Studio: Maple Powered Games | Éditeur: indie.io | Parution: 26 septembre 2024 | Genre: Beat’em up | ESRB: E (Tous) | Disponibilité: PC | Plateforme(s): PC, PS5, PS4, XBS, XBO, Switch | Format(s): Numérique | Langue(s): Français écrit | Durée: NC | Prix: 29,49$ CAN / 22,29€
Encore un plan diabolique du Cobra et il n’y que le G.I. Joe pour le faire reculer!
Merci à Maple Powered Games et indie.io qui nous ont gratuitement fourni une copie du jeu afin d’en faire la couverture médiatique et le test. L’éditeur/développeur nous autorise par conséquent à diffuser et/ou utiliser des extraits du jeu pour nos besoins de production et n’intervient d’aucune façon dans l’attribution de la note finale.
On commence par la nostalgie (pour changer)
G.I. Joe c’est pour nous français, une évocation nostalgique des années 80, période si créative pour le meilleure et pour le pire. Les G.I. Joe ont en effet débarqué sur le vieux continent dans ces années-là et on se souvient tous, du moins ceux qui avaient l’âge de regarder ces enfantillages, du dessin animé voisin d’autres séries proches telles que Joyce et le conquérant ou du plus abouti Masks.
Mais après recherche, G.I. Joe est un vieux truc de l’âge d’or américain (années 50/60) où l’on trouvait déjà des figurines. Bref, G.I. Joe été pour de très nombreuses générations américaines (bouffeuses du combo coke/burgers) l’image même de la virilité masculine, un peu écornée aujourd’hui, se résumant ainsi : tout dans les biscoteaux, rien dans le ciboulot. En dehors de ce qu’on peut penser de ces sagas assez creuses, on reste malgré tout étonné de la vigueur presque intacte de cette série en ce début XXI siècle, enfin du coté est de l’océan atlantique. Pensez donc, un film hollywoodien il n’y a pas si longtemps, deux titres (2009/2020) oubliables et enfin ce jeu à tester « la rage du cobra » qui arrive cette année.
Pourquoi appelle-t-on encore le G.I. Joe?
Et c’est dans la peau d’un beat’em up 2D que G.I. Joe réapparaît sans jamais disparaitre on l’a dit, sorte d’hommage à des années perdues de l’arcade qui a tant marqué nos esprits de vieux gamers. G.I. Joe: Wrath of Cobra est un jeu de bagarre, de castagne comme on dirait en « bon » français qui, vous le verrez, ne brille pas par son originalité, mais qui répond à ce segment de niche toujours vivace et surtout fructifiant : la nostalgie.
On commencera le jeu avec une cinématique, reprise du dessin animé, qui rappelle au combien que la chose a fini par vieillir pour les plus éclairés d’entre nous. Si, il y en a ! Blague à part, si on ne remettra pas en cause la qualité de années 80 que l’on aime tant, on se demande tout de même vers qui se tourne ce jeu aujourd’hui ?
Dans l’ombre d’un autre
Le menu d’entrée ne propose pas grand-chose, alors on lance très vite le jeu. 4 personnages sont présents qui vous rappelleront vite le dernier et très réussi Streets of Rage 4 : une femme agile mais faible force de frappe, un ninja porté sur le furtif et rapide, le grand costaud noir lourd très puissant mais marchant lentement et le grand blond, plus connu, à la croisée de tous.
De quoi s’amuser un peu en multi et disons le franchement il s’agira du principal intérêt du titre. Toutefois, le jeu est très concurrencé alors qu’a-t-il dans le ventre ce G.I. Joe ?
Le G.I. Joe va se déplacer pour ça?
Et bien on va être honnête ce n’est pas bien fabuleux d’un point de vue esthétique. Graphiquement, c’est assez quelconque en dépit des nombreux niveaux (une quinzaine) disponibles sur ce titre. Alors vous partirez sur des terres glacées, des forteresses, ou dans les rues des villes. C’est assez varié certes mais il n’y pas de liens entre ces scènes un peu mis au hasard. Là où Street of rage 4 (oui encore lui) racontait une histoire par rapport aux lieux traversés, G.I. Joe lui ne nous raconte pas grand-chose.
On traverse donc des lieux non raccordés, de manières linéaires. En effet, le level design n’a pas été franchement travaillé. Pas de voies alternatives, peu de bonus, peu d’armes… pas folichon tout ça et dans une ambiance visuelle assez pauvre accentuée par la longueur assez inutile des niveaux. Répétition également du côté des sbires du cobra. Pas franchement inspirés, les vilains pas beaux du titre manquent cruellement de charisme n’arrangeant en rien une impression visuelle déjà assez douteuse.
Certes, quelques gros robots sont bien présents, mais ils sont patauds, mal animés par 3 ou 4 images. On parle des bosses ? Franchement, faut-il en parler? Ceux-ci sont très conventionnels. N’aurait-il pas mieux fallu réduire la quantité de niveaux afin d’améliorer leur qualité ? Il y a peut-être une vraie question là…
La nostalgie n’excuse pas tout
Coté son, encore une fois ce n’est pas fameux. Les sons de cogne se répètent inlassablement. Non, il faut juste souligner la bande sonore très correctes et dans le ton du jeu. Kitsch, certes, mais elles restent à l’oreille et là-dessus notre G.I. Joe se rattrape un peu.
Pour le fond, le jeu traine derrière lui un classicisme patent qui fait un peu peine à voir en 2024 et à plus de 20€. Quel est l’intérêt d’amener un tel gameplay usé, abusé, voire sur-abusé sur la scène steamienne même avec l’image de G.I. Joe ? On ne comprend pas bien ce que recherche le studio hormis de mettre, une fois encore, la main sur la nostalgie sonnante et trébuchante.
Les personnages eux sont mieux définis mais ils ont peu de coups à disposition. Ils peuvent taper du poing, du pied, courir façon bélier, sauter et c’est à peu près tout. A force de taper, vous récolterez des disquettes qui servent à pas grand chose, mais vous glanerez également des points pour rehausser une jauge de super pouvoir personnalisée en fonction des personnages. Classique, je vous dis.
Le Gi-Joe n’est vraiment plus ce qu’il était
Mais au-delà du classicisme que l’on pourrait pardonner il y a autre chose qui là n’est plus pardonnable : la jouabilité. Franchement, là on arrive sur LE gros point noir du titre. Oubliez la précision chirurgicale de SOR4, ici, disons le ouvertement, c’est le foutoir. Les sauts sont d’une imprécision « éthylique », les changements de mouvements deviennent incompréhensibles… bref il y a qu’une chose qui reste sûre : la rage de voir votre perso faire autre chose que la commande que vous lui avez demandée.
Il faudra m’expliquer pourquoi notre personnage se met tout seul à courir au lieu de marcher comme souhaité… Conséquence ? Des combats confus, aucune anticipation, et c’est la mêlée générale prédominante et ennuyante, dans laquelle seul le matraquage du bouton A permettra de vous en extirper. Il est où le plaisir ?
La nostalgie ne guérit pas la ringardose aigüe
La difficulté est bien réglée de “facile” à “impossible” (pas faux sur ce point). En facile, vous pourrez espérer terminer cette aventure sans trop d’hématomes. Mais ne nous mentons pas, cette aventure ne vous laissera guère de souvenirs une fois passé sur un autre jeu. Scenario absent, ennemis peu variés et convenus, graphisme faible et doté d’une jouabilité hasardeuse, le titre aura du mal à convaincre un habitué de dépenser 25€ en ticket d’entrée même pour G.I. Joe.
Terrible est la force de la nostalgie, qui nous influence discrètement, touchant à notre émotionnelle, écartant chez certains la raison et les évidences. Terrible est cette force, capable parfois de retirer notre subjectivité, notre lucidité pour nous faire acheter quelque chose devenu franchement démodé avec le temps. Heureusement, notre tête de testeur demeure sur nos épaules et nous trouverons ailleurs ce que le titre n’est jamais parvenu à nous offrir ici : le plaisir de jouer. A bon entendeur…
Verdict
Pour connaître les critères de notre système de notation, visitez cette page.
Prenez note que la version testée est celle sur PC. Le jeu est également disponible sur PS5, PS4, Xbox Series, Xbox One et Switch.
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