Studio: Yakov Butuzoff | Éditeur: Dangen Entertainment | Parution: 11 avril 2024 | Genre: Drame psychologique | ESRB: M17+ (Mature 17+) | Disponibilité: PS5, PS4, XBS, XBO, Switch, PC | Format(s): Numérique | Langue(s): Anglais parlé & écrit | Durée: +/-3 heures | Prix: 19,99$ CAN
La vie de campagne aura eu raison de la santé psychologique de la belle Loretta…
Merci à Dangen Entertainment qui nous a gratuitement remis un code afin de pouvoir faire la couverture médiatique et le test de ce titre. L’éditeur/développeur nous autorise par conséquent à diffuser et/ou utiliser des extraits du jeu pour nos besoins de production et n’intervient d’aucune façon dans l’attribution de la note finale.
Un vent de fraicheur qui manque un peu d’air
Dans les couloirs faiblement éclairés des jeux de tension vidéoludique, Loretta émerge comme un vent de fraicheur atmosphérique, qui entremêle habilement thriller psychologique et roman policier. Développé Yakov Butuzoff et édité par Dangen Entertainment, le côté intriguant et mystérieux du titre m’a poussé à vouloir y jeter un œil de plus près afin d’y voir plus clair dans ce qu’il proposait. Voici ce qui s’est retrouvé sous ma loupe…
Loretta est différent. Loretta est différente. Très différente même. En fait, Loretta n’est plus la même depuis qu’elle et Walter se sont exilé de New York pour aller mener une vie paisible et relaxante à la campagne. Pour Walter, c’est un changement de rythme de vie nécessaire. Étant auteur et écrivain, il a grand besoin de s’éloigner de la vie effrénée de la ville afin de se ressourcer. En revanche, on ne peut pas en dire autant de Loretta. Car Loretta n’est rien, outre être la femme d’un auteur célèbre. Elle n’a pas reçue de grande éducation, n’a pas d’emploi stable et/ou gratifiant, pas d’ami(e)s, bref, Loretta ne vie que dans l’ombre de son Walter. Au moins, lorsqu’ils étaient en ville, Loretta pouvait se créer un semblant de vie sociale, ce qu’elle ne retrouve plus maintenant qu’elle est exilée au beau milieu de nul part avec son mari. Et cela pèse beaucoup sur son moral et sa stabilité émotionnelle, voire même, sa santé psychologique.
Puis un jour, lorsqu’elle se déplace pour un rendez-vous à la banque, Loretta fera une découverte quelque peu déconcertante sur les avoirs de son mari, chose qu’il lui avait caché. Déjà, Loretta doute fortement que Walter la trompe avec une autre femme, ce qui ne la surprend guère, ayant elle-même été la source du divorce du précédent mariage de Walter. Mais après une énième prise de bec entre le deux pendant un souper, les choses tournent plutôt mal et la vie de Loretta bascule à tout jamais. À partir de ce moment, une suite d’évènements s’enchaineront rapidement, faisant surgir le passé trouble et sombre de son mari… En gros, disons que la mise à table du jeu est réellement très bien et le déroulement des choses fera en sorte de vouloir connaître l’issue de l’histoire qui disons-le, nous surprendra totalement!
Si vous êtes adeptes de jeux d’action, je vous arrête immédiatement. Car bien que le jeu offre certains segments plus “intenses“, nous sommes très loin ici de ce qu’on peut qualifier d’action à proprement dire. Loretta s’inscrit plus dans la longue lignée des jeux de type pointer-et-cliquer, ce dernier se déroulant dans des environnements 2D en pixel art. Mécaniquement, la façon de jouer demeure relativement identique à un pointer-et-cliquer conventionnel, où nous pouvons faire interagir Loretta avec divers éléments du décors. Pour agrémenter le tout, certains moments d’échanges avec d’autres personnages nous demandent de faire certains choix, ces derniers pouvant directement impacter la suite des choses.
Par exemple, tôt en jeu, un enquêteur privé viendra rendre visite à Loretta, celui-ci cherchant à savoir où est passé Walter. Pendant la conversation, celui-ci tentera alors de tirer les vers du nez de Loretta, sentant qu’il se trame quelque-chose de louche. Évidemment, Loretta étant responsable de la disparition de son mari, les questions du détective privé l’agacent au plus haut point. Dans les choix de réponses qui s’offriront à elle, se retrouveront certaines possibilités d’actions pouvant entrainer diverses situations. Pour continuer l’exemple en cours: alors qu’elle passe à la cuisine avec l’enquêteur collé aux fesses, ces choix s’offriront à elle: offrir un café à son interlocuteur en y ajoutant un peu de poison à rat, ou, prendre subtilement un couteau et tenter de l’attaquer? Mais attention, car bien que ces possibilités s’offrent à vous, il faudra le faire de façon discrète, sinon c’est vous qui risquez de vous retrouver entre quatre planches.
Dans l’ensemble, les mécaniques de jeux fonctionnent plutôt bien, malgré qu’une partie du jeu repose sur le principe d’essai/erreur plus ou moins amusant. Si vous mourrez, vous devrez reprendre depuis la dernière sauvegarde, en vous retapant toutes les discussions et ainsi, tenter de faire des choix différents. La beauté de cela est que même si vous passez rapidement le jeu, ce qui prendra entre 5 et 6 heures au plus, l’arbre des possibilités fait en sorte de pouvoir explorer d’autres avenues. Par contre, cela vient également avec un côté un peu plus décevant, car le tempo de Loretta peut être légèrement ennuyant à la longue.
Esthétiquement, même si le jeu fait usage d’une belle palette de couleurs, ses graphismes fait de gros pixels font plus ou moins le travail afin de rehausser le côté dramatique du titre. Même lorsque le jeu zoom sur les modèles des personnages à l’écran, nous n’arrivons aucunement à distinguer les traits sur leurs visages. C’est un peu décevant, car il aurait été vraiment bien de pouvoir lire certaines émotions sur ceux-ci. Dans l’ensemble, la direction artistique est bien exécutée, mais cadre mal avec ce qu’on tente de nous faire ressentir comme expérience de jeu.
Ce qui rend Loretta différent de plusieurs autres titres du genre, c’est le traitement visuel auquel nous avons droit dans les multiples séquences dans lesquelles s’entrecroisent mini-jeux, recherches et “cinématiques“. Et c’est plutôt bien joué de la part du développeur ici, car ce sont ces petits moments qui font en sorte que le jeu se démarque totalement des autres. Comme ces derniers servent généralement à traduire visuellement l’état d’esprit dans lequel se trouve Loretta, vous vous retrouverez dans plusieurs segments qui vous sembleront totalement irréels. C’est bien pensé, mais malheureusement quelques-uns de ceux-ci sont un peu déroutant et vous laisseront perplexe, surtout dû au fait qu’on arrive mal à comprendre la relation qu’on tente d’établir avec un sentiment précis.
Une partie de la problématique provient aussi de la façon de jouer à ces mini-jeux. Si vous jouer à Loretta sur PC, cela ne devrait pas être trop déplaisant. Mais sur les versions consoles, on peut immédiatement sentir que le jeu semble d’abord avoir été fait avec le schéma de contrôle clavier/souris en tête. La rapidité du curseur n’est pas aussi vive avec une manette qu’avec une souris en main et par conséquent, on échoue souvent lors de nos tentatives de pointer ce qu’on doit pointer à l’écran. Cela résulte souvent en un échec du mini-jeu, ce qui devient un peu frustrant à la longue.
Loretta est une aventure narrative où le côté dramatique du jeu est à l’avant-plan. Il est alors incompréhensible qu’aucun doublage n’ait été considéré pour le jeu, outre les coûts qu’obligent ceux-ci. Mais en l’absence totale de dialogues, le côté dramatique du jeu ne lève pas autant que nous l’aurions souhaité et nous perdons alors une couche importante d’immersion dans le jeu. Les textes sont bien écrits et sont réellement intéressant, mais le fait que le jeu n’offre aucunement de localisation en français fera en sorte d’en décourager plus d’un.
Dans l’ensemble, Loretta propose une aventure qui se démarque par l’originalité de sa présentation générale et son histoire qui prend vraiment plus son envol à partir de la seconde moitié du jeu. Au prix de 19,99$ CAN pour une durée qui oscille entre 5-6 heures, Loretta est une intéressante petite aventure à essayer, mais qui s’adresse à un public qui aime cette catégorie de jeu avant tout. De mon côté, je m’y suis bien amusé malgré quelques moments plus décevants, comme les mini-jeux qui auraient pu être vraiment plus amusant, en plus d’offrir une connexion plus compréhensible avec les évènements du jeu…
Verdict
Pour connaitre les critères de notre système de notation, visitez cette page.
Prenez note que la version testée est celle sur PlayStation 5. Le jeu est également disponible sur PS4, Xbox Series, Xbox One, Switch et PC.
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