Studio: TeamKill Media | Éditeur: TeamKill Media | Parution: 3 novembre 2023 | Genre: Action / Aventure | ESRB: M17+ (Adultes, 17 ans et +) | Disponibilité: PS5 | Format(s): Numérique | Langue(s): Anglais (certains sous-titres en français) | Durée: ND | Prix: 59,99$ CAN

La vie de pompier a bien changée en 2109 à San Francisco…

Merci à TeamKill Media qui nous ont gratuitement fourni une copie du jeu afin d’en faire la couverture médiatique et le test. L’éditeur/développeur nous autorise par conséquent à diffuser et/ou utiliser des extraits du jeu pour nos besoins de production et n’intervient d’aucune façon dans l’attribution de la note finale. #Article13Free

Avoir les yeux plus grands que la panse

Piloté par quatre frères, le studio TeamKill Media propose aujourd’hui Quantum Error, un titre très ambitieux pour une si jeune équipe de développeurs qui n’en sont qu’à leurs premiers pas dans le monde vidéoludique (outre leur jeu Kings of Lorn: The Fall of Ebris en 202). Intrigué par les premières bandes-annonce du jeu, je m’y suis lancé afin de voir ce que ce dernier avait dans les tripes et voici ce que j’y ai découvert….

Si vous suivez les réseaux sociaux, vous êtes sûrement déjà au fait de la pluie d’insultes qu’ont reçu le jeu et le studio depuis le lancement de Quantum Error (QE). Est-ce que celui-ci mérite autant de haine? Disons qu’après avoir passé plusieurs heures dans le jeu, je peux comprendre une partie de la grogne, QE étant très loin d’être à la hauteur des attentes. Par contre, est-ce que celui-ci est un total torchon et mérite de se faire lyncher de façon aussi violente et irrespectueuse? Absolument pas! Et d’ailleurs, je méprise au plus haut point ces pseudo-médias/reviewers qui aiment faire du sensationnalisme en détruisant un jeu qu’ils jugent ne pas être digne d’exister. Ont-ils raison sur divers aspects du jeu? Oui. Par contre, c’est dans la forme d’adresser les problématiques que certains dérapent outre-mesure… Et ça, c’est inacceptable.

Maintenant que cela est dit, entrons donc dans le vif du sujet. L’expression la plus juste pour décrire Quantum Error serait celle-ci: “TeamKill Media a eu les yeux plus grands que la panse“. L’ambition est une belle qualité, mais lorsque l’accès aux ressources limitent plusieurs aspects du développement d’un jeu, cela est difficile de proposer un produit parfait et sans failles. C’est encore plus vrai si lorsqu’on tente de créer un jeu qui tire dans plusieurs directions et qu’on essai d’offrir trop de mécaniques différentes à la fois, surtout si ces dernières donnent l’impression d’avoir été bâclées à 50%. Et c’est malheureux, car Quantum Error tombe exactement dans ce piège. Il offre beaucoup de bonnes idées, mais qui sont généralement mal développées, exploitées et réalisées.

Au niveau scénario, Quantum Error propose une histoire intéressante, surtout en raison de l’unicité du type de personnage que nous y jouons. En 2109, le complexe scientifique MONAD, situé en plein océan pacifique, se retrouve victime d’une immense incendie. Appelé à intervenir avec son équipe, le pompier Jacob Thomas se rend sur place afin de maitriser le brasier et sauver les employés prisonniers de celui-ci. Mais après quelques minutes à l’intérieur, tous se retrouvent pris au piège alors que le bâtiment effectue un verrouillage complet de l’endroit, ne laissant personne y entrer et surtout, en sortir… Après quelques recherches, nous découvrirons que le feu n’a pas été déclenché par mégarde, mais bien suite à l’attaque du groupe terroriste MEDUSA, venu s’emparer d’une puissante technologie extraterrestre, possédée et étudiée par l’organisation MONAD. À partir de ce moment, notre mission de secours se transformera en aventure de survie, laquelle prendra soudainement une tangente vers l’aventure d’horreur.

Grace à ses longues cinématiques, QE réussi à bien mettre la table et expliquer le scénario. Surprenamment, malgré une direction artistique plutôt sympa pour ces dernières, un petit quelque-chose écorche au niveau de la qualité d’enregistrement des voix et du tempo. On y retrouve souvent de petits moment morts, comme si le studio avait voulu établir une certaine tension dans ce qui se présente à nous, mais l’effet fonctionne plus ou moins bien. De leur côté, les voix donnent l’impression d’êtres loin, comme si les acteurs les avaient enregistré en étant à plusieurs mètres du micro. C’est difficile à expliquer en mots, mais c’est comme si les voix manquaient de présence. En début de jeu, nous aurons droit à un tutoriel nous introduisant aux différentes mécaniques du jeu, au travers d’un petit entrainement de pompier.

De cette façon, nous comprendrons comment utiliser la hache, la barre de tension (genre de pied-de-biche), les mâchoires de vie, les boyaux d’arrosage et ainsi de suite. Le tuto nous permettra également de se familiariser avec les diverses actions de survie, incluant le déplacement de corps inanimés et les pratiques RCR sur ces derniers afin de sauver une personne d’une mort possible. J’avoue qu’initialement, j’ai trouvé l’idée plutôt bonne, surtout grâce à l’inclusion des fonctionnalités de la DualSense pour procéder au tout, dont le micro afin de donner la respiration bouche-à-bouche!

Par contre, ce petit segment d’introduction nous montre également les points faibles du jeu, points qui se répèteront tout au long de l’aventure. Au premier coup d’œil, la pauvreté de la majorité des textures nous laisse un peu sur notre faim. Palette de couleurs très sombre et limitée, textures opaques sans beaucoup de détails, design d’environnement aux lignes plutôt géométriques et beaucoup de bogues d’affichage et de comportement de certains items. Par exemple, alors que nous apprenons à manier le boyaux d’arrosage, ce dernier est bourré de bogues d’animation et de détection de collision. Le tuyaux semble valser dans tous les sens tout en passant à travers le plancher et les surfaces. C’est un peu déprimant. L’utilisation des autres outils, comme les mâchoires de vie et la scie circulaire, offrent également quelques animation bizarres lorsqu’on les utilisent, mais pas aussi navrante que celle des tuyaux en général.

Une fois à l’intérieur du complexe MONAD, alors que le QE se transforme tranquillement en jeu de survie-horreur, nous trouverons une armurerie ainsi qu’une pièce d’équipements de pompier. En fouillant les dédales des couloirs du bâtiment de recherches scientifique, nous trouverons certains objets nous permettant d’améliorer et personnaliser notre équipement, nos armes et nos capacités. L’idée est plutôt bonne, malgré qu’il soit tout de même assez difficile de trouver ces objets pour nous permettre de faire évoluer Jacob. La raison de ceci est plutôt simple: Quantum Error est difficile, très difficile. En fait, rendu à environ la moitié du jeu, j’ai dû recommencer une nouvelle partie depuis le tout début, afin de sélectionner une difficulté plus basse et enfin pouvoir passer un endroit où je mourrais constamment.

Et c’est ici que Quantum Error aura probablement déplu et déplaira à un très grand nombre de joueurs. Car étant aujourd’hui habitués de se faire prendre par la main dans les jeux, TeamKill Media a tenu à procéder autrement en laissant le joueur seul avec lui-même, afin d’apprendre à maitriser le jeu via le biais du simple principe “essai/erreur“. Lorsqu’on sait et comprend que le studio à intentionnellement voulu faire ainsi, on arrive mieux à comprendre comment approcher le jeu au niveau gameplay et pourquoi celui-ci a reçu cette pluie d’insultes.

Car oui le titre comporte beaucoup de problématiques au niveau technique (dont plusieurs ont été corrigées depuis la sortie), mais reste que l’idéologie de jeu derrière en frustrera plus d’un, moi étant le premier! Et pour ajouter à tout ceci, QE n’offre pas de carte pouvant être consultée en tout temps, ce qui rend la navigation infernale. Encore une fois, tel que mentionné par l’un des frères Jones: “nous avons opté pour cette façon de faire afin que le joueur apprenne et se familiarise avec la disposition des salles et couloirs de chaque étage du bâtiment“. La seule façon d’avoir accès à une carte se trouve sur des terminaux spécifiques, éparpillés un peu partout dans les niveaux. Préparez votre mémoire en conséquence, car vous en aurez grand besoin.

L’autre élément qui fait en sorte d’avoir de la difficulté à apprécier QE pleinement se retrouve directement dans le cœur du gameplay. Car tel que mentionné plus tôt, QE essai d’incorporer trop de chose à la fois et ce qui relie les mécaniques de jeu entre elle devient rapidement frustrantes. Car la structure des niveaux, bien que bien pensée, nous force à devoir utiliser presque tous les outils à notre disposition, ce qui peut devenir un peu chaotique par moment. Comme il y en a plusieurs et qu’il n’y a pas de façon d’attribuer les plus importants sur des touches rapides, on passe notre temps à ouvrir les roues de sélection afin d’équiper/déséquiper les outils et armes. Ce qui est probablement l’élément le plus agaçant du jeu, est de devoir absolument utiliser la barre de tension afin d’ouvrir les caisses contenant les munitions et objets de santé. Même si nous sommes équipé de la hache ou de la masse, impossible d’ouvrir ces dernières! Ça prend uniquement le levier pied-de-biche et rien d’autres…

Aussi, si Jacob effectue une action spécifique, comme ramper sous une structure ou prendre un extincteur sur un mur, l’outil/arme qui était équipé juste avant de le faire ne sera pas rééquipé automatiquement une fois l’action terminée, ou l’extincteur jeter par terre. Encore une fois, nous devrons accéder à ceux-ci en ouvrant une fois de plus nos roues de sélection pour faire notre choix. Et il faut aussi mentionner la précision dans ces dernières est un peu difficile, faisant souvent en sorte d’équiper un autre item que celui que nous voulions. Ce n’est pas catastrophique, outre les moments lorsque nous voulons changer d’arme “rapidement” car nous sommes à cours de munition en plein combat!

Dans l’ensemble, Quantum Error se tire plutôt bien d’affaires, malgré les nombreuses problématiques techniques présentes dans le jeu. L’IA questionnable des ennemis, les bogues d’animations ici et là, la détection de collision qui permet aux ennemis de nous toucher au travers de portes fermées, bref, un paquet de petits trucs qui donnent l’impression que le jeu n’ait pas été peaufiné comme il aurait dû l’être avant d’être lancé. Mais tout ceci n’est rien en comparaison aux frustrations que nous éprouvons à cause du trop grand nombre de mécaniques différentes qu’on a voulu mettre en place. Plusieurs d’entre-elles nous apparaissent comme superflues et non-nécessaires, malgré que quelques idées soient très bonnes, mais mal réalisées en jeu. Outre ceci, l’énorme déception que nous avons en jouant, est celle de devoir toujours recommencer de très loin à chaque mort, le tout en devant retrouver tout ce que nous avions trouvé au passage précédent. C’est un peu décourageant… Malgré ceci, je suis obligé de dire que j’y ai trouvé un malin plaisir à me flagellé en y retournant encore et encore, afin de réussir à avancer un peu plus chaque fois. Si vous êtes du type masochiste, vous devriez y trouver votre compte, sinon, restez à l’écart de Quantum Error, surtout si votre cœur supporte mal la frustration que lui apporterait la hausse de pression!

Verdict

Test de jeu - Score 5

70%
Visuel
60%
Audio
50%
Gameplay
50%
Rejouabilité
Ce qu'on aime beaucoup
  • Le côté original du jeu (pompier/FPS)
  • L’ambiance qui peut rappeler celui du film Event Horizon
  • Passer de la vue de la 1ère à 3e personne en tout temps
  • Design de niveau généralement bien pensé (Feu, portes, accès, etc)
  • Très bonne intégration de la DualSense
  • Le jeu ne prend aucunement le joueur par la main
Ce qu'on aime moins
  • Manque de rythme dans les cinématiques
  • L’animation des personnages/ennemis est un peu rigide
  • L’IA des ennemis est un peu bête
  • La gestion d’inventaire est contre-intuitive
  • Les points de sauvegarde trop espacés
  • Impossibilité de changer de niveau de difficulté en tout temps et seulement 1 fichier de sauvegarde
  • La redondance dans la musique et les effets sonores
  • Seulement les cinématiques offrent des sous-titres en français

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Prenez note que la version testée est celle sur PS5.

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Marc Desgagnés

Passionné de jeux vidéo, d’entrainement physique, de courses à obstacles, Marc affectionne particulièrement les séries Uncharted, The Last of Us, God of War en plus d’être un fan fini des franchises classiques Resident Evil (RE1-2-3-Veronica) et Ys. Il a également une chronique jeux vidéo régulière sur les ondes de CHOI Radio X 98,1 et BLVD 102,1

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