Studio: The Station | Éditeur: Thunderful Publishing | Parution: 1er décembre 2023 | Genre: Construction de ville | ESRB: E (Tous) | Disponibilité: PC, PS5, PS4, XBS, XBO, Switch | Format(s): Numérique | Langue(s): Français écrit | Durée: NC | Prix: 39,99$ CAN / 29€99
Creusez et découvrez les fragments du savoir pour quitter une planète devenue hostile…
Merci à The Station et à Thunderful Publishing qui nous ont gratuitement fourni une copie du jeu afin d’en faire la couverture médiatique et le test. L’éditeur/développeur nous autorise par conséquent à diffuser et/ou utiliser des extraits du jeu pour nos besoins de production et n’intervient d’aucune façon dans l’attribution de la note finale. #Article13Free
Marché peu fertile
Le marché des jeux de construction de ville est chiche en nouveautés ces derniers temps. Certes, la grosse sortie Cities : Skyline 2 pourrait nous contredire, mais sur un an, on compte finalement assez peu de titres sortis sur ce thème. Heureusement quelques indépendants, sûrement passionnés, sont prêts à se lancer un défi : sortir un jeu sur un marché de niche! Pas simple… C’est le cas de The Station, petit studio suédois, qui nous propose ce titre : SteamWorld Build.
Un petit jeu indépendant, mais qui a réussit à faire tourner des têtes. C’est peut-être grâce à une philosophie plus modeste, très éloignée de l’outrecuidance de certains autres, espérant monopoliser le marché : vous avez dit City : Skyline ?
Un peu d’humilité s’il vous plait
SteamWorld Build ne se prend pas la tête et propose une autre vision du genre suffisamment intéressante pour la tester loin des répétitions des ténors du marché. Effectivement, d’un point de vue graphique, le titre suédois ne passe inaperçu. Couleurs affriolantes, dessins ubuesques, contrastes marquants, le visuel nous a paru très attachant.
Un scenario plutôt sombre
Le scenario est basé, c’est d’époque, sur une période apocalyptique, où la Terre a été abandonnée à son sort. Désertifiée, sans ressources apparentes, il ne reste plus que les Steamsbots (vos sims… enfin, votre peuple) pour y être restés. En quête de technologies oubliées qui permettraient de quitter cette planète devenue désormais stérile, les robots souhaitent trouver une autre terre promise qui reste néanmoins à trouver.
Un script pas très enthousiaste donc mais enrobé par un visuel enjôleur, amusant, tourné vers la bande dessinée. Les bâtiments sont cartoonesques, les personnages déambulant dans les rues presque grotesques et les décors étonnent par leur effet caricatural. Et même si on reste le plus souvent dans le désert, tout ce petit monde nous renvoie vers un tableau plutôt agréable à contempler.
Correct sur la forme
Outre l’ambiance visuelle, les interfaces ont été bien pensées et nous ont apparu à la fois claires et ergonomiques. Aussi, on ne se perd pas dans de multiples fenêtres qui se chevauchent jusqu’à plus rien comprendre comme dans un Total War: Pharaon. De même, nous ne sommes pas affligés par l’austérité des menus d’un City: Skyline. Ici tout est net, amusant et bien expliqué par un tutoriel correctement réalisé. Un bon point.
Coté sonore, c’est légèrement en deçà. Les musiques ont réussi le triple objectif d’être à la fois souvent absentes, très courtes, et redondantes… Chapeau bas au musicien (ironie). C’est vraiment dommage que l’inspiration n’ait pas été aussi stimulée que pour le visuel. Certes, le jeu se rattrape légèrement par la banque sonore plutôt rigolote dans l’ensemble (voix des robots notamment) mais sans plus. Nous sommes dans la moyenne.
Quelques petites déceptions
Heureusement, le jeu offre bien plus sur le fond. Bien évidemment, le titre est un jeu de construction de ville, et à cet égard, il offre le basique récurrent que l’on trouvera dans chaque titre du genre : bâtiments, construction de routes, processus de fabrication et gestion de la population.
Sur cette base, on notera des bâtiments nombreux qui induisent de multiples processus de production. Les bâtiments sont reliés par des routes comme d’habitude et sur ce point on peut avancer deux déceptions. Tout d’abord, les routes sont perpendiculaires (pas de courbes de Bézier) ce qui rend la structure des villes un peu simpliste. Par ailleurs, on notera l’absence de rails à construire qui aurait pu pourtant permettre de relier des villes ou des civilisations.
Un soupçon de Anno
Les processus de fabrication sont en revanche très nombreux et naissent uniquement pour satisfaire la population. Et c’est là que l’on quitte les bases pour attaquer les points forts et notables du jeu qui font de lui une réussite.
Le studio The Station a eu la bonne idée d’emprunter une excellente idée : les besoins des classes sociales. En effet, les processus de fabrication se complexifieront au fur et à mesure de l’embourgeoisement de la société et de sa réussite économique. La série Anno faisait ça très bien. Ici c’est pareil, la société se partage entre plusieurs grandes classes : les ouvriers, les ingénieurs, les aristocrates, etc. Ils sont interdépendants et ont un rôle très particulier dans la vie économique de votre cité.
Les steambots se présentent
Vos robots ouvriers, qui s’implantent au départ, seront faciles à contenter : un magasin, un atelier de réparation et c’est à peu près tout. Les ingénieurs indispensables pour faire des prospecteurs ou des mécaniciens seront eux plus exigeants, forcément. Des besoins en lavage, en restaurant et ainsi de suite provoqueront l’allongement des chaines de production. Stimulant, n’est-ce pas?
Les aristos quant à eux auront besoin de divertissements. Tout cela a évidemment un prix énergétique. Et seules les matières premières permettront de développer votre civilisation. Oui mais voilà, celles-ci sont dans les entrailles de la Terre.
Creuser pour trouver
Deuxième bonne idée du studio : la dimension souterraine. En effet, cette idée plutôt singulière offre un gameplay plus étendu que le simple fait de construire une ville comme dans un poussiéreux Simcity-like. Creuser, pour trouver des métaux rares, de l’or, des pierre précieuses, sera votre obsession continuelle mais ne sera pas chose aisée.
Il faudra ouvrir des ateliers, des camps de mineurs, de prospecteurs, de mécaniciens, jusqu’à vous protéger avec des soldats (les fameux aristots) pour éviter le pire lors de rencontres d’un troisième type! Effectivement, plus vous creuserez pour satisfaire vos besoins, plus vous rencontrerez d’ennemis plutôt effrayants. Une dimension militaire du gameplay assez étonnante trouve ici une belle place.
Le commerce unit les hommes… euh les robots
Outre les aspects gestion des villes et stratégie (y/c stratégie militaire) des mines, le titre vous offrira la possibilité de commercer. La gare est le centre des échanges par laquelle passe un train très attendu de vous. Très attendu car apportant les denrées nécessaires que vous aurez préalablement échangées avec des productions excédentaires.
Ainsi, la balance commerciale est intéressante à gérer et elle vous permet de vous spécialiser dans certaines productions plutôt que d’autres en fonction du contexte.
Une belle surprise
Grace à l’étendu de ces possibilités, la durée de vie du jeu nous a apparu significative. De plus, la difficulté bien dosée, en fonction de vos souhaits, permet d’y aller en mode sérénité ou en mode challenge. Bref, des heures et des heures jeu que l’on a pas vu passer…
En dépit d’une technicité perfectible, le titre suédois a réussi a nous offrir de belles heures de jeu en alliant de nombreux gameplay qui permettent de donner au joueur un plaisir assez intense. Bien construit, simple à comprendre, il s’impose comme un succès en cette fin d’année avec un prix qui lui aussi garde une modestie plaisante à trouver sur le marché. A essayer.
Verdict
Pour connaitre les critères de notre système de notation, visitez cette page.
Prenez note que la version testée est celle sur PC.
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