[dropcaps style=’2′]Dans les années 80-90, les jeux de type « Pointer et cliquer » étaient très en vogue. Les plus vieux se souviendront de fameuses franchises telles que King’s Quest et Leisure Suit Larry de Sierra, qui nous ont donné plusieurs titres de grande qualité. Aujourd’hui, Pencil Test Studios tente aujourd’hui un retour à ce type de gameplay en nous proposant Armikrog, un titre aussi intrigant que le nom de ce dernier. Curieux, j’ai décidé d’en faire le test afin de voir ce que celui-ci avait dans le ventre.
Sur les traces d’Earthworm Jim?
Vous avez moins que 40 ans? Alors les chances sont plutôt minces que vous connaissiez l’excellent jeu Earthworm Jim, un plateformeur de Shiny Entertainment absolument génial qui avait obtenu un franc succès sur SEGA Genesis et Super Nintendo en 1994. Si je vous parle de ce dernier, c’est qu’à la base de la création d’Armikrog, se trouve l’immense talent de Douglas TenNapel, celui qui avait co-créé Earthworm Jim avec David Perry.
J’avoue que le fait de savoir que TenNapel se trouvait sous la toge d’Armikrog, fut la première chose qui m’ait interpellé et poussé à vouloir faire l’essai de celui-ci. En second lieu, j’étais très curieux de voir si le jeu allait être aussi éclaté qu’Earthworm Jim. Au point de vue de son design général et de son visuel, il n’y fait aucun doute. Par contre, il est difficile d’accrocher à l’univers proposé par Armikrog.
Premièrement, notre personnage principal, Tommynaut, ne possède pas une personnalité aussi attachante que celle d’Earthworm Jim. Il y va de même pour son acolyte Beak-Beak, un pseudo chien possédant la parole, mais n’ayant pas d’yeux. Leur design est particulier et intéressant, mais on n’arrive pas à s’attacher à eux d’une façon ou d’une autre tout au long du jeu.[/dropcaps]
Deuxièmement, le scénario d’Armikrog réussit difficilement à capter notre intérêt. On en arrive rapidement à ne pas savoir les réels motifs de notre quête principale en plus de ne pas trop comprendre la justification qui se trouve au cœur de la grande majorité des puzzles à résoudre. Dans un certain sens, c’est un peu n’importe quoi.
Mettre la main à la pâte
La première chose qui attire l’œil, c’est sans nul doute le look d’Armikrog. Le jeu est entièrement réalisé en « stop motion », utilisant de la pâte à modeler comme médium de création. Croyez-moi, cela donne une allure plutôt surréaliste au jeu en plus de très bien cadrer avec son univers déjanté.
Pencil Test Studios fait un excellent travail à animer le tout et les cinématiques rappellent les bons vieux films tels que Poulet en Fuite (Chicken Run) ou ceux de la série des Wallace et Gromit pour ne nommer que ceux-ci. Une fois en jeu, l’action se transporte sur un plan 2D où le look continu de donner l’impression qu’on peut pratiquement y toucher. Ayant entièrement été créé à partir de maquettes physiques, le visuel nous semble tangible et réel.
Le retour du « Pointer-et-Cliquer »
Le jeu est divisé en ce que l’on pourrait appeler des « salles » (rooms), dans lesquelles se trouvent des objets, indices et/ou énigmes à résoudre. Afin de découvrir les solutions aux puzzles qui s’offrent à nous, il faudra souvent procéder par essai/erreur, car ce type de jeu ne donne pas vraiment d’indications claires sur ce que l’on doit faire. Et même en ayant accès à certains indices, ces derniers sont plutôt très vagues et n’aident que très peu.
Certains objets/puzzles ne sont accessibles qu’avec l’un ou l’autre de nos deux personnages. En appuyant sur un bouton, nous pouvons passer de Tommynaut à Beak-Beak et vice-et-versa. La couleur de notre curseur change selon le personnage et nous pouvons alors tenter de balayer l’écran à la recherche d’éléments avec lesquels nous pouvons interagir.
Bien que celui-ci soit dépourvu d’yeux, Beak-Beak possède une vision particulière. Lorsque nous accédons à certains endroits en incarnant celui-ci, nous pouvons y découvrir des codes, signes et autres images secrètes qui nous aideront à résoudre les énigmes par la suite. Beak-Beak possède également un don qui lui permet de communiquer avec une espèce de pieuvre extraterrestre, cette dernière nous racontant une partie de l’histoire d’Armikrog.
En gros, on peut dire qu’Armikrog fait honneur aux jeux classiques de type « pointer et cliquer ». Par contre, je crois que le développeur aurait pu tenter de moderniser un peu le tout afin de rendre ce type de jeu un peu plus actuel. Malgré le fait que l’on puisse utiliser le pavé tactile de la DualShock 4 pour bouger notre curseur à l’écran, ce n’est vraiment pas intuitif. À mon avis, le jeu doit être beaucoup plus intuitif sur Wii U, l’écran tactile du GamePad nous offrant un bien meilleur contrôle de déplacement du curseur, un peu plus à l’image de celui de la souris sur un ordinateur.
Un bel essai
Si vous détestez les jeux de type « Pointer-et-Cliquer », laissez immédiatement tomber et rabattez-vous sur autre chose. Armikrog est avant tout un jeu d’aventure demandant une bonne dose de réflexion et d’instinct afin de progresser à bon rythme. Rien n’est vraiment très clair dans le jeu et vous vous retrouverez très souvent bloqué, à vous gratter la tête afin d’essayer de comprendre ce que vous devez faire. Pour le joueur habitué d’être pris par la main dans la grande majorité des jeux, l’expérience Armikrog pourrait être décevante, voire même frustrante.
En revanche, si ce type de jeu tombe pile dans vos goûts, Armikrog vous offrira un bon moment, malgré ses lacunes. Mon seul regret est qu’une fois le jeu terminé, nous n’y trouvons aucune réelle raison de le refaire, outre que d’êtres tentés de gagner les quelques Trophées qui manquent à notre collection. C’est un peu déplorable, car j’aurais peut-être aimé avoir accès à de petites vidéos « Making Of », qui auraient pu nous montrer comment le visuel du jeu a été réalisé.
Malheureusement, ce n’est pas le cas et vous n’y trouverez aucun extra digne d’intérêt, ni même de possibilités de visionner de nouveau les cinématiques du jeu. En gros, Armikrog est un bel essai, mais n’atteint pas réellement sa cible. Espérons maintenant que Pencil Test Studios puisse entendre le message des joueurs afin de nous offrir une suite qui pourrait viser un peu plus juste. C’est ce que nous verrons!
[infobox style=’bold’ static=’1′]La copie du jeu a été fournie gratuitement par l’éditeur Versus Evil.[/infobox]
Points positifs[list style=”check”] [list_item]Présentation générale[/list_item] [list_item]Design des personnages[/list_item] [list_item]Cinématiques en “Stop-Motion”[/list_item] [list_item]Côté humoristique du jeu[/list_item] [list_item]Puzzles à deux personnages[/list_item] [/list] | Points négatifs[list style=”mark”] [list_item]Concept général des puzzles[/list_item] [list_item]Peu d’indices sur ce que l’on doit faire[/list_item] [list_item]Personnages pas très attachant[/list_item] [list_item]Histoire pas très intéressante[/list_item] [list_item]Pas de doublage en français[/list_item] [list_item]Aucuns extras[/list_item] [/list] |
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