Studio: Dramatic Labs, Bruner House LLC | Éditeur: Epic Games | Parution: 23 mai 2023 | Genre: Aventure narrative | ESRB: T (Adolescents) | Disponibilité: PS5, PS4, Xbox Series, Xbox One, PC | Format(s): Numérique | Langue(s): Anglais, sous-titré FR | Durée: +/- 10 hrs | Prix: 53.49$ CAN
C’est comme s’il y avait eu une réelle suite à Star Trek: The Next Generation et Star Trek: Nemesis
Merci à Xbox Canada qui nous a remis un code pour le jeu afin d’en faire la couverture médiatique et le test. L’éditeur/développeur nous autorise par conséquent à diffuser et/ou utiliser des extraits du jeu pour nos besoins de production et n’intervient d’aucune façon dans l’attribution de la note finale.
Enfin un titre plus à la hauteur de la franchise
Sans pouvoir me qualifier de “Trekkie“, j’ai toujours adoré l’univers créé par Gene Rofdenburry en raison de la profondeur de ses personnages et des relations interpersonnelles mises de l’avant dans les différentes séries de la célèbre franchise Star Trek. Malgré ceci, jamais aucune adaptation vidéoludique n’avait réussie, jusqu’à présent, à m’interpeller autant. Entre alors en jeu Star Trek: Resurgence, un titre dans la mouture des jeux de TellTale Games, offrant une aventure narrative crédible avec des textes forts et un développement de scénario digne des plus grands opus de la franchise.
En prenant la barre du projet, le studio Dramatic Labs avait la ferme l’intention d’offrir exactement cela: une histoire qui se tient, des conflits crédibles, des relations puissantes et des choix déchirants ayant de réelles répercutions en jeu. Et je suis obligé de dire qu’à ma grande surprise, le studio a réussi presque sur toute la ligne! Car bien que rien ne soit parfait, Star Trek: Resurgence est de loin le titre qui respire et respecte le plus tout l’univers adoré des fans de Star Trek.
Pour mettre la table, nous sommes placé dans les bottes de deux personnages complètement différents, pour lesquels chacune de leur branche d’histoire affectera celle de l’autre éventuellement. D’entrée de jeu, nous entrons dans l’uniforme de Jara Rydeck, une jeune graduée de l’Académie Star Fleet qui sera soudainement catapultée au rang de premier officier (numéro 1) du vaisseau USS Resolute. Bien que cela puisse sembler être une superbe promotion, Rydeck mettra plutôt les pieds dans un nid de guêpes un peu piquant. Devant répondre au capitaine Solano, son travail ne sera pas de tout repos, ce dernier étant “responsable” (selon plusieurs membres de l’équipage) d’un accident peu de temps auparavant, ayant couté la vie à son ancien premier officier. Par le fait-même, l’animosité de l’équipage à son endroit est palpable et nous nous retrouverons souvent pris entre l’arbre et l’écorce entre les deux; le capitaine et son équipage.
De l’autre côté, nous incarnerons l’officier Carter Diaz, un jeune et talentueux ingénieur ayant réussi à se placer les pieds sur l’USS Resolute et ce, sans même avoir fait Star Fleet! Diaz est un peu bouffon, mais son talent, son positivisme et sa bonne humeur le rend attachant. Contrairement à Rydeck, les portions de la partie avec Diaz seront plus axées sur l’utilisation de diverses technologies pour résoudre les problèmes qui se présentent à nous. Bien sûr, les choix de réponses occuperont également une partie du gameplay avec Diaz, tout comme c’est le cas avec Rydeck.
En lançant la partie, j’ai été agréablement surpris par la qualité du rendu visuel. Tout nous rappel un peu Star Trek: The Next Generation, allant de la conception des vaisseaux, des uniformes, des affichages des ordinateurs et ainsi de suite. C’est d’ailleurs très bien ainsi, puisque l’histoire de Resurgence se déroule quelques années après les évènements du film Star Trek: Nemesis (dernier titre avec l’équipe de The Next Generation). La modélisation des environnements est relativement correcte, mais ce sont les visages qui remportent la palme. Bien sûr, on voit immédiatement que nous sommes loin d’un titre qui roule sous Unreal Engine 5, mais le jeu se tire quand même très bien d’affaire et offre plusieurs beaux effets ici et là.
Malgré cela, ce qui retiendra votre attention et votre intérêt tout au long de la partie, sont la qualité des textes et des dialogues, ainsi que le développement des relations entre tous les personnages. Tout comme les meilleurs épisodes de la série ST:TNG, Resurgence s’appuie sur un scénario très solide, celui-ci rehaussé par d’excellents doublages (en anglais seulement) des comédiens ayant prêtés leurs voix aux personnages. Nous ressentons très bien leurs émotions et cela confère de la crédibilité à toutes les échanges entre les intervenants. D’ailleurs, chapeau au comédien qui a prêté sa voix à l’Ambassadeur Spock, car n’eut été du fait d’avoir vu son nom dans le générique, j’aurais été sous l’impression que s’était Leonard Nimoy qui avait lui-même repris son rôle emblématique alors que ce n’est pas le cas! C’est assez bluffant!
Contrairement à la majorité des jeux narratifs tels que ceux de TellTale Games, Star Trek: Resurgence offre plus de dynamisme de gameplay. Disons que celui-ci vogue plus dans les mêmes eaux que les titres narratifs de la série Tales From the Borderlands, dans lesquels nous avons beaucoup plus l’impression de jouer, que seulement faire des choix de réponses. Les missions qui m’ont le plus plu sont celles dans lesquelles nous avons à utiliser des équipements, comme divers outils et celles où nous devons employer le Tricordeur pour enquêter certaines situations. C’est très bien réalisé et on se sent carrément plongé dans un réel épisode d’une des séries Star Trek.
Le contrôle et les analyses via l’ordinateur du Resolute sont également très grisantes, surtout en raison des interfaces crédibles et de la voix de l’ordinateur qui nous rend nostalgique des séries télé! À d’autres moments, nous aurons à effectuer des sorties à l’extérieur du vaisseau afin d’y faire certaines maintenances, ainsi que des sorties en navettes dont nous prendrons le contrôle. Pour les fans de Star Trek, toutes ces différentes activités leur colleront immédiatement un sourire au visage, malgré qu’il y ait de petits bémols à tout ceci.
Car bien que le jeu offre une certaine liberté dans le gameplay, il reste que celle-ci soit quand même assez limitée. Par exemple: les déplacements de notre vaisseau (lors des sorties en navette), devront suivre certains corridors, le tout en évitant les dangers qui se présentent à nous. Ici, il n’est aucunement question de pouvoir nous déplacer dans l’espace comme cela est possible dans un environnement ouvert. C’est un peu dommage, mais on comprend également que la trame narrative du jeu force le déroulement de ce type d’évènement à tenir une ligne assez stricte et linéaire.
Là où j’ai trouvé cela plus dommage si situe dans les moments de contrôle des divers outils qui s’offrent à nous pour effectuer les tâches d’importance. Nous sommes beaucoup pris par la main, avec des indicateurs un peu partout et une très petite latitude de mouvements pour d’effectuer ce qui nous est demandé. Visuellement, des commandes sous forme de QTEs se présentent à nous, sauf qu’à la différence de ces derniers, il n’y a souvent pas de temps à respecter, ce qui retire légèrement le sentiment d’urgence d’agir que certaines situations auraient pu provoquer. En fait, ce n’est pas si mal, mais une couche additionnelle de complexité aurait été la bienvenue pour nous donner un peu plus de fil à retordre.
Généralement, les contrôles sont sommes toutes assez bien, sauf dans les segments de tir, dans lesquels vous échapperez peut-être quelques gros mots en tentant de vous défaire de vos assaillants. Bizarrement, la caméra semble être forcée à se repositionner au point neutre et lorsque vous tenter de tirer sur l’ennemi, on dirait que celle-ci force contre notre volonté d’aller là où nous voulons pointer notre phaseur. C’est probablement les moments les plus frustrants du jeu, car nous avons la nette impression d’avoir une manette affublée de syndrome de “drifting“, sans que ce soit réellement le cas…
Mon dernier point plus négatif va à l’endroit de la mauvaise calibration de la musique, celle-ci étant beaucoup trop forte et omniprésente. J’ai personnellement réduit celle-ci à environ 25% afin de trouver le tout plus balancé. La musique n’est pas mauvaise, mais devient un peu envahissante tellement elle est présente en tout temps. C’est peut-être personnel, mais moi ça vient qu’à m’énerver quelque peu. Sinon, Star Trek: Resurgence est une sacrée belle découverte et si vous êtes fan de Star Trek, vous vous devez d’y jeter un oeil. Car après toutes ces années à avoir eu droit à des titres plutôt ordinaires, celui-ci ouvre une très belle voie pour le studio Dramatic Labs qui, je l’espère, saura en proposer d’autres dans la même lignée!
Pour connaitre les critères de notre système de notation, visitez cette page.
Prenez note que la version testée est celle de la Xbox Series X/S. Le jeu est également disponible sur PS5, PS4 et PC.
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