Studio: Odd Meter | Éditeur: 11 Bit Studios | Parution: 17 mai 2024 (Consoles) – 2 mai 2024 (PC) | Genre: Aventure/Puzzles | ESRB: M17+ (Mature 17+) | Disponibilité: PS5, Xbox Series, PC | Format(s): Numérique | Langue(s): Anglais parlé, français écrit | Durée: 4-5 heures | Prix: 33,99$ CAN
Vous avez toujours cru qu’être nonne se résumait à avoir une vie monotone? Vous êtes dans l’erreur!
Merci à 11 Bit Studios qui nous a gratuitement remis un code afin de pouvoir faire la couverture médiatique et le test de ce titre. L’éditeur/développeur nous autorise par conséquent à diffuser et/ou utiliser des extraits du jeu pour nos besoins de production et n’intervient d’aucune façon dans l’attribution de la note finale.
Une aventure déjantée, un peu difficile à suivre
Le studio russe Odd Meter présente son deuxième jeu, INDIKA, un titre dans lequel le développeur nous propose d’incarner une jeune nonne du 19e siècle, qui tente de survivre à sa vie monastique malgré la présence de la voix du diable qui hante constamment son esprit. Intrigué par cette prémisse, j’ai décidé d’enfiler la soutane d’Indika et voir si mes démons intérieurs allaient me faire passer un bon ou un mauvais quart d’heure. Voici donc ce que mes prières ont révélées…
Le moins que l’on puisse dire, c’est que INDIKA a le chic de nous sortir des sentiers battus. Avec une prémisse hors de l’ordinaire, nos premières minutes de jeu nous semblent presque extraterrestres sur certains aspects. Car voyez-vous, Indika n’est pas tout à fait seule, celle-ci étant habitée par nulle autre que le diable en personne, ce dernier se manifestant incessamment dans son esprit. Du coup, les autres sœurs du monastère regardent Indika d’un bien mauvais œil, ayant beaucoup de difficulté à témoigner de l’affection envers elle. Pour se “débarrasser” d’elle, la mère supérieure lui confiera une importante mission, celle de quitter le monastère afin d’aller livrer une urgente lettre au père Herman du monastère de Danilov.
Une fois lancée dans son périple, elle tombera malgré elle nez-à-nez avec Ilya, un évadé de prison gravement blessé à un bras, cherchant désespérément à atteindre le Kudets, un puissant objet religieux situé dans l’église de Spasov. Au départ, Indika servira d’otage à Ilya, mais leur relation évoluera au cours de l’aventure pour en arriver à un certaine simili-romance. En gros, l’histoire est intéressante, surtout dû à la constante présence du démon dans les pensées d’Indika. Le ton très humoristique du jeu apporte une belle dimension à notre partie, outre le fait que certains passages soient malheureusement bourrés d’évènements trop peu crédibles pour les apprécier totalement. En fait, les textes sont parfois un peu insipides et l’évolution de la relation entre Indika et Ilya ne réussit jamais à nous paraitre véridique. C’est un peu dommage, car cela impacte légèrement notre attachement aux personnages et à ce qu’ils vivent.
Visuellement, INDIKA fait un bon travail à nous transporter dans la grisaille d’une Russie de la fin du 19e siècle. Du début à la fin du jeu, la direction artistique propose des décors généralement assez monochromes, ceux-ci mettant à l’avant-plan les teintes de gris, de noir et de blanc, saupoudrés de couleurs plus chaudes ici et là, comme le brun du bois et le orange du feu. Bien que créé dans Unreal Engine 4, nous sommes loin du même rendu final qu’un The Last of Us Part II par exemple. La modélisation des environnements est correcte, mais sommes toutes assez minimaliste, surtout au niveau des éléments des extérieurs. Cependant, lorsqu’il nous est permis d’explorer certains intérieurs de bâtiments, ceux-ci sont beaucoup plus détaillés et plaisant à naviguer.
Quant au rendu des personnages, ces derniers sont plutôt très inégaux en termes de modélisation. Cela est très évidement, surtout dans les scènes qui placent Indika et Ilya dans le même plan, encore plus lorsque ce dernier est en vue rapprochée. On peut alors constater que le visage d’Indika est très réussi, alors que c’est plus ou moins le cas de celui d’Ilya, ce dernier donnant un peu l’impression de sortir tout droit d’un jeu de l’ère PS3/Xbox 360.
Mais quant est-il du gameplay? C’est ici qu’INDIKA est un peu difficile à bien évaluer. Car le studio Odd Meter a eu une bonne idée en y incluant diverses mécaniques de jeu, celles-ci allant des simples phases exploratrices de type « simulateur de marche », aux mini-jeux de courses et de plateformes. En soit, les idées sont réellement très bonnes et généralement bien exécutées, mais c’est plutôt dans la cohésion du tout dans son ensemble que ces éléments se collent difficilement pour créer une expérience qui se tient.
INDIKA se présente au départ comme une aventure narrative, le tout se déroulant en vue à la 3e personne. Les phases d’exploration des lieux sont bonnes, celles-ci donnant même de petits airs de « thriller d’horreur » de par certains de ses environnements moroses et lourds. Puis, viennent ensuite certaines scènes de poursuites, où nous nous retrouvons pourchassés par divers dangers. À d’autres moments, nous devrons traverser des endroits tout en conservant notre équilibre (via le joystick et non via les capacités gyroscopiques de la manette), ou en évitant des obstacles pour ne pas finir au fond d’un gouffre. Ensuite viendra ces rares moments où nous pourrons altérer des portions de nos environnement via les prières d’Indika, le tout se faisant à la simple pression d’un touche. Toutes ces différentes mécaniques offrent leurs bons moments et aident à diversifier le gameplay. La seule chose que je trouve un peu décevant dans celles-ci, c’est que le jeu étant plutôt court, certaines de ces mécaniques ne viendront qu’une seule fois et nous ne les reverrons plus du reste de la partie.
Puis viennent ces séquences de plateforming, ces dernières nous apportant dans un tout autre monde. C’est petits moments servent à expliquer les souvenirs d’Indika et à nous faire comprendre son passé. Bien que l’idée soit encore une fois très bonne, c’est plutôt dans la direction artistique employée qu’on arrive difficilement à comprendre le choix de l’équipe d’Odd Meter. Alors que 90% du jeu se déroulent dans un style visuel 3D de type « réaliste », tout bascule soudainement en graphismes pixel art, tout droit sortis de la SNES ! Dans ceux-ci, nous aurons droits à divers mini-jeux où nous devrons procéder de plateformes en plateformes, tantôt en vue 2D, tantôt en vue isométrique. Le rendu visuel et très joli et apporte un peu de gaieté au reste du jeu. Par contre, le choix d’aller de l’avant avec le look rétro 16-bit pour ces moments est beaucoup trop différent de tout le reste pour que cela nous semble faire parti du même jeu.
Dans son ensemble, INDIKA est un jeu d’aventure qui sort de l’ordinaire et qui apporte un certain vent de fraicheur. Malgré qu’il soit très éclaté et tente d’incorporer trop de mécaniques de jeu à la fois, notre temps de jeu demeure amusant tout au long des 4 à 6 heures de jeu. Certains petits problèmes sonores sont également à noter, autant en termes de spatialisation que de la force de volume des voix par moments. Si vous êtes à la recherche d’un jeu totalement différent, je vous recommande de lui donner sa chance! Maintenant, faites une petite prière pour une légère baisse de prix et entrez dans l’univers éclaté d’INDIKA!
Verdict
Pour connaitre les critères de notre système de notation, visitez cette page.
Prenez note que la version testée est celle sur PS5. Le jeu est également disponible sur Xbox Series et PC.
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