Parmi les forêts verdoyantes et les prairies luxuriantes, les Settlers s’éveillent à une vie nouvelle. C’est à vous de décider du sort de votre royaume.

Merci à Ubisoft qui nous a gratuitement fourni une copie du jeu afin d’en faire la couverture médiatique et le test. L’éditeur/développeur nous autorise par conséquent à diffuser et/ou utiliser des extraits du jeu pour nos besoins de production et n’intervient d’aucune façon dans l’attribution de la note finale. #Article13Free

Autre saga, autre retour

Encore une autre franchise STR qui nous aura demandée une longue et frustrante patience. En effet, après la saga « Company of Heroes » c’est au tour de « The Settlers » de remonter en selle. Mais pour l’avoir, il aura fallu attendre pas moins de treize années dont un an de sursis, Ubisoft ayant préféré de repousser la date de sortie d’un an. Crédibilité dites-vous ?

Quoiqu’il en soit, nos petits colons tant désirés reviennent dans un huitième épisode d’une saga commencé il y 30 ans ! Appelé sobrement The Settlers : New Allies, Ubisoft essaie de revenir dans le monde des STR par le moyen d’une saga ayant écrit une partie de l’histoire des jeux de gestion. Ce fut Blue Byte, c’est désormais Ubisoft Düsseldorf qui s’est chargé du développement de ce titre tant attendu.

Une saga qui, malgré l’importance du nombre d’épisodes, s’est longuement cherchée durant ces dernières décennies. Partie d’un jeu de gestion complexe et simple à la fois qui avait fait son succès, la saga se perdit à la suite dans le méandre de scenarios tous plus fantastiques voir farfelues qui finit par faire détourner les regards. A vrai dire, et au-delà de cette recherche existentielle, la saga n’a jamais réussi à maitriser le volet militaire qui aurait permis de la relancer.

Un visuel choyé

Quoiqu’il en soit, voilà la suite, un troisième épisode après onze années de patience au contenu conséquent sur un autre théâtre de guerre : la Méditerranée. Tout d’abord une campagne d’Italie, peu connue également, mais tout à fait excitante où il faut combattre de rue en rue, conquérir bâtiment après bâtiment pour vaincre l’ennemi. Loin des incartades italiennes, la campagne d’Afrique. Le désert et de vastes étendues vous attendent pour déployer comme vous le souhaiterez vos stratégies et vos tactiques de combat.

Un beau programme et assez original qui promet des heures de jeu dans la lignée des deux épisodes précédents. A cela s’ajoutent la possibilité de jouer en multi et bien évidemment de pouvoir créer des parties personnalisées un peu à la manière d’Age of Empires IV sorti un an plus tôt. Ce n’est pas l’unique parallèle que nous verrons avec cet autre titre STR.

Déception au départ

C’est dans ce contexte, et après 13 ans de réflexion, que les développeurs allemands ont repris le crayon en espérant enfin pouvoir réaliser un titre homogène. Mais qu’en est-il réellement ? Au premier contact, on sent que la saga traditionnellement agréable à l’œil a encore été soignée visuellement. L’interface d’entrée présente de manière satisfaisante un contenu classique mais accueillant. Aussi a-t-on droit à une campagne, des escarmouches mais aussi à un didacticiel assez complet permettant de découvrir les entrailles de la bête.

L’impression plaisante ressentie sur le visuel se confirme pleinement lors du lancement du jeu. En effet, la carte est très agréable et nous sommes surpris par la finesse, la luxuriance et la lumière que proposent les éléments de ce nouvel épisode. Une atmosphère de plénitude dédiée à la contemplation propre à ce jeu s’impose, respectant ainsi cette particularité si appréciée chez certains. Dès lors, le jeu nous ouvre les bras avec des environnements chatoyants, des bâtiments nombreux et de qualité. Bientôt s’érigera une ville grouillante de monde s’affairant de toute part, donnant ainsi un tableau dont l’ordonnance est plaisante à regarder.

Évidemment tout n’est pas parfait

Évidemment dans ce monde enchanteur tout n’est pas parfait. Loin s’en faut. Car derrière cet écran radieux, derrière la qualité perçue, se sont glissés des impaires qui ne tromperont pas les fans de la première heure. Disons-le franchement, ce tableau, si beau soit-il, n’évoque pas grand-chose. Tout manque cruellement de personnalité, de charme et finalement d’accroche, pour le plaisir mais aussi, plus embêtant, pour l’utile.

Par exemple, il est très difficile de discerner rapidement la nature des bâtiments. Alors que les anciens titres (2D) réussissaient graphiquement à nous le faire comprendre tout de suite, ici tout est flou. Aussi il est très frustrant de chercher son atelier outilleur ou son boulanger dans le dédale parfois copieux de sa ville tentaculaire.

Du bon et du moins

Ce manque de personnalité se remarque également dans la vie de nos colons propre à la saga. Là aussi, les anciens épisodes nous distrayaient au spectacle de ces sympathiques petits personnages joyeux et facétieux. Désormais c’est la sobriété qui s’impose. De fait, un certain froid se ressent et les nouveaux personnages d’apparence humaine apparaissent génériques, falots et ne font plus rigoler personne. Par conséquent, on peut affirmer que la saga a perdu un pan de sa séduction que nous attendions pourtant grandement.

La partie sonore transparait également dans cet ordre d’idées. Auparavant, les musiques nous restaient en tête et nous nous surprenions à les siffler avec joie tout en cliquetant sur notre vieille souris. Malheureusement là aussi, c’est la sobriété et la discrétion d’une guitare qui ont été prescrites. Dommage. L’ambiance sonore restent heureusement riche. En résumé, du bon et du moins bon, même si l’ensemble artistique est incontestablement de bonne facture. Voyons désormais ce que propose le jeu.

Mot d’ordre : rationalisation

Commençons par la campagne. Une campagne en plusieurs actes a été pensée pour que chaque mission puisse durer des heures. La mise en place des cinématiques, de la construction de la ville avec les processus de production attendus prend du temps. Ceci permet de visiter la carte, de comprendre nos objectifs et les priorités qui en découleront.

Les cartes sont assez grandes pour se développer. Aussi, il faudra envoyer des éclaireurs puis les ingénieurs qui seront l’élément clef de ce nouveau titre. En effet, ceux-ci pourront prospecter des ressources, accaparer des territoires, glaner des butins et évidemment construire les bâtiments. Donc un personnage « facteur clef de succès » tout à fait important qu’il faudra gérer de manière subtile pour gagner du temps.

Un chapitre militaire toujours aussi perfectible

Par ailleurs, il ne faut pas oublier le principal objectif de la série : l’aspect militaire. Si difficile à incorporer dans les anciens épisodes, on ressent vite que cet axe est largement privilégié tant la campagne se tourne vers la conquête. En effet, des nouveaux bâtiments de guerre ont été créés pour enrôler rapidement une armée très importante cette fois-ci. Une soldatesque plutôt variée de base, bien sûr, mais aussi des personnages plus couteux dotés de pouvoirs surnaturels. Le fantastique si recherché aujourd’hui répond donc bien présent ici.

Si dans les faits, le recrutement se fait de manière claire et fluide, il n’en est rien du côté des batailles. En effet, Les assauts sont peu valorisants et les mêlées confuses du fait de l’absence des formations de combat. Hélas, le plus souvent, il suffira d’élever une « grande armée » et de la lancer tête baissée pour remporter la victoire. Peu de tactique et donc peu de plaisir seront à tirer de tout cela.

Un peu simpliste

S’ajoutent à cela l’intérêt assez limité des scenarios proposés dans la campagne. Les dialogues sont infantilisants, les personnages principaux de l’histoire eux insuffisamment sophistiqués pour nous faire pénétrer dans l’aventure. Les objectifs, au fil des heures, s’avèrent peu motivants et une certaine lassitude pourra éventuellement poindre au fil des heures. Pas assez complexe, un peu terne, la campagne peine à nous accrocher et, au bout du compte, à nous convaincre.

Reste alors le corps du jeu qui a fait le succès de la saga : la micro-gestion. Mais là aussi, la simplification ôte quelque peu le plaisir que l’on aurait pu espérer ici. La disparition des priorités des production et des stockages, la réduction du nombre d’outils, détériorent les fondamentaux de la saga sur ce plan. De même, la rationalisation voulue du rôle de l’ingénieur, nous retire également encore un peu plus la complexité et la réflexion des premiers épisodes.

C’est pas le grand soir

C’est donc un titre qui avance difficilement pour parvenir à nous entrainer dans la relance de la saga. S’il parvient à nous convaincre sur la qualité de la forme, le fond lui semble se diriger davantage vers un jeune public, oublieux de « la vieille garde » » portant supportrice depuis les débuts sur Amiga. Peu charismatique, trop simplifié (une fois encore), un peu gnangnan aussi, nos petits colons n’arrivent que partiellement à réussir sur la partie militaire. Un jeu tiède, perfectible, qui ne réveillera pas les « vieux de la vieille » devenus trop exigeants au fil des ans, surtout à ce prix-là.

Verdict

Test de jeu - Score 6.5

  • 75%

    Visuel

  • 70%

    Audio

  • 60%

    Gameplay

  • 65%

    Rejouabilité

Ce qu'on aime beaucoup
  • Visuels chatoyants
  • De nouveaux bâtiments militaires
  • Cinématiques
Ce qu'on aime moins
  • Une campagne un peu infantile
  • Un chapitre militaire trop simpliste
  • Prix élevé

Pour connaitre les critères de notre système de notation, visitez cette page.

Prenez note que la version testée est celle sur PC. Le jeu est également disponible sur PS4, Xbox One et Switch.

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Frédéric Bouquin

Toujours à la recherche de sources positives il aime rire, comprendre et transmettre. Passionné d’Histoire, de géopolitique et de musique il est épanoui dans sa vie de papa comme dans sa vie professionnelle. Depuis 40 ans déjà il vit un attachement fidèle avec le jeu vidéo notamment les jeux de stratégie.

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