Test du jeu MEMORIAPOLIS (PC)

Studio: 5PM Studio | Éditeur: 5PM Studio | Parution: 29 août 2024 | Genre: Jeu de gestion | ESRB: E (Tous) | Disponibilité: PC | Plateforme(s): PC | Format(s): Numérique | Langue(s): Français écrit | Durée: NC | Prix: 32.99$ CAN / 24,50€

Laissez votre emprunte sur le chemin de l’Histoire en bâtissant votre ville lumière!

Merci à 5PM Studio qui nous a gratuitement fourni une copie du jeu afin d’en faire la couverture médiatique et le test. L’éditeur/développeur nous autorise par conséquent à diffuser et/ou utiliser des extraits du jeu pour nos besoins de production et n’intervient d’aucune façon dans l’attribution de la note finale.

A l’aube d’une grande aventure

Vous savez, l’arrivée d’un bon jeu de construction de ville est toujours une heureuse nouvelle pour tout amateur du genre. Alors évidemment si c’est un jeu de ville qui vous fait voyager dans l’Histoire, alors là, la ritournelle est encore plus heureuse à entendre. Ça tombe bien car c’est justement ce que nous propose les parisiens de 5PM Studio qui nous ont concocté Memoriapolis, jeu de construction/exploration pour cette rentrée déjà bien chargée. Ici, vous l’avez noté, on définit le jeu en associant un mot latin (memoria ; mémoire, histoire) et un mot grec (polis ; la cité). Tout de suite, ça met l’eau à la bouche pour tous ceux qui ont compris.

Notez que nous testons le titre sur la version accès anticipée qui ne recouvre pas l’entièreté du titre (attaque de barbare absente, arrêt après l’Age médiéval…). Mais l’essentiel y est.

Simple et complexe à la fois

Le titre offre un tutoriel et c’est fort heureux car autant le jeu démarre très simplement sur la forme (carte et menus épurés), autant on sent rapidement qu’il va falloir un peu se concentrer sur le fond pour bien maitriser les divers leviers mis à disposition.

En effet, le but ici est de faire prospérer une ville dans un environnement inconnu. Et oui, d’une forêt vierge de toute civilisation pourrait naitre la ville lumière de vos rêves ; mais attention pour cela vous devrez focaliser vos efforts sur de nombreux paramètres.

Les incontournables matières premières

D’abord, les matières premières bien évidemment. Simples à trouver au départ (bois, pierre), d’autres ressources indispensables pour progresser vous demanderont quant à elle d’explorer toujours plus loin pour les trouver (métaux précieux). Une montagne vous donnera le fer, l’or et d’autres choses (vous pensez à The Settlers ?), le lit d’une rivière vous donnera accès à l’argile, au sable et ainsi de suite.

Bref, il va falloir farfouiller au moyen de cartes géologiques très bien faites et de prospecteurs pour obtenir le plus possible de denrées afin de devenir indépendant pour progresser. Car évidemment si les manques venaient à pointer, il faudra payer en monnaie sonnante et trébuchante sur les marchés… Autant vous dire qu’on ne vous en fera pas cadeaux.

Toujours sur ce chapitre « matières premières », celle-ci seront la base d’un village puis d’une ville au fur et à mesure que les progrès technologiques avanceront dans le temps. Par conséquent, chaque matière augmentera sa valeur ajoutée. L’argile deviendra tuile ou brique, l’or deviendra feuilles d’or, le fer sera fondu en lingots ; vous l’avez compris les choses se complexifieront très vite.

Les citoyens, la vraie richesse

Par ailleurs, les ressources ne sont pas que naturelles. Hé non. Elles peuvent être commerciales (extérieur avec les marchés et les routes) on l’a vu, mais surtout sociales. Votre richesse sera essentiellement vos citoyens qu’il faudra attirer pour transformer vos amas de huttes désorganisées en villes structurées avec des quartiers dirigés par des factions, légiférées par des lois décidées par vos citoyens. Si vous arrivez à créer une certaine prospérité par le moyen de vos denrées, puis par vos bâtiments et si vous arrivez à attirer les factions et les citoyens, vous observerez alors l’agrandissement de votre ville. Et vous verrez tout naturellement votre cité s’étendre toute seule grâce aux algorithmes concoctés de manière futée par nos amis « urbanistes » parisiens.

C’est très agréable d’ailleurs de voir les maisons « pousser », s’ériger en quartier autour de beaux édifices. Les images sont parlantes : le côté esthétique est très important ici et suffisamment convaincant pour agrémenter vos yeux durant des « heures filantes ».

De grands défis

Mais le vrai défi ici sera d’attirer et surtout de retenir vos citoyens. Pour se faire, il faudra trouver des équilibres sur la sécurité, la santé, l’appartenance, l’estime et la créativité qui seront mis en valeur par de très nombreux bâtiments culturels dont vous aurez accès petit à petit en cumulant vos connaissances (les plans). Lorsque vous aurez maitrisé cet aspect « attirance », vous verrez des factions prendre place dans des quartiers, les structurer on l’a vu, et apporter leur culture ; celles-ci pourront être soit productives, soit éducatives soit religieuses ou encore politiques.

Chacune pèsera dans les décisions à prendre au Sénat ou dans d’autres bâtiments du pouvoir. Ce qui ne manquera pas de créer la discorde entre factions et des conflits sociaux auxquels il sera nécessaire de trouver rapidement des solutions plus ou moins radicales. Bien entendu, le contrat social passe aussi par l’approvisionnement de la nourriture et des stocks. Alors « veillez au grain » comme on dit, en plaçant judicieusement vos fermes et en améliorant leur productivité sans oublier des zones de stockage, gages de conservation et de sureté.

Autre défi secondaire mais pas sans effet : la surface. Dans ce jeu, tout est contraint y compris la place pour vos bâtiments et l’agrandissement de vos quartiers ; il faudra commencer par défricher avec vos bucherons, puis optimiser en rasant ou en améliorant le rendement de vos bâtiments (assez grands en plus) tout cela afin d’éviter l’engorgement ou la saturation des quartiers, prompt, on le sait, à générer le mécontentement des masses. A noter que l’emplacement d’un bâtiment culturel joue sur la confiance des factions. Alors choisissez vite et bien. Hé oui, on ne rigole pas ici, tout compte mais c’est bigrement accrocheur. Vous l’avez compris, il y a beaucoup de choses à réaliser, à surveiller dans ce titre captivant qui n’oublie pas pour autant le style.

La forme c’est pas mal non plus

En effet, les graphismes surprennent avec des flous arrières très séduisants, des bâtiments détaillés et très personnalisés, des couleurs aguicheuses. Le zoom est impressionnant et la plongée avant l’est tout autant. On sent que nos français ont voulu apporter le fond mais aussi la forme dans ce jeu, accompagné d’une forte ambition pour faire face à cette rentrée agitée.

Coté sonore, on entend de très nombreux sons naturelles qui vous guideront dans vos réflexions récréatives, plutôt tranquillisantes, tout au long de vos longues parties. Un bémol peut-être pour les musiques. Elles ne sont pas dans le ton des époques traversées, c’est un peu dommage. Ce sont juste des partitions simples de qualité conventionnelle, pianotées, mais aussi dynamiques en fonction des contextes plus ou moins heureux que vous traverserez (conflits, incendies…).

Les cahots de l’Histoire

Mais l’ensemble est clair malgré la complexité proposée. Les menus sont assez intuitifs, leur ergonomie (facilité à trouver ce que l’on cherche) a été pensée pour donner de la fluidité aux actions à la souris, ce qui ne se trouve pas toujours dans ce type de jeu. Enfin, on l’a évoqué plus haut, il y a beaucoup à faire sur les dossiers intérieurs mais aussi sur les choses de l’extérieur. Évidemment, la version testée ne permet de découvrir qu’une partie de l’ensemble de ce chapitre. Toutefois, le contexte géopolitique existe bien lui. On vous demandera de vous positionner sur certains sujets comme les guerres médiques, l’ascension de la Macédoine puis celle d’Alexandre le Grand ou encore au Moyen Age avec le siège de Constantinople.

Soit vous soutiendrez, soit vous prendrez carrément part au conflit dans un des deux camps. Cela sous-entend des gages de gains si victoire ou des pertes sèches en cas de défaite. Sans oublier les alliances renversées, les trahisons… Comme on dit en politique : “pas d’ennemis, pas d’amis, que des intérêts” ! C’est donc l’Histoire qui viendra vous chahuter par moment, en offrant une dimension extérieure bienvenue, étoffant un gameplay déjà bien fourni. A noter également que le jeu couvrira quatre époques soient l’Antiquité, le Moyen Age (présentes dans cette version anticipée) mais aussi la Renaissance et le Siècle des lumières un peu plus tard. Quelque chose de bien européen et bien français, pourrait-on dire. Tout cela promet et donne envie : c’est bon signe !

Cela fait du bien avant la rentrée

Alors franchement où est-ce que cela pèche ? Ou est-ce que cela coince sur ce titre bien ficelé et où l’on sent qu’on y a mis du cœur et du temps pour éviter les mauvaises surprises ? Honnêtement peu de choses. Certains se perdront peut-être dans le grand nombre de possibilités de bâtiments, d’améliorations, d’interfaces en tout genre.

D’autres grogneront lorsqu’ils n’arriveront pas à placer un bâtiment même après avoir supprimé un champ de culture… Grrr… oui j’en conviens ça peut énerver. D’autres enfin pourraient paniquer à ne pas trouver de solutions face à une famine -que l’on croit- persistante qui finit par réduire en pièces une cité construite avec la patience d’une mère… Mais pour le reste, hormis peut-être un choix musical discutable, la partie graphique aussi claire qu’esthétique ne fournira aucun argument négatif à tous les détracteurs de tous bords (c’est un métier pour certains), qui ne parviendront pas non plus à mettre en échec un jeu extrêmement riche et étonnement profond.

Un titre surprenant qui vous promet une longue route sur le chemin de l’Histoire et une rejouabilité intense pour refaire une « autre » histoire. Un titre très agréable que l’on conseillera à tous les patients esthètes, amoureux d’Histoire, passionnés du bon gout et d’urbanisme avec au bout, on l’espère, une merveille à construire. Memoriapolis en est une : merci à ces parisiens qui nous redonnent le sourire attendu pour la rentrée. Une franche et belle surprise.

Verdict

Pour connaître les critères de notre système de notation, visitez cette page.

Prenez note que la version testée est celle sur PC.

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