Il y a de ces petits bijoux qui nous arrivent d’on ne sait trop où et pour lesquels nous tombons rapidement presque en amour dès les premières minutes. Un peu à l’image du magnifique Child of Light (que nous avons testé récemment) d’Ubisoft, notre test du jeu Transistor, du développeur SuperGiant Games, fut une autre incroyable rencontre. Découvrons alors les dessus et dessous de ce jeu qui est une autre exclusivité PS4.

Certains jeux sont difficiles à catégoriser; il arrive parfois qu’il vaille beaucoup mieux en faire l’essai afin de se déterminer nous-mêmes une catégorie dans laquelle les placer. C’est le cas de Transistor, qui se veut à la base un jeu de rôle un peu hors du commun et qui comprend une certaine forme de stratégie en son centre.

Cloudbank en plein chaos

L’histoire au cœur de Transistor en est une des moins habituelles. Alors que la ville de Cloudbank est sous l’attaque d’une armée de robots, le Process, sous les ordres de l’organisation Camerata, notre personnage se retrouve pourchassé par ceux-ci. Sous les traits de Red, une chanteuse de Cloudbank à la voix sublime, nous nous retrouvons en possession d’une épée plus que spéciale, nommée Transistor, une arme mystérieuse et ultra sophistiquée que nous trouverons, plongée dans le corps de celui qui semble être un être cher aux yeux de notre personnage. Étrangement, le Transistor a absorbé l’âme de cette personne, la laissant prisonnière à l’intérieur de celui-ci. Cherchant à comprendre pourquoi Camerata cherche à tout prix à mettre la main sur le Transistor, Red devra suivre les instructions de la voix émanant de celui-ci afin de ne pas tomber aux mains de l’ennemi. Le sort de Cloudbank, qui subi les ravages de Camerata et de Process, dépend maintenant de nous.

Test Transistor PS4

Une beauté visuelle qui laisse sans voix

Transistor, tout comme la majorité des jeux provenant de développeurs indépendants, propose un traitement visuel assez différent de ce à quoi nous sommes habitués. Pas parce que la recette n’a jamais été utilisée par le passé pour d’autres titres, mais plutôt dans la manière que le tout nous est livré à l’écran. Surplombé par une vue en plongée ¾, les décors s’animent et grouillent de détails de part et d’autres. De plus, semblant avoir été peint à la main, le rendu final de ceux-ci donne un très bel effet à l’écran. Les séquences cinématiques, quoi que ne comportant pas beaucoup de mouvement, sont d’une grande beauté. Les détails des endroits visités sont somptueux et regorgent de belles touches qui entremêlent les décors de science-fiction et ancestraux à la fois, un peu à la Bladerunner. Le niveau de détail des personnages est bien, mais la caméra étant placée assez loin de l’action, il est difficile de pouvoir en apprécier ou d’en discerner la qualité réelle. Sommes toutes, Transistor est un très beau jeu qui est plaisant et agréable pour l’œil.

Process, toujours en travers du chemin

Pour ceux et celles qui avez déjà eu la chance de jouer le titre précédent de SuperGiant Games, Bastion, sur Xbox 360 et/ou PC, Transistor devrait facilement vous faire sourire puisque ce dernier est pratiquement construit sur les mêmes propriétés de jeu que son prédécesseur. Certes il se trouve plusieurs différences entre les deux titres, mais il y a quand même assez d’éléments pour ne pas se sentir très dépaysé, outre le style visuel employé.

Process, qui est l’armée de robots mise en place par l’organisation Camerata afin d’intercepter Red et de mettre la main sur le Transistor, est partout. À l’approche d’une zone de combat, un périmètre se dessinera sur le sol délimitant la zone dans laquelle l’action se déroulera. Contrairement à un jeu de rôle où les combats se déroulent à tour de rôle, le jeu permet de jumeler l’action à la stratégie via l’utilisation de Transistor. En tout temps, il est possible d’attaquer l’ennemi directement en temps réel en se servant des différentes attaques disponibles via les boutons habituels, soient les Carré, Cercle, X et Triangle. De cette façon, Red peut aussi se déplacer librement à l’intérieur du périmètre afin d’attaquer les ennemis.

Par contre, il est tout à fait louable et même recommandable d’apprendre à maitriser les attaques programmées, appelées Turn, en appuyant sur R2. Une fois appuyé, l’action se mettra en pause, laissant à Red le choix de se positionner stratégiquement par rapport aux ennemis à l’écran et de programmer ses attaques. De cette manière, il est plus facile d’utiliser efficacement nos attaques afin de pouvoir toucher plusieurs ennemis à la fois et de se déplacer hors de portée de ceux-ci du même coup.

PS4 Test Transistor

Mais attention, les attaques via Turn requièrent de l’espace « Mémoire », espace qui utilisée par les types d’attaques assignées à nos boutons. Une fois en mode Turn, l’utilisation d’un type d’attaque ou d’un autre, ainsi que la distance de nos déplacement, viendront décupler la mémoire disponible, d’où le besoin de bien planifier la programmation. Sur une ligne dans le haut de l’écran, nous pourrons alors voir notre séquence de programmation avec la mémoire utilisée pour chacun des mouvements programmés. Une fois nos choix faits, il ne suffira que d’appuyer R2 de nouveau afin d’enclencher la séquence d’attaque réelle de Red. Pendant la programmation, il sera toutefois possible de reculer dans notre planification via le bouton L2.

Par la suite, une fois la séquence Turn terminée, nous nous retrouverons en mode actif et devrons attendre que la mémoire se recharge avant de pouvoir utiliser une séquence programmée de nouveau. En mode actif, chaque attaque utilise aussi de la mémoire, mais variant selon le type d’attaque utilisée, la recharge de la mémoire se fait beaucoup plus rapidement que pour les séquences programmées.

Process est essentiellement composé de Cellules. Ces Cellules, qui sont en fait des robots, viennent en plusieurs formats et ont aussi plusieurs différentes fonctions. Il est important de rapidement comprendre ce que fait l’une ou l’autre des Cellules afin de pouvoir planifier efficacement nos attaques programmées. Certaines Cellules auront comme travail d’offrir un support à d’autres en les protégeant ou encore en leur redonnant des points de vie. Il deviendra rapidement essentiel de se débarrasser des Cellules régénératrice et protectrice afin de rester en vie car une mauvaise gestion pourrait être fatale. Une fois une Cellule vaincue, elle se retrouvera en dormance afin de pouvoir la récolter. C’est un peu la méthode qui nous permet d’augmenter notre niveau d’expérience et d’acquérir de nouvelles capacités ou attaques. Mais il ne faut pas attendre trop longtemps avant de collecter celles-ci, car d’autres Cellules pourraient aussi les redémarrer, créant de nouveau un autre ennemi à abattre.

Une saine gestion de la mémoire est de mise

Comme tout bon jeu de rôle, il faut savoir comme gérer son personnage afin d’avoir le meilleur sur l’opposant. La Mémoire, en fait, est l’endroit où Red peut gérer les fonctions possibles du Transistor. Chaque habileté nécessite un certain nombre d’espaces de mémoire, ce qui fait qu’il soit important de bien regarder lesquels sont plus susceptibles d’êtres utiles et efficaces. De plus, l’organisation des fonctions du Transistor se fait sur trois types d’emplacements différents. Le premier, l’Emplacement Actif, est celui qui fait que l’on puisse attribuer une attaque directement à un des 4 boutons principaux. Le second emplacement, l’Emplacement MàN, est celui qui fait que l’on puisse ajouter une capacité secondaire à l’attaque placé dans le premier emplacement. Celui-ci permettra une variété d’effets différents selon l’attaque principale utilisé sur laquelle nous le jumellerons. Le troisième, est l’Emplacement Passif, dans lequel il est possible d’attribuer une habileté qui sera active en tout temps, que ce soit de fournir un bouclier temporaire à Red, de permettre plus d’amplitude de mouvement dans Turn ou encore d’amplifier l’effet de ce qui se trouve dans les deux premiers paliers d’emplacements.

À chaque fin de combat, Red obtient des points d’expérience qui servent à augmenter les capacité du Transistor. À chaque niveau gagné, des choix s’offrent à nous afin de pouvoir obtenir de nouvelles attaques, de débloquer de nouveaux emplacements Actif, Passif et/ou MàN, ou encore d’obtenir plus d’espace mémoire. L’obtention d’espace mémoire n’est pas négligeable car elle permet de pouvoir accumuler les fonctions qui viennent, l’une après l’autre, ajouter des valeurs supplémentaires à nos attaques, nos défenses et nos aptitudes stratégiques via Turn.

Transistor PS4 Test

Une Red à la voix sublime, mais….

L’histoire du jeu débutant avec une histoire de vol des voix des chanteurs et chanteuses de Cloudbank met définitivement la table à une histoire hors de l’ordinaire. Nous partons donc avec l’expectative que la musique, ou la voix de Red aura un rôle déterminant dans le jeu, ce qui n’est pas vraiment le cas au bout du compte. Il est même possible pour Red, en tenant enfoncé L1 pendant le jeu, de voir et entendre notre personnage chanter sur l’air de la chanson qui joue en contre-fond. Est-ce que ça a une utilité quelconque? Bah, apparemment, pas du tout. Ce qui est un peu moche car l’idée d’intégrer une quelconque utilité à cette possibilité aurait sûrement été très bien. Red aurait pu avoir recours à un pouvoir spécial lorsqu’elle peut utiliser son chant, ou quelque-chose d’autre du genre. Mais ça n’est malheureusement pas le cas.

Les pièces musicales sont bien composées et exécutés mais ne sont pas toujours de qualité égale. Certains chansons semblent êtres sorties tout droit de la trame sonore de TRON : Legacy, apportant une touche électro-pop très tendance et très ambiante, alors que d’autres ne sont pas aussi pertinentes. De plus, avec une histoire tournant autour d’une thématique mettant à l’avant scène une chanteuse adulée de Cloudbank, il aurait été plaisant d’entendre plus de pièces du compositeur Darren Korb qui utilisent le talent de la chanteuse Ashley Barrett.

Tout n’est pas parfait à Cloudbank

S’il y a quelques-points plus faibles que l’on puisse attribuer à Transistor, il ne sont pas légions et ne sont pas gigantesques non plus. En fait, l’un des points que nous aurions peut-être aimé avoir et qui aurait peut-être ajouté un petit plus au titre, c’est peut-être d’avoir quelques quêtes secondaires. Transistor n’est pas monotone, mais manque un peut d’éléments qui permettent de briser le rythme et de nous sortir de notre zone de confort. Par exemple, il n’y pas vraiment de quêtes secondaires qui nous forcent à devoir récolter des items spéciaux et nécessaires au développement de la suite de l’histoire, seulement une ligne tracée parfaitement droite que l’on se doit de suivre. À quelques occasions, il nous arrive d’avoir l’impression de pouvoir emprunter un chemin plutôt qu’un autre, pour en arriver quelques secondes plus tard à se rendre compte que ce n’était pas le cas.

Playstation 4 Test Transistor

L’autre aspect un peu plus négatif réside dans la diversité des ennemis qui composent le Process. Il y a certes quelques « évolutions » de certains robots, mais rien de très différents de la majorité que nous rencontrons tout au long de Transistor. De plus, que ce soit un bon ou un mauvais point, tout dépendant le type de joueur que vous êtes, le jeu ne nous propose pas beaucoup de « Boss » de fin de niveaux, ce qui est eut-être différent de la majorité des jeux, mais qui ne nous aide pas beaucoup à nous situer dans le jeu. Car les niveaux ne sont pas divisés comme la plupart du temps. On se demande même, au bout d’un moment, s’il y en a. Quoi qu’il en soit, il est évident que cette manière de faire à au moins une bonne conséquence; celle de nous « déstabiliser » dans notre appréhension de la suite des choses.

Prisonniers du Transistor

Le jeu Transistor est un bel exemple de ce que les développeurs indépendants sont en mesure de nous offrir comme expérience de jeu, sans avoir les reins aussi solides que bon nombre de studios de catégories A qui développent certains jeux à coups de millions de dollars. Si un studio indépendant de l’ordre de SuperGiant Games peut espéré avoir plus de ressources monétaires un jour, ça sera certainement en grande partie attribuable au fait d’avoir un talent gros comme la terre. Transistor n’est certes pas parfait, mais il suffit que de lui accorder que quelques minutes afin de se retrouver nous aussi prisonniers celui-ci. Avec tout les jeux AAA qui nous proviennent de plus grands studios et qui ne livrent pas toujours la marchandise pour les 60$-70$ demandés, les titres moins dispendieux de 20$ et moins, comme Transistor sur PS4, pourraient bien finir par damer le pion aux super-développeurs.

Transistor est présentement disponible pour PS4 sur le PlayStation Store au coût de 19.99$ et est un achat très recommandable.

Marc Desgagnés

Passionné de jeux vidéo, d’entrainement physique, de courses à obstacles, Marc affectionne particulièrement les séries Uncharted, The Last of Us, God of War en plus d’être un fan fini des franchises classiques Resident Evil (RE1-2-3-Veronica) et Ys. Il a également une chronique jeux vidéo régulière sur les ondes de CHOI Radio X 98,1 et BLVD 102,1

Voir tous les articles

Ajouter votre commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Soumettre votre critique

Vous aimeriez apporter vous aussi votre avis sur un jeu vidéo que nous avons faits? Donnez votre note et nous la partagerons à tous.

Voici mon pointage

Si vous désirez soutenir la chaîne…