Studio: Oxide Games | Éditeur: Xbox Game Studio | Parution: 24 septembre 2024 | Genre: 4X | ESRB: E (Tous) | Disponibilité: PC | Plateforme(s): PC | Format(s): Numérique | Langue(s): Français écrit | Durée: NC | Prix: 79,99$ CAN / 59,99€
Refaites le monde, refaites l’humanité, en écrivant vos propres histoires
Merci à Oxide Games et Xbox Game Studio qui nous ont gratuitement fourni une copie du jeu afin d’en faire la couverture médiatique et le test. L’éditeur/développeur nous autorise par conséquent à diffuser et/ou utiliser des extraits du jeu pour nos besoins de production et n’intervient d’aucune façon dans l’attribution de la note finale.
Sur les traces d’un grand
Tiens, il y avait bien longtemps que nous n’avions pas testé de 4X, vous savez ces jeux typés Civilization, un étalon stratégique tour par tour, connu depuis bien longtemps maintenant. Oui des jeux comme ça il y a en a eu … beaucoup. Plus ou moins de bonheurs dans ces titres qui bien souvent se ressemblaient comme deux jeux… 4X! Pas simple de vivoter dans l’ombre du grand Civilization tant celui-ci, et ce dès le départ il y a 30 ans, avait apporté l’essentiel du gameplay pour ce genre. Alors de nombreux jeux tentent, il est vrai de relancer ce genre en apportant une pierre à l’édifice et en espérant bousculer le marché au moyen de production importante. C’est un peu le cas ici. A noter qu’Oxide Games a été créé de toute pièce par d’anciens de chez Firaxis, pas besoin d’en rajouter pour les connaisseurs.
Écrire l’histoire
Ara: History Untold, nous l’avons découvert cette année par des bandes annonces prometteuses comme un jeu tour par tour historique. Celui-ci vous renvoie à des âges antérieurs au néolithique pour arriver à des âges plus contemporains afin de suivre différentes histoires alternatives.Pour progresser et avancer face aux autres civilisations plusieurs objectifs via plusieurs thèmes seront pris en compte. Votre étendue territoriale, votre Hora culturelle, vos relations extérieurs, votre force armée ou encore votre stabilité politique.
Sur la forme, Ara, pour sortir de la masse du genre, tente une approche plus vivante avec des zooms plongeant impressionnants qui nous font immerger dans la vie de votre peuple.
Sur le papier…
Des zooms avant, nous mettant en contact avec votre civilisation mais aussi des zooms arrières tous aussi bluffants vous proposant une vue plus stratégique pour découvrir les enjeux géopolitiques du moment. Ces explorations « avant et arrière » assez gloutonnes en ressources ont été rendues possibles par le moteur Nitrous. Nitrous est un moteur de jeu conçu pour explorer de vastes cartes et gérer leur complexité visuelle dans le but d’approfondir le gameplay. Capable de gérer des milliers d’unités simultanément, il peut supporter sur une grande variété de scènes tournée vers la construction de ville ou de batailles. Sur le papier Ara devenait un jeu hybride combinant donc plusieurs gameplay entre Civilization, Total War (batailles) et Simcity pour la ville.
Avant d’aller plus loin, il faut bien avoir en tête le coût performance significatif de ce moteur ; veillez donc bien à vérifier l’adéquation entre ce que demande le titre et ce qu’offre votre config. Pour info, une 3070 TI, config utilisée pour ce test, fait tout juste le travail sur un niveau détail très élevé.
Ce jeu allié à Microsoft semblait promettre beaucoup. Mais hélas, en l’espèce, tout n’est pas parfait, loin de là.
Mais finalement…
Tout d’abord les graphismes. Nous commencerons par une cinématique assez conventionnelle sans grand caractère qui nous surprend un peu. Nous ne reviendrons pas sur les zooms de ce jeu. Toutefois, à y regarder de plus près, on ne pas dire que le niveau détail des graphismes soient à la hauteur des prétendues aptitudes du moteur Nitrous. En zoom avant, les bâtiments, la population grouillante n’ont rien de bien reluisants, et les cartes, au demeurant claires, donnent un spectacle pâlichon au regard de nos attentes légitimes.
Mais ce qui dérangent le plus, et hélas c’est souvent un reproche commun du genre, est l’ergonomie. Vous avez des boutons tous azimuts sur tous les coins de l’écran et un tutoriel trop discret pour expliquer leur fonctionnement. Un fonctionnement d’ailleurs bien compliqué, rébarbatif, multipliant les informations sans donner des indicateurs clairs. Par conséquent, au bout d’un moment une impression de lourdeur fini par atténuer votre envie de continuer sur de longues heures. De plus, ces nombreux menus auront tendance à se multiplier sur l’écran au fur et à mesure de vos recherches, ce qui rendra vite les choses encore plus pénibles.
Coté sonore, une longue bande musicale sera à votre disposition. Et c’est tant mieux car les heures de jeux ont tendance à défiler en jouant à ce type de jeux. Mais n’espérez pas pour autant une musique puissante et raisonnante. Non, là encore les choses sont assez génériques. Bref, ces musiques sans être mauvaises n’offriront aucune personnalité particulière à un ensemble visuel déjà bien conventionnel et laborieux comme évoqué plus haut. Finalement c’est un tableau assez décevant à contempler et à ressentir tant sur le plan artistique et que sensoriel. Reste à voir le fond.
Un jeu malgré tout assez complet…
En résumé, le gameplay est des plus classiques. Après avoir choisi votre civilisation parmi de nombreuses proposées c’est comme dans un Total War ou un civilization-like : vous avez des actions à réaliser à chaque tour pour avancer dans le temps. On démarre avec une carte bien sûr dont la spécificité tourne largement ici autour des territoires. En effet, la carte est morcelée en zone que vous pourrez de fil en aiguille revendiquer afin d’améliorer votre prestige. Pour cela, plusieurs thèmes ont été développés. Tout d’abord, la performance économique bien sûr. Vous guidez votre nation et vous lui devez toutes les subsistances et matériaux pour sa survie et son développement. Attention à vous installer sur des zones stratégiques en termes de ressources (minérale, animal, matériaux) car elles assureront votre ascendance sur les autres civilisations à venir.
La performance culturelle et religieuse vous donnera des bonus de performance significatifs dans plusieurs domaines comme la production alimentaire ou le moral de vos troupes. Plus vous performerez sur ce point, plus vous attirerez des personnalités clefs pouvant doper vos indicateurs. Certains pourront même appuyer votre gouvernement et le fiabiliser. D’autres se chargeront des affaires culturelles et plus précisément de projets ayant pour but d’élever votre prestige vers des sommets jamais atteints.
La performance de vos forces armées. Veillez à bien protégez vos patrimoines, vos régions contre la convoitise de vos voisins. Pour cela, la constitution d’une armée permanente et des moyens de défenses seront indispensables contre toute malveillance. Mais mieux vaut prévenir que guérir, alors il ne faudra pas oublier vos relations extérieures en privilégiant tel ou tel concurrent de manière contextuelle. Bref, ce sera toujours vos intérêts qui primeront ; encore faut-il avoir conscience de leur existence et d’avoir dans sa tête une stratégie à suivre. Choisissez la conquête ou la performance économique ; bref faite l’histoire jamais racontée ! Cela tombe bien c’est le titre du jeu, on n’est pas hors sujet pour une fois.
Mais insuffisamment mis en valeur
Tout ça sur le papier semble sympathique sans être pour autant une force nouvelle dans ce type de jeu. A dire vrai c’est connu voir archiconnu. Certains titres tel que Human Kind et d’autres avaient déjà poussé les frontières vers l’inconnu. Non, ici la nouveauté se résumerait dans des petits points de détails qui malheureusement ne sont pas toujours mis en avant de la bonne façon.
Sur la partie économique par exemple, nous avons certes trouvé intéressant de pouvoir produire des objets et de les utiliser pour améliorer la productivité d’un bâtiment. Exemple, un atelier exécutera une charrue que vous pourrez intégrer dans votre ferme afin rehausser le rendement des sols. Mais c’est tellement mal fichu qu’il faudra que vous scrutiez dans un menu dédié (encore un), défiliez les bâtiments et cliquer dans tous les sens afin d’incorporer l’amélioration. Cette lourdeur aurait pu simplement être effacée d’un trait par une notification ou alerte, ou encore par une interface simple et conviviale ce qui est loin d’être le cas ici.
Autre exemple, la partie culturelle et politique. Celle-ci est largement sous dimensionnée. De manière générale, on a pas l’impression de pouvoir agir sur quoi que ce soit, hormis de placer un personnage sur lequel vous n’aurez aucune prise par la suite. La politique c’est à peu près pareil, les régimes, la constitution du gouvernement sont de bonnes idées mais aucunement approfondies. D’aucuns vous diraient que ce sont les petites avancées qui font les grandes mais c’est ici totalement insuffisant.
Des micro avancées, ça ne fait pas une innovation
Sur un autre registre, les armées n’offrent pas non un grand plaisir se contentant d’avancer de région en région. Les batailles résultent de vos mauvaises relations avec votre voisin bien sûr. Le jeu propose même une visu de la bataille sur un plan tactique. Mais tout cela est en vain puisque vous ne ferez qu’observer une bataille type Total War, plutôt les vieux titres d’ailleurs d’un point de vue technique! Là aussi frustration.
Enfin et nous avons gardé le meilleur morceau : la diplomatie. Elle est ici quasi inintéressante puisque ne proposant que trop peu de possibilités là aussi. Celle-ci dépendent du contexte : bonne, neutre ou méfiante voire carrément exécrable. Exécrable c’est la guerre et cela souvent sans raison apparente… Dommage! Mais pour le reste hormis offrir des cadeaux pour améliorer l’ambiance, vous serez le plus souvent bloqué. Le but est d’atteindre la position neutre pour envisager de commercer. Hors dans ce titre la relation s’amenuise mécaniquement quoique vous fassiez. Cette logique de jeu est complément irrationnel et retire toute la complexité et la saveur même d’un gameplay qui aurait dû être un point fort ici. Déception encore et toujours… Vous avez bien les routes commerciales, autre petite nouveauté intéressante sur le papier. Mais pouvez toujours essayer de connecter par le bas, par le haut, par la droite… c’est tout bonnement impossible de réaliser une connexion… Après la déception, c’est l’énervement.
On passe à coté
Bref, vous l’avez compris ce titre au combien classique n’apporte que de petites nouveautés finalement peu valorisées. Le moteur qui aurait dû soutenir un jeu assez novateur sur ces différentes vues (construction de villes, tactique, stratégique) n’est pas du tout appuyé par une vision claire de départ en provenance des développeurs. En résulte un jeu brouillon, pénible et qui passe à côté d’une vraie innovation. Ennuyeux, il n’arrive ni à convaincre ni à persuader (ce n’est pas la même chose) et surtout de vouloir jouer longtemps. Quant à rejouer, toujours le cœur du sujet, cela reste sujet à caution. A ce prix-là, c’est tout de même très dommage.
Verdict
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Prenez note que la version testée est celle sur PC.
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