombreux ennemis ne brillent pas leur nombreuse variété. En effet, on retrouve finalement peu de type de vaisseaux biomécaniques et assez peu de type d’attaques. Le nombre prime sur la qualité. Pas beaucoup de surprises ici surtout une fois que l’on reconnait la façon d’attaquer de ces adversaires. De plus, ces phases d’attaques sont étrangement longues et n’offrent quasiment pas de pauses. Alors évidemment le combo (longueur + manque de variété) finit par créer une certaine itération dans le jeu, voire une certaine répétition.

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Toujours dans le rythme de ces longs… niveaux, on pourrait ajouter l’étrange impression laissée par le contraste entre la faible vitesse de défilement des plans arrières et la rapidité de votre aéronef. Une impression assez étrange qui n’apporte pas la puissance de vitesse que l’on aurait aimé trouver ici. Il y a bien le début du troisième niveau sur l’eau qui dure 2 minutes et patatras, on retrouve la lenteur du plan arrière donnant une impression de niveaux qui n’en finit pas.

Encore un peu

Revenons à la pression des ennemis. Il y a parfois tant d’ennemis à l’écran que l’on ne voit plus bien par où passer pour sauvegarder son vaisseau. La confusion est parfois trop présente et nuit fortement à la clarté et au plaisir que l’on aurait pu tirer de ces passages chaotiques.

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Par ailleurs, le jeu met trop de côté les attaques « au sol ». Rappelons que votre vaisseau peut attaquer au sol comme le bon vieux Xevious de Namco mais de manière plus sophistiqué grâce à un ciblage sélectif très bien fait. Problème… Ces séquences qui auraient pu permettre une certaine diversité sont malheureusement polluées par le retour rapide des attaques « air » disruptives qui cassent la phase au sol. Et on revient au perpétuel harcèlement évoqué plus haut assez ennuyeux parfois. Dommage.

Pas mal mais…

On pourrait surement étayer davantage sur les points forts et les faiblesses de ce nouveau jeu attendu depuis très longtemps déjà. Nous résumerons ainsi. Nous sommes en face d’un projet significatif avec une ambition certaine qui marque une rupture avec les productions antérieures. Déjà à ce titre cela fait plaisir.

Techniquement abouti, se jouant à deux en local, respectueux de ses ainés des vieilles générations, avec de somptueuses cinématiques, le titre produit par Konami marquera le genre cette année. C’est un fait. Malheureusement, il souffre de niveaux trop classiques, répétitifs dans l’action qu’il propose, et d’un manque de variété globale notamment avec de tristes environnements et des ennemis récurrents.

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Rythmé, peut-être un peu trop d’ailleurs, il nous met en mouvement, certes, mais surtout en tension qui finit par nous éloigner d’un plaisir pluis intense. Un bon shmup pour cet été mais qui achèvera sa course assis sur les marches du Panthéon de ses maitres.

Verdict

7

70%
Visuel
70%
Audio
75%
Gameplay
75%
Rejouabilité
Ce qu'on aime beaucoup
  • Production importante pour le genre
  • Un jeu très rythmé
  • Des petites innovations intéressantes
Ce qu'on aime moins
  • Peu de variété visuelle
  • Confusion dans la jouabilité
  • Manque globale de personnalité

Pour connaître les critères de notre système de notation, visitez cette page.

Prenez note que la version testée est celle sur PC. Le jeu est également disponible sur PS5 et Xbox Series.

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Frédéric Bouquin

Toujours à la recherche de sources positives il aime rire, comprendre et transmettre. Passionné d’Histoire, de géopolitique et de musique il est épanoui dans sa vie de papa comme dans sa vie professionnelle. Depuis 40 ans déjà il vit un attachement fidèle avec le jeu vidéo notamment les jeux de stratégie.

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