Studio: Anshar Studios | Éditeur: Bloober Team | Parution: 15 juin 2023 | Genre: Aventure d’horreur narrative | ESRB: M (Mature) | Disponibilité: PS5, PS4, XBS, XBO, PC | Format(s): Numérique | Langue(s): Anglais parlé, français écrit | Durée: +/- 10-12 hrs | Prix: 39,99$ CAN
Le jeu Layers of Fear de 2016 a reçu quelques nouveaux coups de pinceau afin de rafraichir sa peinture morbide… Était-ce assez pour le rendre encore plus effrayant?
Merci à Bloober Team qui nous a remis un code pour le jeu afin d’en faire la couverture médiatique et le test. L’éditeur/développeur nous autorise par conséquent à diffuser et/ou utiliser des extraits du jeu pour nos besoins de production et n’intervient d’aucune façon dans l’attribution de la note finale.
Des notes de musique, des mots et quelques coups de pinceaux
Le studio Bloober Team roule sa bosse depuis maintenant plus de 15, s’étant spécialisé dans les jeux de catégorie « horreur psychologique » dans les dernières années. Le tout ayant débuté en 2016 avec Layers of Fear, le développeur Polonais nous a donné les Observer, Layers of Fear 2, Blair Witch et The Medium. Le studio planche également sur le remake de Silent Hill 2, qui devrait voir le jour sur PS5 et PC bientôt. Mais avant de nous proposer ce dernier, Bloober Team et Anshar Studios ont décidé de lancer une nouvelle version de Layers of Fear en utilisant le moteur Unreal Engine 5, sur lequel vrombira ce très attendu Silent Hill 2… Est-ce que LoF 2023 sert alors de carte de visite technique pour démontrer ce qui nous attend dans ce SH2?
D’abord, il faut savoir que ce nouveau Layers of Fear n’est nullement un nouveau titre de la franchise. Celui-ci est plutôt une compilation des jeux premiers titres, ainsi que de leurs DLCs respectifs, soit Inheritance et The Final Note. Si vous aviez déjà joué les versions originales, cette nouvelle itération ne sera peut-être pas digne d’intérêt, à moins que vous ne vouliez absolument revisiter ceux-ci sous de nouveaux atours… ou presque.
Parce que bien qu’il s’agisse des mêmes jeux à environ 90%, quelques petites nouveautés leur ont été ajoutés par Anshar Studios pour les rendre plus intéressant. Les deux changements majeurs résident dans; un) le traitement visuel et de deux) l’histoire de l’Écrivain, qui sert de fil connecteur entre les histories de LoF et LoF2. Pour ceux et celles qui n’ont jamais joué LoF auparavant, les deux titres survolent les évènements tragiques survenus dans les vies du Peintre, sa femme la Musicienne, de leur fille, ainsi que de l’Interprète et l’Écrivain.
Pour être franc, bien que la franchise LoF se veuille être dans la catégorie horreur, disons que celle-ci penche plus dans l’aventure narrative aux accents d’horreur psychologique que dans l’horreur pur et dur. La présentation et la mise à table sont bien réalisés, mais après environ une heure à jouer, vous en viendrez à anticiper les moments où le jeu utilise des “jumpscares” de tout acabits afin de vous donner la frousse. Et malheureusement, contrairement à un jeu comme le récent Amnesia: The Bunker, vous n’aurez jamais de réel sentiment de peur dans Layers of Fear. Encore moins si vous décidez d’y jouer en mode “sans échec“, qui fait en sorte que ce soit impossible de mourir dans les segments dans lesquels vous pouviez laisser votre peau dans les titres originaux. Certains préfèreront cela, alors que d’autres non, mais ça demeure une option intéressante qui est maintenant à la discrétion du joueur.
Alors, que dire de cette couche de peinture fraiche? Évidemment, comme pour la plupart des Remasters/Remakes, c’est un pur délice pour les yeux. En recréant Layers of Fear dans Unreal Engine 5, on ne peut faire autrement qu’apprécier le travail qui y a été fait et qui donne une nouvelle dimension a l’horreur narratif du jeu. Les décors des pièces et corridors du manoir sont superbes, surtout si vous y jouez en mode « qualité », qui offre une résolution 4K native à 30 ips. Malheureusement, la fréquence d’images baisse un peu en deçà des 30 ips par moments, ce qui n’est pas trop fréquent, ni ne cause de problèmes au niveau gameplay.
Vous pouvez privilégier le mode « performance » si vous préférez, celui-ci offrant une fréquence d’images presque stable à 60 ips, mais à une résolution de 1440p. Honnêtement, j’ai préféré vivre avec les quelques mini-baisses de fréquences d’images ici et là, pour profiter du Ray tracing, qui apporte une très belle dimension aux éclairages du jeu. Les halos lumineux autour des lampes et des surfaces qui réfléchissent la lumière sont sublimes et apportent une côté plus réaliste a tout le visuel. Mon seul bémol va à l’endroit des miroirs, qui réfléchissent les personnages dans ceux-ci, mais de façon plutôt un peu brouillon. Qui plus est, ces réflexions sont totalement absentes de Layers of Fear 2, qui se veut pourtant un titre plus récent! C’est à n’y rien comprendre
Au niveau sonore, il faut dire que Layers of Fear brille de mille feux. Je vous conseille (et le jeu aussi d’ailleurs!) d’y jouer avec un bon casque d’écoute, afin de vivre toute l’étendu de l’environnement sonore du jeu. Les moments de sursauts ne seraient pas aussi bien sans cette immersion de bruits déstabilisants qui arrivent de tous les côtés. Ajoutez à ceci les excellentes voix hors-champs qui ont entièrement été enregistrées de nouveau par des acteurs chevronnés et vous avez là une aventure où vous pouvez ne pas lire les mémos et notes, pour ne laisser que les dialogues vous raconter le contenu de ces derniers.
Malheureusement, quelques trucs m’ont moins plu de cette nouvelle itération de Layers of Fear. En voulant tenter de lier les histoires de LoF et LoF2 ensembles via l’ajout de scènes mettant en vedette l’écrivain (et auteur du scénario dans le jeu), on dirait que le tout ne s’emboite pas parfaitement. À la limite, c’est un peu superflu et seulement une mince partie de ses segments apporte un petit plus afin de mieux comprendre le scénario global. L’autre chose qui pourra déplaire à certains joueurs, c’est le type de jeu en lui-même. Car étant très linéaire et fait de façon à ce que les scripts se déclenchent selon des actions précises, il se peut que cela rebute quelques personnes qui aiment plus quand ils ont une certaine liberté.
De plus, l’interaction n’est pas des plus excitantes, alors que nous ne feront qu’interagir avec des notes et mémos. À quelques reprises nous pourrons interagir et inspecter certains items, mais la majorité de ces interactions ne donneront strictement rien en bout de ligne. Et le jeu ne propose que très peu de puzzles, ce qui est pourtant un chose assez présente dans ce type de jeu et qui en fait le succès. Ici, à part trouver des combinaisons pour déverrouiller des cadenas, vous ne vous arracherez jamais les cheveux afin de comprendre telle ou telle énigme.
À la sortie des titres originaux, j’avais adoré ceux-ci, malgré que je leur avait reproché les mêmes problématiques qui se retrouvent aujourd’hui dans la nouvelle mouture de Layers of Fear. Ce n’est réellement pas un mauvais jeu, loin de là, mais si vous cherchez un titre pour vous tenir en haleine sur le bout de vos sièges à vous ronger les ongles au sang, ce n’est pas ici que vous trouverez ce sentiment. Malgré tout, je persiste à dire que Layers of Fear 2023 est LA meilleure façon de découvrir la franchise si vous n’avez jamais joué à l’un ou l’autre des titres auparavant. Pour ceux qui y ont déjà joué et qui veulent revisiter ceux-ci, vous y trouverez encore du plaisir, mais vous seriez peut-être mieux d’attendre qu’il soit en promotion…
Pour connaitre les critères de notre système de notation, visitez cette page.
Prenez note que la version testée est celle de la PS5. Le jeu est également disponible sur PS4, Xbox Series, Xbox One et PC.
Vous voulez soutenir la chaîne?
► Achetez vos jeux vidéo sur Amazon: https://amzn.to/3yALu9L
Ajouter votre commentaire