Dans les années ’80 et plus précisément vers la fin de celles-ci, un type de jeu connaissait de plus en plus de succès auprès du grand public, un genre qui allait mettre au monde plusieurs immenses franchises toujours existantes aujourd’hui. Ce genre, qui continu de faire bonne figure en termes de ventes encore aujourd’hui, se nomme « RPG ». Le « Role Playing Game », ou encore « Jeu de Rôles » en français, fut un créneau qui était exploité à fond par plusieurs grands développeurs de renom tels que Squaresoft, Hudson, Enix, Nintendo et bien d’autres. Les plus grands d’entre eux étant certainement Squaresoft et Enix.

Plusieurs années plus tard, alors que le RPG conventionnel bat toujours son plein, Squaresoft profite du succès commercial de sa franchise Final Fantasy pour essayer une nouvelle formule de jeu en proposant, en 1998, Parasite Eve.

Parasite Eve; l’original qui « alluma » la passion.

Parasite Eve Dossier Grands Oubliés

Misant entre autre sur l’avancée technologique utilisée pour Final Fantasy 7 (FFVII), qui elle avait été grandement inspirée de celle mise de l’avant par Capcom pour son titre Resident Evil en 1996, Squaresoft se lance dans ce nouveau format alliant jeu de rôle et jeu d’aventure saupoudré d’un léger soupçon de stratégie. L’histoire qui prend Manhattan comme toile de fond, tourne autour de l’inspectrice du NYPD, Aya Brea, qui se voit appelée à enquêter sur l’étrange et horrible transformation de la chanteuse d’opéra Melissa Pearce, qui a donné suite à une tragédie sans pareil le soir de la prestation devant public de celle-ci.

Phénomène existant réellement dans la nature, les mutations des mitochondries se retrouvent alors au cœur de l’enquête de l’inspectrice Aya Brea. Il faut cependant comprendre ici que le phénomène en question a grandement été romancé afin d’en faire un bon sujet de fiction, car malgré que ce phénomène soit réel, il n’existe aucuns effets se rapprochant de ceux évoqués dans le jeu, bien évidemment. Mais malgré ceci, le synopsis de ce jeu était des plus intéressants et nous en faisait connaître un peu plus sur les mitochondries mutantes qui ont, entre autres, la capacité de produire d’énormes quantités d’énergie. Dans le jeu, la proportion d’énergie déployée par celles-ci est tellement intense qu’elles peuvent causer la combustion spontanée chez les êtres vivants.

Et c’est exactement ce qui arrivait a la chanteuse d’opéra, alors que celle-ci s’élevait du sol pendant sa prestation, pour ensuite s’enflammer dans un brasier gigantesque et par la suite incendier l’endroit et la plupart des occupants de la salle qui subirent à leur tour le triste sort de la combustion spontanée. Arrivée sur les lieux, Aya Brea se retrouve au beau milieu de l’incident et face à face à Melissa Pearce, maintenant devenue Eve (en référence à la mitochondrie Eve), mais semble complètement immunisée contre les pouvoirs de celle-ci.

Le reste de l’histoire se déroulait donc à essayer de comprendre comment un tel phénomène avait-il bien pu être possible et surtout, pourquoi donc Aya en était immunisée. Ce qui est bien du jeu, c’est qu’il apportait un bon balancement entre le jeu de rôle et le jeu d’action. Un peu à la manière de Resident Evil, nous devions faire évoluer le personnage d’Aya dans des environnements pré-rendus de grande beauté et interagir avec des personnages et créatures qui étaient modélisées en 3D.

Une mécanique de combat EVE-ficace.

La différence principale qui distinguait Parasite Eve des autres jeux du genre se trouvait au niveau des mécaniques de combats. Lorsque nous rencontrions une créature à combattre, le jeu ne mutait pas en mode « combat » comme la plupart des RPG conventionnels où nous nous retrouvions déplacés dans un interface différent pour la séquence de combat. La séquence de jeu de PE demeurait plutôt inchangée, nous permettant de pouvoir continuer de déplacer notre personnage n’importe où afin de se positionner avantageusement face à l’ennemi. Car malgré le fait qu’Aya semblait être immunisée aux mutations des mitochondries, le fait demeurait qu’elle avait une mystérieuse capacité à pouvoir les contrôler et même s’en servir comme arme directe, comme amélioration d’une arme existante ou encore comme support de guérison quelconque.

Dossier Grands Disparus Parasite Eve

Une fois bien positionné face à notre adversaire, il s’agissait alors d’appuyer sur un bouton pour initier la séquence d’attaque. Une fois le bouton appuyé, l’action se mettait en pause et un menu apparaissait, nous laissant choisir les actions à entreprendre; attaque avec une arme, attaque à l’aide de la magie ou utilisation d’objets. C’est ici que le jeu de rôle croissait très bien celui du jeu d’action, nous permettant de nous déplacer librement entre chaque attaque afin d’avoir le meilleur angle possible sur l’ennemi. Car le positionnement de notre personnage dans Parasite Eve était très important pour atteindre les zones faibles de certaines créatures et aussi pour être en mesure de bien atteindre celles-ci avec la zone de couverture des attaques d’Aya Brea.

Le premier volet de Parasite Eve était un très bel essai afin d’apporter une nouvelle structure de jeu alliant RPG et Action, mais malheureusement, il manquait toujours un petit quelque-chose aux scènes de combat afin de pouvoir faire de PE un jeu phénoménal. Par contre, l’histoire était assurément assez viable et intéressante pour permettre a son créateur de vouloir lui donner une suite en corrigeant les quelques petits irritants du premier volet.

Parasite Eve II : Une presque perfection.

Parasite Eve connu un certain succès, mais c’est plutôt avec son successeur, Parasite Eve 2, sorti en 1999, que Squaresoft fit un tabac en misant une fois de plus sur son personnage principal, Aya Brea et ses capacités mitochondriales. En continuant de faire évoluer l’histoire d’Aya et de sa quête aux raisons qui faisaient qu’elle soit apte à contrôler ses mitochondries mutantes, Squaresoft a fait bien attention de corriger les points faibles et lacunes du PE original et en a aussi profité pour lui apporter quelques extras. La structure du jeu reposait toujours sur un hybride entre le RPG, le jeu d’action et le jeu de stratégie, entremêlant les méthodes de combats tour à tour à la Final Fantasy et celles plus directes à la Resident Evil.

Parasite Eve Grands Disparus Dossier

Là où PE pouvait décevoir un peu à cause de la lenteur de son exécution générale, Parasite Eve 2 se révéla être presque parfait. Les combats étaient plus névrosés, les menus plus faciles à naviguer et l’exécution des commandes plus rapides. C’est exactement ce qui fait qu’un jeu puisse passer de simplement « bon » à un jeu qui est « extraordinaire ». A la vue éminente d’un combat, nous ne pouvions plus dire : « ah non, ça va encore être pénible… », le dosage de tout les éléments étant presque parfait.

De plus, Parasite Eve 2 faisait encore une fois usage de ces merveilleuses séquences CGI afin de raconter certaines brides de l’histoire, séquences qui ont d’ailleurs faite la renommée de Squaresoft au fil des années et qui se sont même transformées en court et longs métrages pour Final Fantasy avec Advent Children et The Spirit Within. Toute personne ayant fait PE2 se souviendra certainement de la scène sous la douche, cette fameuse scène qui avait fait couler beaucoup d’encre dans les jours suivant la sortie du jeu. Non pas parce que la scène était très explicite, mais plutôt parce qu’elle était d’une rare beauté pour la technologie du temps.

Parasite Eve 2 reste, de nos jours, l’un des meilleurs titres à avoir gracié la PlayStation originale. D’ailleurs, Parasite Eve et Parasite Eve 2 sont tous deux disponibles sur le PlayStation Store dans la section des titres PSOne Classics. Il est vrai que ces jeux datent déjà de plusieurs années et qu’ils ne s’approchent aucunement de ce qui se fait maintenant aujourd’hui au niveau technologique, mais ces deux titres demeurent de très bons achats qui gardent un certain look s’ils sont joués sur PS Vita.

Une 3e fête difficile à avaler….

Grands Disparus Dossier Parasite Eve

Depuis la sortie de Parasite Eve 2 en 1999, seul un « spin-off » (un dérivé), qui ne peut même pas être considéré comme étant une suite logique à la série, à été lancé sur PSP en 2010 sans gros succès. The 3rd Birthday, est le troisième volet de la série et malgré quelques nouveautés intéressantes, le jeu tombe malheureusement à plat, laissant la franchise un peu orpheline. Il est quand même important de noter que le rendu visuel de ce dernier était très beau et laissait enfin place à un moteur entièrement 3D au lieu d’environnements pré-rendus comme pour les 2 premiers titres de la série. Mais malheureusement, c’est plus au niveau de l’exécution général que le titre avait du mal à se frayer un chemin et à s’établir comme suite légitime au deux autres volets. Il aurait peut-être été bon pour Squaresoft, de continuer d’exploiter la formule gagnante de Parasite Eve 2 afin de nous livrer un 3e acte beaucoup plus satisfaisant. Nul besoin de s’étendre plus longuement sur The 3rd Birthday puisque ce dernier n’a vraiment pas eu le succès espéré et fait probablement office d’exemple d’échec chez Square Enix qui est peut-être très frileux d’essayer de redonner vie à la franchise après ce faux pas.

Malgré tout, il serait grand temps de redonner à cette courte série ses lettres de noblesses. Square Enix passe peut-être trop de temps à inventer toute sorte de nouvelles itérations de la série Final Fantasy, série qui mériterait et bénéficierait grandement d’une pause afin de se refaire une santé et de se laisser désirer pendant quelques années. Peut-être verrons-nous un Parasite Eve 3 officiel avec la nouvelle génération de consoles, une suite logique à Parasite Eve 2 qui permettrait de faire briller Aya Brea une fois de plus et qui pourrait faire connaître la franchise à toute une armée de nouveaux jeunes joueurs qui n’ont peut-être jamais eu la chance de connaitre celle-ci? Tout les éléments étaient présents pour faire de cette franchise une série à succès, espérons que Square Enix saura passer outre son échec du troisième opus pour nous livrer un 3e volet officiel ou encore un 4e Parasite Eve complètement repensé, qui mériterait de faire renaitre la franchise afin de connaître une certaine gloire. C’est ce que nous verrons dans les années à venir.

Marc Desgagnés

Passionné de jeux vidéo, d’entrainement physique, de courses à obstacles, Marc affectionne particulièrement les séries Uncharted, The Last of Us, God of War en plus d’être un fan fini des franchises classiques Resident Evil (RE1-2-3-Veronica) et Ys. Il a également une chronique jeux vidéo régulière sur les ondes de CHOI Radio X 98,1 et BLVD 102,1

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