Studio: Deck Nine | Éditeur: Telltale Games | Parution: 27 juillet au 21 septembre 2023 | Genre: Aventure graphique | ESRB: M (Mature 17 ans et +) | Disponibilité: PS5, PS4, XBS, XBO, PC | Format(s): Numérique | Langue(s): Anglais parlé et Français écrit | Durée: Environ 5 heures | Prix: 53,49$ – 59,99$ CAN
Si vous ne connaissez pas l’univers de The Expanse, une petite lecture des livres ou un visionnement de quelques épisodes de la série vous aidera à mieux comprendre le jeu
Merci à TellTale Games qui nous a remis un code pour le jeu afin d’en faire la couverture médiatique et le test. L’éditeur/développeur nous autorise par conséquent à diffuser et/ou utiliser des extraits du jeu pour nos besoins de production et n’intervient d’aucune façon dans l’attribution de la note finale.
Même recette, moins d’épices
Après quelques années qui furent sommes toutes assez houleuses, TellTale Games revient enfin avec un nouveau titre du nom de The Expanse: A TellTale Series, celui-ci piloté par le studio Deck Nine et basé sur la série télé de 2015 du même nom. Étant fan des franchises visitées par TellTale comme The Walking Dead, Tales From the Borderlands et The Wolf Among Us (pour ne nommer que celles-ci), nous étions très curieux de voir ce qu’allait nous offrir The Expanse: A TellTale Series.
Évidemment, malgré le brasse-camarade des dernières années pour le studio, il faut dire que la recette préconisée par celui-ci demeure celle qui lui a valu maintes acclamations de la part des critiques et des joueurs. En frappant le coup de circuit avec The Walking Dead: A TellTale Game Series en 2012, la voie était alors pavée pour le futur du studio et de son engin graphique maison, le TellTale Tool. Plus de 10 ans plus tard – et après avoir été ressuscité par LGC Entertainment – TellTale Games a profité de l’occasion pour travailler un nouvel engin graphique avec l’aide du studio Deck Nine, à qui l’on doit notamment Life is Strange: True Colors.
Après avoir joué les 5 épisodes qui composent la série, force est d’avouer que cette collaboration fût excellente pour le jeu, car à mon sens, The Expanse: A TellTale Series est probablement l’un plus réussi au niveau visuel. Les environnements sont soigné et remplis de détails, et ce malgré une certaine redondance dû aux contraintes dictées par l’histoire du jeu. En fait, le scénario se veut une préquelle à la série télé (et aux livres) et tourne autour des évènements ayant mené notre personne principal, Camina Drummer, à devenir qui elle est. Pour les non-connaisseurs des livres ou de la série télé (comme moi), l’histoire du jeu risque de vous laisser un peu perplexe.
Malheureusement, il est difficile de bien saisir les relations entre les différentes factions impliquées dans l’univers de The Expanse, si nous n’avons jamais touché aux autres médias avant de sauter sur le jeu. Et Camina Drummer, pour avoir fait quelques recherches, est l’un des personnages les plus complexes de cet univers, ce qui n’aide pas les néophyte à bien comprendre l’entièreté de ses motifs, de son sens moral ou de sa personnalité. C’est un peu moche, car cela rend l’attachement à son itération en jeu un peu plus difficile et par conséquent, notre compréhension de l’univers entier s’en voit affecté. D’ailleurs, j’éviterai de vous dévoiler le scénario afin de vous le laisser découvrir par vous-mêmes…
Si vous suivez TellTale depuis toujours, vous êtes déjà au parfum du style de gameplay préconisé par le studio. Avec les années, ce dernier a su innover et proposer quelques nouveautés, sans toutefois y perdre son identité propre. Tales From the Borderlands avait déjà amorcé de petits changements, ceux-ci faisant en sorte que celui-ci soit un peu plus près d’un jeu, que d’une simple aventure graphique à choix multiples. The Expanse: A TellTale Series continue dans cette même veine et malgré que ce type de jouabilité commence à s’essouffler, il demeure relativement assez plaisant en général.
Le jeu repose sur trois aspects principaux: l’exploration, les choix de réponses et les séquences QTEs. C’est ici que personnellement, j’ai trouvé que l’expérience générale s’essoufflait et n’arrivait pas à m’exciter outre mesures. L’une des choses les plus intéressantes, malgré ses limitations, demeure l’exploration. Grâce au nouveau moteur de Deck Nine, on ressent une liberté plus grande lorsque nous explorons les environnements. Par exemple, lorsque Camina part à la recherche de ressources dans les cimetières d’épaves de vaisseaux, nous pouvons la contrôler sur tous les axes. Cette liberté est vraiment grisante et nous permet d’avoir une meilleure impression de “jouer à un jeu“. Même s’il existe tout de même des “corridors” dans cette illusion de monde ouvert, on se laisse prendre a aimer se balader dans l’espace en zéro-gravité!
D’un autre côté, l’exploration demeure sommes toutes assez limité dû au fait que l’action principale se déroule dans seulement un poignée d’endroits. L’un d’entre-eux nous fera visiter l’Artémis de fond en comble, ce dernier étant le vaisseau qui sera commandé par Drummer, suite à la tentative du Capitaine Cox d’éliminer cette dernière en tout début de partie. Comme le vaisseau n’est pas immense, nous visiterons toujours les mêmes pièces et mêmes corridors, ce qui deviendra rapidement redondant. En second lieu, nous aurons les différentes sorties dans le vide sidéral, dans lesquels toutes les épaves de vaisseaux nous semblerons du pareil au même. Heureusement, le visuel extérieur est réellement très beau, ce qui permet de prendre quelques minutes à tourner la caméra afin d’apprécier le tout.
En dernier lieu, nous nous rendrons dans une station minière désaffectée de la Ceinture, afin de peut-être y trouver des ressources de valeur. Cela arrive assez tard dans les épisodes et est probablement l’un des moments les plus intéressants, autant en termes de gameplay qu’au niveau de l’histoire. Nous assisterons à un moment réellement déchirant et à de mystérieuses découvertes. Bien que la visite de tous ces endroits demeurent assez intéressante, on ne peut s’empêcher de se sentir limité dans les choses à y faire. Nous ramasserons des ressources ici et là, mais sans qu’il y ait de réelles valeurs attitrées à celles-ci, ni d’utilité quelconque en jeu. Un peu comme les jeux de la catégorie “simulateurs de marche“, les éléments avec lesquels nous pouvons interagir seront affichés à l’aide d’un point d’intérêt. D’un côté c’est bien, mais en même temps, cela enlève une certaine dimension à l’exploration de nos environnements. J’aurais préféré devoir essayer de toucher à tout, afin de découvrir avec quoi je pouvais interagir ou non.
Tel que mentionné plus tôt, les séquences d’action de The Expanse: A TellTale Series se dérouleront uniquement via des séquences QTE (Quick Time Events), ce qui ne plaira pas à tous. Par contre, étant une personne qui apprécie ce type d’élément de jeu, j’ai bien aimé la diversité des mécaniques QTE du jeu. Ici, rien de très complexe et la réactivité des boutons est très bien. Le jeu n’est d’ailleurs pas très difficile et assez “accommodant”, ne nous pénalisant pas automatiquement si une mauvaise entrée est faite. Grosso-modo, seuls quelques boutons sont utilisés, ce qui limite encore plus la possibilité d’erreurs de notre part. Malgré la facilité de ses séquences, elles demeurent amusantes.
Là où le jeu est un peu plus décevant selon moi, c’est dans l’implication qu’ont nos choix de réponses et décisions. Avant toute chose, il faut savoir que le fait que les personnages ne soient pas aussi attachants que dans d’autres jeux, joue sûrement un grand rôle dans notre rapport émotionnel avec nos choix. Certains de ces choix feront en sorte de construire de meilleurs relations avec les membres de notre équipage. ce qui en retour aura des conséquences X ou Y plus tard en jeu. D’autres décisions seront plus drastiques, où l’action se figera et nous offrira deux choix cruciaux. Par exemple, après la trahison du capitaine Cox en début de partie, nous pourrons décider de l’éjecter dans l’espace (causant sa mort) ou de simplement l’incarcérer dans une cellule de l’Artémis. Ce type de choix revient à seulement quelques reprises au travers des 5 épisodes, ce qui est un peu décevant à mon avis, car rarement nous nous sentons déchirés par les choix qui s’offrent à nous dans ces moments précis.
En bout de piste, The Expanse: A TellTale Series demeure un très divertissement vidéoludique, qui risque d’être encore meilleur si vous êtes fans des œuvres passées de TellTale Games et/ou de la série télé The Expanse. Rien ne réinvente la roue et n’apporte de réelle nouveauté, ce qui aurait été encore plus apprécié de la part d’un studio renaissant de ces cendres en quelques sortes. Là où le bas blesse, c’est dans le prix demandé versus le temps de jeu. Il faudra débourser entre 53$ et 60$ CAN selon la version du jeu, ce qui donne un peu moins de 5 heures de jeu au total, le cinquième épisode étant extrêmement court. Et bien que je puisse comprendre l’intérêt de TellTale derrière son modèle de livraison sporadique des épisodes, je ne suis pas certain que ce soit la meilleure approche. Si vous êtes comme moi, vous préfèrerez attendre que tous les épisodes soient disponibles afin de vous lancer dans le jeu, au lieu de jouer 1 épisode par mois. Car soyons francs; avec le lot de jeux qui déferlent sur le marché de nos jours, nos souvenirs d’un épisode risquent de se retrouver très loin dans notre mémoire lorsque arrive un nouveau…
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Prenez note que la version testée est celle de la PS4/5. Le jeu est également disponible sur Xbox One, Xbox Series et PC.
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