Studio: NightDive Studios | Éditeur: NightDive Studios / Lucas Arts | Parution: 28 février 2024 | Genre: Jeu de tir à la première personne | ESRB: E (Tous) | Disponibilité: PC | Format(s): Numérique | Langue(s): Français écrit | Durée: NC | Prix: 38.99$ CAN / 28€99
Infiltrer l’Empire et mettez (enfin) un terme à ses plans de terreur et de domination.
Merci à NightDive Studios / Lucas Arts qui nous ont gratuitement fourni une copie du jeu afin d’en faire la couverture médiatique et le test. L’éditeur/développeur nous autorise par conséquent à diffuser et/ou utiliser des extraits du jeu pour nos besoins de production et n’intervient d’aucune façon dans l’attribution de la note finale. #Article13Free
Un classique
C’est une grande surprise de voir ressurgir un vestige du vieux monde tel qu’un jeu symbolique comme Star Wars: Dark Forces. Pour beaucoup, comme moi, il a été un des symboles, des précurseurs du type de jeu FPS notamment sur PC. D’un côté plus personnel, il a été le premier FPS joué de ma vie et ça sur un vieux 486 DX2 de chez Epson… Cela ne nous rajeunie pas et lorsque je fais travailler ma mémoire davantage encore, je me souviens que nombre de mes petits camarades d’antan, gavés aux consoles du moment, voulaient jusqu’à acquérir un PC pour pouvoir jouer à Dark Forces!
Alors avec un jeu aussi séduisant, aussi marquant de son époque, icône de Lucas Arts et de son âge d’or, il était presque certain de revoir ce vieux FPS (pensez à Monkey Island Special Edition). Alors finalement pas de surprise sur le fond mais un peu plus sur la forme.
En effet, revoir un ancien jeu emblématique d’une époque oubliée, déterré pour le faire revisiter pour de nouvelles générations, n’est pas chose singulière. Bien souvent dans le monde des jeux vidéo (comme dans d’autres domaines, notamment la chanson) lorsque l’on est à court d’idées et lorsque l’on perçoit le potentiel lucratif de la nostalgie ambiante, il apparait tout à fait séant de chercher du copié/coller même dans la boue, là où l’or brille encore…
Une renaissance ?
Malheureusement le déterrage n’est pas toujours chose facile à exécuter. Et oui, comment justifier techniquement un rematriçage (remaster en français dans le texte) d’un jeu de trente ans ! Trente ans est presque un âge géologique dans le monde des jeux vidéo… Comment justifier ce développement et surtout l’achat sans flouer l’acquéreur ? Pourquoi finalement ne pas laisser les succès là où ils sont, c’est-à-dire au panthéon des grands jeux ?
Ces questions ont dû tarabuster longuement le studio NightDive qui a finalement a réussi à convaincre Lucas Arts (ou ce qu’il en reste) pour remettre Dark Forces sur les étalages numériques. De notre côté, c’est avec un autre œil que l’on regarde ça et avouons-le tout de suite, l’œil est assez dubitatif notamment lorsque l’on déchiffre la liste de ce qu’il propose.
Forcément, une édition actualisée d’un très vieux jeu doit trouver son fondement dans des idées novatrices et des innovations techniques. Mais pas seulement. On espère surtout 30 ans après (et à 40$ CAN de votre poche, notez-le) obtenir un remodelage d’un gameplay pour le moins poussiéreux. Forcément, les vieux comme les jeunes vivent en 2024 avec des réflexes de jeu autrement différents qu’en 1995 !
Et bien à cet objectif là, disons-le tout de suite, Star Wars: Dark Forces Remaster n’aboutit pas.
Cela part mal
Il y a souvent une bonne raison à laisser parler la jeunesse qui a bien souvent, au premier regard, le chic pour pointer en peu de mots là où ça fait mal. Et honnêtement, mon cas personnel est confondant ici. Je montre fréquemment à mes fils les jeux que je teste pour obtenir ce ressenti spontané justement. Et dans le cas de Dark Forces Remaster la spontanéité a été claire et au combien partagée 😊 : graphisme pitoyable… musique inaudible, gameplay d’un autre âge… bref rien n’a été mis de côté pour dépeindre de manière navrante ce pauvre Star Wars: Dark Forces Remaster.
Bien entendu, ce ressenti n’est pas de taille à influencer un vieux gamer comme votre serviteur mais… je dois admettre que même avec le fameux recul du testeur, je n’ai rien vu d’autre que ce qui été décrit (crument) par mes fils. Et c’est là que je reviens aux questionnements susmentionnés : pourquoi réactualiser un vieux jeu… pourquoi ne pas laisser les succès là où ils sont… bref pourquoi avoir sorti ça sous cette forme ? Hormis, quelques cinématiques qui elles ont fait l’objet d’efforts…
Pas jojo tout ça
Graphiquement, en effet il va être difficile de dire autre chose que l’impression générale qui saute aux yeux de mes fils comme à moi-même. Certes, je ne m’attendais à rien puisque la bande annonce parlait d’elle-même… Mais c’est choquant en 2024 ce rematriçage qui n’apporte aucun ajout supplémentaire, aucune ambiance visuelle. Le studio s’est contenté à peu de choses près de reprendre l’existant pour l’adapter aux hautes résolutions d’aujourd’hui. A point c’est tout.
Les bogues sont toujours présents, les horribles textures aussi, et comme le gameplay tourne essentiellement à vagabonder dans des labyrinthes ignominieux, vous finissez par en avoir mal à la tête. Les ennemis sont toujours en fausse 3D et sont animés de la même manière qu’en 1995…
Alors, parlons peu parlons bien, vous ne serez pas du tout séduits ici et votre esprit vous rappellera que le titre existe aussi sur votre ScummVM (émulateur) et qu’il est gratuit. C’est tout de même désolant de se dire ça pour une réadaptation qui aurait dû tenir certaines promesses attendues des joueurs, surtout les plus proches du monde de G. Lucas. A noter d’ailleurs que la version 1995 est présente aussi et franchement ce n’est pas flatteur pour la version de NightDive Studios… 😊
Et ça continue
Coté musicale ce n’est guère mieux. La musique demeure celle d’antan c’est-à-dire une musique MIDI répétitive, lancinante et rébarbative… le charme « soundblaster » de l’époque s’est flétri d’une manière étonnante. Cela ne vous suffit pas ? Parlons sons alors.
La partie sonore est d’une pauvreté qui certes pouvait se comprendre en 1995 (support par disquettes oblige) mais qui n’est évidemment plus permise trente ans après. Les voix digitales sont inintelligibles et je dirais même inutiles tant elles participent au constat navrant d’un jeu soi-disant « remaster ».
Si l’on note aucun ajout significatif dans le jeu d’un point de vue artistique, il en est malheureusement de même d’un point de vue de jouabilité. Le jeu semble être resté figé par le temps dans ce qu’il y a faire et dans ce qu’il est possible de faire. La première mission vous met tout de suite au parfum ; j’ai cru plonger trente ans dans le passé. Notez que ça pourrait se faire sur émulateur mais bon n’en rajoutons pas…
On n’évolue pas, on meurt
On ne peut pas lui reprocher des soucis d’ergonomie (pointeur, tableau de bord) puisque celle-ci était très bonne à l’origine et… qu’elle a été copiée / collée 😊 ! Mais le jeu, avant-gardiste à l’époque, n’offre plus aucun enthousiasme. On se perd dans des dédales (visuellement affreux on l’a vu précédemment), on essaie désespérément de trouver des objets et terminer des quêtes ennuyeuses. On ne s’amuse même pas à dégommer des ennemis tous plus stupides les uns que les autres… Bref aucune exaltation ne ressort de ce titre devenu monotone, un peu comme les vieilles rengaines que l’on peut entendre sur des radios ringardes.
Mais de toute façon les joueurs difficiles, que nous sommes devenus avec le temps, ne réclamaient ni de gameplay moderne, ni des visuels bluffants. Ce que l’on attendait, c’était une suite, une vraie, disons-le sincèrement. Une autre histoire, de la créativité, même sous une forme retro aurait été un formidable hommage à ce jeu qui fut une référence en son temps. Malheureusement il n’en a rien été alors la déception était déjà couru d’avance.
Paradoxe “Star Wars”
Évidemment, une déception sur le fond alourdie d’une désillusion sur la forme ne peuvent apporter que frustration voire rancœur… Une rancœur pour l’utilisateur pour avoir été, une fois encore, la cible d’éditeurs cupides ne recherchant que l’argent facile et profitant de notre « naïve » nostalgie.
40$, 30 après et si peu d’ambitions sont difficilement compréhensibles. Quel gâchis de temps, de développement, d’espérance, pour un résultat des plus discutables. Décidément, la licence Star Wars est un paradoxe ; un univers si créatif au cinéma qui n’arrive hélas que trop rarement à convaincre sur consoles et PC. Star Wars: Dark Forces Remaster se veut malheureusement être un jeu à oublier.
Verdict
Pour connaitre les critères de notre système de notation, visitez cette page.
Prenez note que la version testée est celle sur PC. Le jeu est également disponible sur PS5, PS4, Xbox Series, Xbox One et Switch.
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