Studio: Creative Assembly | Éditeur: SEGA | Parution: 11 octobre 2023 | Genre: Stratégie | ESRB: T (Adolescents) | Disponibilité: PC | Format(s): Numérique | Langue(s): Français écrit | Durée: NC | Prix:  79$ CND / 59€99

« Soldats, songez que du haut de ces pyramides, quarante siècles vous contemplent ! » … Napoléon

Merci à Sega et Creative Assembly qui nous ont gratuitement fourni une copie du jeu afin d’en faire la couverture médiatique et le test. L’éditeur/développeur nous autorise par conséquent à diffuser et/ou utiliser des extraits du jeu pour nos besoins de production et n’intervient d’aucune façon dans l’attribution de la note finale. #Article13Free

Le voyage continue

La série Total War nous a souvent emporté dans le train de l’histoire. Série majeure dans le monde des jeux de stratégie, la saga a multiplié les voyages dans le temps pour nous faire visiter les mondes antiques ou médiévaux. Cette fois-ci, après la Chine, c’est l’oubliée Égypte de Total War: Pharaoh que nous propose le studio anglais… Enfin, pas tout à fait, puisque c’est le studio bulgare (Sofia) de Creative Assembly qui s’est employé à la noble tâche.

Un jeu resplendissant

Dans ce titre, on retrouvera les principales recettes des succès passés. L’un des facteurs clefs de succès sont les graphismes, toujours en avance sur leur temps, et qui ici ne dérogeront pas. En effet, outre les cinématiques de toutes beautés, nous sommes souvent éblouis par les visuels lumineux, notamment sur la carte stratégique. Celle-ci étonne par ses détails et sa finition. Aussi, désormais on notera les ressources naturelles (un peu à l’image d’un Civilization), les mers, les rivières, les reliefs, sur des cartes de grandes tailles – aidés par un zoom impressionnant – qui demanderont forcement un certain nombre de ressources GPU.

Heureusement le studio a apporté une batterie d’options visuelles dotées d’une multitude de paramétrages possibles pour satisfaire l’ensemble des joueurs. Toutefois, seuls les mieux dotés pourront profiter de cette merveille resplendissante dont nous sommes guère habitués dans les jeux de stratégie. A noter une option “cycle du jour” qui apporte l’ensoleillement en fonction de l’heure à laquelle vous jouez : bluffant!

Atmosphère sonore également bien lotie

Cet écrin superbe est agréablement assorti de musiques dans le ton qui nous renvoient à ce Moyen-Orient si fascinant (pour le meilleur et pour le pire). Les musiques sont nombreuses et de bonnes factures, dignes d’un jeu cinématographique. Les sons sont également très présents, dans les voix, sur le champs de bataille ou durant vos réflexions sur les grandes décisions à prendre. En résumé, une approche artistique profonde où rien a été laissé au hasard, dans la lignée de la saga Total War.

Égyptien ou hittite, pourvu qu’on ait le trône!

Au départ, reconnaissons-le, il est bien difficile de se rappeler de nos cours d’histoire de l’Égypte.  En effet, l’Égypte antique, peu connue du grand public, n’a laissée derrière elle que de maigres souvenirs dans nos mémoires où seuls les mots Pharaon, Nil et Pyramides arrivent encore à survivre!

Pourtant, ici, c’est un grand pharaon qui se meurt. L’héritage n’apporte que discordes, intrigues et complots. Égyptiens, Hittites ou Cananéens et surtout une multitudes de factions, viendront s’écharper pour conquérir le pouvoir vacillant. En somme, rien de nouveau sous le soleil de la saga, habituée à nous proposer un environnement très concurrentiel dans lequel il faudra composer avec la politique, la diplomatie et en dernier lieu : la guerre.

La quête du pouvoir par la diplomatie

Prendre le contrôle de la région ne sera pas une mince affaire, mais le studio nous a proposé de très nombreux leviers d’action pour y parvenir. En dehors des leviers déjà bien connus depuis plusieurs années, on notera un certain nombre d’améliorations, notamment sur la diplomatie. Souvent mal construite dans les rapports de forces sur les épisodes précédents, elle a fait l’objet ici d’un soin particulier. Ici, tout est devenu négociable. Tout est calculable avec précision dans les échanges, qu’ils soient militaires, politiques ou commerciaux.

En effet, un ingénieux compteur d’équilibrage vous permettra de mesurer le poids de vos propositions et de trouver l’équilibre espéré dans les échanges. Ceci permettant au passage d’évacuer toute frustration, voire incompréhensions, que nous pouvions subir dans des épisodes plus anciens. L’ensemble est devenu cohérent, pertinent et très addictif. Un vrai plus.

Plutôt politique?

Mais parfois la diplomatie ne suffit pas. Il faut devenir fin politique notamment à la cour où là aussi tout est permis. Aussi, il sera utile d’évincer un personnage d’une autre faction pour gagner votre cause, ou bien de l’utiliser en l’achetant avec différentes intrigues.

Moins convaincant dans les résultats que la diplomatie, l’ensemble est tout de même intéressant et rajoute du poids au jeu offrant d’autres alternatives que la guerre ou la diplomatie.

Sinon la guerre…

Mais parfois discuter ou assassiner votre concurrent ne suffira vraiment pas. L’appel aux armes deviendra la seule option pour avancer vos pions. Mais ici la guerre n’est clairement pas mise en avant. les batailles durent, coûtent chères et le système a fait en sorte de punir sévèrement l’agresseur par diverses coalitions. Alors, il ne faudra pas se louper avant de taper!

La guerre se joue sur l’échiquier de la carte stratégique, avec certaines contraintes comme des handicap dans le désert où il faudra jouer du recrutement pour maintenir une armée digne de ce nom. La victoire sera celle que vous choisirez : piller, occuper ou raser. Attention dans ce cadre de jeu, le moral, la condition et l’expérience des troupes seront prépondérants pour ne pas transformer une victoire en une cuisante défaite.

Une carte tactique un peu oubliée

Si jouer au petit soldat sur une carte ne vous suffit pas, il faudra alors revêtir votre meilleur armure afin de prendre les choses en main sur le champs de bataille. Hélas, nous sommes rapidement déçus : aucune nouveauté, hormis, peut-être, une intelligence artificielle un peu mieux travaillée. Dommage.

Alors, on ressent un évident déséquilibre entre une carte stratégique soignée et repensée et le champs de bataille un peu mis de coté. On a le sentiment finalement que le studio a délaissé un peu la tactique pour se tourner plutôt vers un type de jeu 4X en proposant plusieurs types de victoire stratégique au joueur.

La gestion et les caprices de la complexité

Reste la gestion. Plusieurs ambitions s’offriront à vous, ambitions qui ressemblent aux objectifs que nous connaissions dans les jeux précédents. Ces ambitions toucheront la gestion de votre peuple (le bonheur par ex), la religion dont les offrandes vous rapporteront quelques émoluments intéressants ou culturel dit influence, devenue capital notamment pour avoir du poids face aux adversaires lors des négociations diplomatiques.

Évidemment, politique, guerre ou diplomatie s’accompagnent d’une multitude d’améliorations de personnages, de technologies qui vous feront comprendre à quel point la série s’est complexifiée… et pas forcement dans le bon sens. Bien souvent, nous nous retrouvons un peu désemparé face à une armée d’interfaces un peu brouillonne voire étouffante qui finit, par récurrence, par gâcher un peu le plaisir.

Manque de clarté, d’ergonomie et surtout de simplicité notamment sur certains items (vénération de dieux, avant-postes…) dont nous ne ressentons vraiment pas l’intérêt. Parfois mal fichu, la facilité de prise en main de cette “machine à gaz” n’est pas évidente et trouble franchement la fluidité surtout après plusieurs heures de jeu.

Mais où sont les innovations après tous ces épisodes?

Partie artistique convaincante, faiblesses passées corrigées, le petit dernier de Creative Assembly, malgré certaines confusions, nous semblerait presque pharaonique en efficacité. Mais, hélas, après réflexions ou plutôt rétrospections, on finit par rester un peu sur notre faim. “Sur notre faim” au niveau des nouveautés qui ressemblent plutôt à des ajustements bien emballés. Mais surtout “sur notre faim” concernant l’innovation tant attendue qui ne viendra pas encore ici. Une absence de plus qui commence à se faire franchement attendre pour relancer la saga.

Mais où se trouve le nouveau souffle de la série? Où sont l’ambition, la surprise, le basculement que nous espérons tous silencieusement? Manifestement pas ici, même si le jeu ne souffre pas vraiment de faiblesses, il est vrai. Toutefois, il aurait été bien vu de voir un gameplay repensé et innovant comme il avait pu l’être lors de son démarrage dans l’apport vidéoludique que personne ne lui conteste. Mais aujourd’hui à ce prix-là, il en manque un peu dans la balance.

Verdict

Test de jeu - Score 7

  • 85%

    Visuel

  • 80%

    Audio

  • 70%

    Gameplay

  • 65%

    Rejouabilité

Ce qu'on aime beaucoup
  • Bel écrin
  • Carte stratégique retravaillée
  • Nouvelle époque
Ce qu'on aime moins
  • Quelques améliorations pas toujours intéressantes
  • Confusion et complexité des interfaces
  • Pas de changements majeurs

Pour connaitre les critères de notre système de notation, visitez cette page.

Prenez note que la version testée est celle sur PC.

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Frédéric Bouquin

Toujours à la recherche de sources positives il aime rire, comprendre et transmettre. Passionné d’Histoire, de géopolitique et de musique il est épanoui dans sa vie de papa comme dans sa vie professionnelle. Depuis 40 ans déjà il vit un attachement fidèle avec le jeu vidéo notamment les jeux de stratégie.

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