Test du jeu Midnight Girl (PC)

Studio: Italic | Éditeur: Italic | Parution: 06 octobre 2023 | Genre: Pointer Cliquer | ESRB: T (Adolescents) | Disponibilité: PC | Format(s): Numérique | Langue(s): Anglais écrit | Durée: 5h env | Prix:  19$ CND / 14€79

Les sixties, Paris, un joyau du XVIIème, voilà ce qui attend Monique dans sa nouvelle vie de cambrioleuse!

Merci à Italic qui nous a gratuitement fourni une copie du jeu afin d’en faire la couverture médiatique et le test. L’éditeur/développeur nous autorise par conséquent à diffuser et/ou utiliser des extraits du jeu pour nos besoins de production et n’intervient d’aucune façon dans l’attribution de la note finale. #Article13Free

Paris, Paris…

M2 Gaming Canada s’efforce toujours de montrer la grande famille des jeux dans son ensemble avec d’une part les grosses sorties connues de tous (les “AAA”) et d’autre part, le monde indépendant qui vit à l’ombre des triples A. Midnight Girl est ce genre de jeux, déniché dans l’interminable liste des sorties à venir sur Steam et à laquelle nous prêtons toute notre attention. Dans cette liste, il arrive que notre œil déniche, ça et là, des jeux qui attisent notre curiosité. Midnight Girl est de ceux-là.

Midnight Girl est un jeu pointer-cliquer 2D, réalisé par le studio Italic dans lequel vous incarnez une cambrioleuse aux yeux de chat nommée Monique ; et oui déjà les stéréotypes commencent, vous comprendrez pourquoi ! L’histoire se déroule en France au milieu des années soixante après un cambriolage qui tourne mal. Après avoir entendu parler d’un diamant précieux (qui remonterait à l’époque de Louis XIV, rien que ça), vous vous lancerez dans une aventure dans Paris et ses alentours pour récupérer le joyau.

Épuré comme un danois

Ce titre danois suit la même formule graphique de pointer-cliquer que le jeu à succès « The Silent Age » de 2013 mais dans un cadre complètement différent. Le protagoniste est féminin et l’ambiance nous tourne davantage vers une intrigue de série noire des années soixante à la française.

Le jeu est incroyablement épuré, à la scandinave, et ce dès le départ. Le bouton du menu est réduit à sa plus simple expression laissant une impression mitigée quant à la finition. Pas de niveau de difficulté, pas d’options, pas de choix quant à la durée de l’aventure comme pouvait le proposer un Monkey Island, par exemple. Non, ici, on lance le jeu et c’est tout.

Cette interface donne le sentiment d’une volonté du studio d’adresser le jeu à un public occasionnel, et plutôt jeune. Il s’agit d’un jeu que l’on verrait davantage sur un support mobile ou tablette par sa présentation et comme par son contenu, nous le verrons plus loin.

Stéréotype quand tu nous tiens!

Une très courte cinématique nous explique l’aspect contextuel du jeu, puis nous prenons le contrôle de Monique, notre personnage. Nous nous retrouvons dans l’immeuble haussmannien dans un Paris pour le moins stéréotypé. A l’intérieur, on retrouve l’exiguïté des appartement anciens, fardés de drapeaux français et d’éléments de décorations comme la 2cv ou le Type H ou encore avec des photos de Rimbaud par ex ou le coq gaulois sur tous les murs. La baguette et le berret ne sont pas loin !

Passé cette vue malheureusement simpliste et sans surprise, hélas, nous sommes surpris par la facilité pour contrôler notre personnage. Quelques clics de souris suffisent pour nous immiscer chez cette jeune femme, cambrioleuse à ses heures. Très moderne dans son approche, une simple bande noire en bas de l’écran nous rappelle que nous jouons dans un jeu pointer cliquer. En effet, l’inventaire a été pensé et « nettoyé » de toute inutilité en conservant cette philosophie scandinave pour une utilisation la plus simple. A noter que la version testée était écrite en anglais mais qu’une version française a été prévue dans les semaines à venir.

Efficacité avant tout

Aussi, quatorze chapitres nous attendent dans cette aventure qui nous trainera dans divers lieux en France, même si ça ne saute pas toujours au yeux. Malheureusement, cette philosophie de simplicité type nordique, nous éloigne de tous détails, toutes sophistications qui nous auraient visuellement pourtant permis de plonger dans cette ambiance noire parisienne que nous étions en droit d’attendre.

Graphiquement, c’est coloré et efficace. Le studio a privilégié l’ergonomie à l’esthétique. De fait, on ne cherche jamais, dans un jeu où il faudrait pourtant le faire. Nous avançons sur un tableau et une main apparait pour prendre un objet ; on clique sur un item de notre inventaire et plusieurs points apparaissent pour montrer l’ensemble des possibilités de combinaisons. Alors pas besoin de farfouiller avec notre souris dans tous les recoins. Vous pourrez ranger votre manuel de détective car il y a peu d’objets et peu de combinaisons. Les vieux de la vielle du genre seront refroidis.

Oui mais un peu trop quand même…

Évidemment, c’est charmant ces petits dessins animés en ombres chinoises, mais cela ne dissimule ni secret, ni cachette. Tout est à portée de main. Malheureusement, le gameplay est très téléphoné, tout est guidé et ça fini par nous ôter toute initiative. On avance donc sans surprise dans des tableaux bien construits mais où tout est “soufflé”.

Si l’ergonomie est (trop) efficace, on l’a dit, c’est au détriment de l’esthétique. Le graphisme manque de chaleur et de personnalité. Les tableaux traversés se ressemblent en aucun cas ni à notre Paris d’aujourd’hui ni à notre paris d’hier. Constat très ennuyeux car ce manque de sensibilité nous retire également l’atmosphère qui aurait donner plus de corps au jeu et accompagner une intrique pourtant bien ficelée sur le papier. Ce manque de personnalisation et de ressenti se perçoit aussi dans le son. Peu nombreux, ils ne sont pas, hélas, d’une grande qualité. Quant aux musiques, elles brillent par leur quasi inexistence.

Trop facile, trop court

On regrette encore une fois encore ce manque de garnitures dans cette intrigue que l’on a trouvée intéressante globalement et assez stimulante. Le cadre parisien choisi aurait pu largement gonfler l’ambiance recherchée mais que nous n’avons finalement jamais trouvée, hormis les drapeaux et les croissants.

Si on a vu que la difficulté n’était pas bien dosée à cause d’un « téléguidage » trop prononcée, on pourra ajouter que la durée de vie n’a elle non plus pas été assez travaillée. Les 14 chapitres sont courts voire très courts. Ils s’enchainent très vite car trop assistés et l’aventure se termine en 4h maximum. C’est trop peu.

Y’avait de l’idée mais…

Nous ne sommes jamais vraiment bloqués puisqu’il y a peu d’objets, peu de lieux, peu de personnages et… peu d’énigmes ! C’est un peu vide… Alors certes, on ne risque pas de crise de frustration aiguë mais il n’est vraiment pas gratifiant de progresser dans l’histoire. La rejouabilité est donc peu probable.

Rapidement on se demande si l’aventure de nos danois n’aurait pas pu trouver sa place sur tablette plutôt que sur PC. De plus, le public ciblé semble plutôt jeune et non expérimenté. Les aficionados du genre ne trouveront aucun challenge dans ce jeu qui aurait pu pourtant retenir toute notre attention. Mais il souffre d’une facilité exacerbée, d’un manque d’ambiance évident, et surtout d’une durée de vie chétive pour nous surprendre. Dommage.

Verdict

Pour connaitre les critères de notre système de notation, visitez cette page.

Prenez note que la version testée est celle sur PC.

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