Studio: [2.21] | Éditeur: Microïds | Parution: 14 novembre 2024 | Genre: Exploration/Plateformes | ESRB: E (Tous) | Disponibilité: PC, PS5, PS4, XBS, XBO, Switch | Plateforme(s): PC | Format(s): Numérique | Langue(s): Français écrit | Durée: NC | Prix: 39,99$ CAN / 29.99€

Un docteur fou qui veut renverser la planète aux deux soleils, une sœur kidnappée et forcement une quête légendaire!

Merci à [2.21] et Microïds qui nous ont gratuitement fourni une copie du jeu afin d’en faire la couverture médiatique et le test. L’éditeur/développeur nous autorise par conséquent à diffuser et/ou utiliser des extraits du jeu pour nos besoins de production et n’intervient d’aucune façon dans l’attribution de la note finale.

On débutera pas sans Frédérick

Little Big Adventure ou LBA pour les habitués, enfin ceux qui ont connu la « belle époque », est un nom qui résonne affectueusement forcément. C’était un titre d’aventure original sur des plans 3D isométriques, très colorés, né d’un cerveau pour le moins effervescent, celui de Frederick Raynal. Chez Frederick, ça marche à 200Kmh, ça c’est sur. Ce game designer, c’est un des fleurons de french touch des années 80 / 90. Un pilier de l’inventivité de cette subtilité française et francophone qui se démarque d’autres productions venant du pays des cowboys et de celui des samouraïs.

Un pionnier, un cador, un monsieur des jeux vidéo qui est le papa du suvival horror : si, si, ne me dites pas le contraire. C’est authentifié, certifié par le créateur des Resident Evil, lui-même. Oui le “Frenchy de la Corrèze” est le papa d’Alone In The Dark. Qui ne le connaît pas, à part les cafards?… Avec peu de choses, Frederick a pondu un must en lançant un jeu fantastique dans un univers 3D !! C’était presque de la science-fiction et c’était il y a 30 ans.

Un remake, mais pourquoi?

Et oui, Little Big Adventure est né de ce cerveau, de ce genre d’humains qui font avancer le monde dans un domaine de prédilection. LBA a eu une suite en 1997, d’ailleurs il ne faut pas l’oublier. Et Microïds, autre acteur français des jeux, a souhaité rendre hommage avec ce nouveau titre très inspiré du premier pour montrer aux générations Z, ce que pouvait être la créativité.

Évidemment, la créativité d’hier n’est plus celle d’aujourd’hui, on s’entend. Des LBA-like il y en a eu, beaucoup, voire trop. Alors pourquoi un tel choix aujourd’hui même rematricé ? Oui pourquoi sachant que le projet fut presque abandonné il y a un an…

Et bien pas tout à fait ; et Microids en bon gestionnaire a relancé l’idée, sous le nom de Little Big Adventure – Twinsen’s Quest, avec un studio Tourquennois (chez les ch’ti du nord on sait que c’est Tourcoing) nommé [2.21]. Amusant. D’ailleurs, Le Dr FunFrock est toujours là, et il martyrise la planète aux deux soleils. C’est pour cela qu’il faut y retourner, aussi.

La voie française d’hier toujours d’actualité

Alors rappelons les faits tout de même. L’histoire est née en 1994 et ça ne nous rajeunie pas. Vous êtes sur une drôle de planète et vous êtes le non moins drôle Twinsen. Votre planète auparavant paisible est désormais contrôlée par les forces maléfiques du Dr FunFrock (ne rigolez pas!). Celui-ci a inventé le clonage et la téléportation, et veut placer les habitants sous son contrôle total, ses idées, sa tyrannie. N’est-ce pas terriblement actuel ?? Cet infâme Dr FunFrock ne vous rappelle-t-il pas certains malfaisants triomphants d’aujourd’hui ?

Évidemment si. Et la quête de Twinsen est émouvante. Retrouver sa petite sœur espiègle mais fragile et pleine de vie, kidnappée par les forces obscures du Dr Machin. Alors ne vous y trompez pas les couleurs chatoyantes du village de Twinsen ne sont que le manteau d’une angoisse fomentée par le DrFunFrock et de ses malversations. Oui, les graphismes sont franchement réussis et ça fait plaisir de revoir un jeu vieux de 30 ans avec un nouvel éclat ! J’aime beaucoup cet esprit très frenchy de façonner des formes d’objets, des personnages et des environnements qui se démarquent des autres. C’était ça la french touch de années Raynal : faire beau et diffèrent.

Bouinnnggg??? Il est toujours là!

En effet, le studio l’a bien compris et a apporté sa patte très particulière dans les sillons du maitre et c’est un bon point. Peut-être que ces avant-gardismes ne plairont pas à tous mais on ne retirera pas cette expression du visuel qui ne laissera personne indiffèrent.

D’ailleurs, le fond lui reste fidèle. Le village, les prisons, les îles demeurent dans leurs jus. La carte est similaire et rappellera bien des souvenirs aux anciens joueurs. Cela commence pourtant mal car vous êtes très rapidement emprisonné et votre première impression visuelle sera cette prison affreuse dont il faudra sortir. Mais franchement les environnements sont la plupart du temps très travaillés, très colorés et d’une grande chaleur. Rappelons-nous de cette bibliothèque. En bon bibliophile, je succomberais bien à y passer quelques journées de lecture ou de télétravail. En conclusion, un visuel très sympathique qui reste en tête comme les bons souvenirs.

Les sons sont également respectueux de l’ancienne génération. Le son mythique de la balle, le saut… Bouiiing… mais comment Twinsen fait-il pour sauter ? quel drôle de saut 😊. Les musiques sont dans le ton bien qu’un peu moins inspirées. Elles ne restent pas en tête.

Système D

Coté mécanique de jeu, le perso peut sauter on l’a dit, changer d’habit, détient une barre de vie, peut faire des roulades. Il faut être prudent sur la barre de vie au risque de perdre un essai et de recommencer au dernier point de sauvegarde, ce qui peut faire un sacré retour en arrière : ne ragez pas s’il vous plait.

La quête est assez peu guidée. Ne vous attendez pas à des flèches à droite ou gauche. Vous êtes seul face à l’évènement. Alors, il faut beaucoup se déplacer, chercher des objets, des chemins. Il faut aussi passer son temps à interroger les habitants des différentes iles, glaner des infos, résoudre des énigmes pour vous donner un cap. En fait, c’est aussi le coté ancien : il faut vous débrouiller, ce n’est pas mâché. Certains paresseux bougonneront.

Quel maladroit ce Twinsen!

Mais ce qui pèche dans ce jeu, qui par ailleurs fonctionne très bien sur la forme et sur le fond (le scenario), c’est la jouabilité. Et ça c’est un peu Français aussi. La jouabilité ne brille pas, c’est le moins que l’on puisse dire. Les soldats seront vos bêtes noires : vous serez parfois bloqué, par leur balle, par leur coup car Twinsen reste statique au moindre choc durant quelques secondes… Bref croyez-moi vous ragerez de ne pas pouvoir vous en sortir facilement ou de parer. Votre arme qui est une balle je le rappelle, est très dure à manœuvrer… c’est franchement pas terrible. En effet, le ciblage a été mal fichu et franchement ça gâche un peu plaisir. Les vies se perdent assez facilement car vos ennemies eux seront beaucoup plus habiles que vous malgré leur air empoté. Bon, c’est comme ça, mais les combats sont peu glorieux.

Bref vous l’avez compris votre personnage est maladroit. Peu manœuvrable, Twinsen vous embêtera bien souvent pour déambuler, cibler, éviter, ou vous battre aux poings. Oui, Twinsen sous son aspect sympathique mettra parfois vos nerfs à rude épreuve et c’est le bémol.

La quête demeure légendaire

Quoi qu’il en soit l’aventure vaut le coup. Une vraie quête, prenante, exigeante, des heures de jeux, qui a toujours sa place en ces années incertaines, d’un point de vue de la qualité et du scenario. Encore une fois très tournée vers la famille, l’expression visuelle et sonore a été réussi dans ce remake mais au détriment d’une jouabilité perfectible qui en refroidira plus d’un. En dépit de ce défaut que nous qualifions d’ajustable à coup de patch, Little Big Adventure – Twinsen’s Quest vaut bien un Zelda, à l’aise, et sa quête vous occupera suffisamment longtemps pour ne pas regretter les 30€ à débourser. Pas donné, mais ça reste cohérent. Bonne quête !

Verdict

Test de jeu - Score 8

85%
Visuel
75%
Audio
80%
Gameplay
75%
Rejouabilité
Ce qu'on aime beaucoup
  • Graphisme avant-gardiste
  • Une belle aventure et des heures de jeu
  • Un remake réussi
Ce qu'on aime moins
  • Jouabilité perfectible
  • Système de sauvegarde à l’ancienne

Pour connaître les critères de notre système de notation, visitez cette page.

Prenez note que la version testée est celle sur PC. Le jeu est également disponible sur PS5, PS4, Xbox Series, Xbox One et Switch.

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Frédéric Bouquin

Toujours à la recherche de sources positives il aime rire, comprendre et transmettre. Passionné d’Histoire, de géopolitique et de musique il est épanoui dans sa vie de papa comme dans sa vie professionnelle. Depuis 40 ans déjà il vit un attachement fidèle avec le jeu vidéo notamment les jeux de stratégie.

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