Mais de nos jours, avec la féroce compétition qu’offrent à Nintendo les Microsoft et Sony, la grande maison de Kirby, Yoshi, Peach, Mario et Luigi se retrouve fortement ébranlée. Les ventes de la Wii U ne sont pas à la hauteur des espérances et seule la 3DS semble tenir le fort et faire en sorte que les murs ne s’écroulent. Est-ce que Nintendo devra ultimement passer par le même changement de vocation que SEGA pour assurer sa survie a long termes? Pourquoi ne pas faire un léger retour dans le temps afin de voir d’où part Nintendo et spéculer sur son avenir?[/dropcaps]
Petit retour historique
Près de 32 ans après la sortie officielle de la Famicom (Family Computer) au Japon en 1983, Nintendo est toujours aussi présente dans le décor vidéo ludique. Pour ceux qui ne le savent pas, notez que Nintendo est une très vieille firme japonaise qui, à ses débuts en 1889, offrait divers jeux de cartes qui se nommaient Hannafudas.
Dans les années ’70, la compagnie s’est vite intéressée au domaine du jeu vidéo en participant, entre autres, à la création de la console Odyssey en collaboration avec Magnavox. Par la suite, Nintendo se lance dans la création de sa propre série de consoles, les Color TV Game, qu’elle manufacture avec succès.
C’est en 1980 que Nintendo créer son premier immense succès d’arcade avec l’arrivée de Donkey Kong, jeu tout droit sorti de l’esprit du génie qu’est Shigeru Miyamoto. Les personnages Mario et Donkey Kong venaient de naitre et connaitront un fort succès partout sur la planète.
Guidé par cette incroyable lancée, Hiroshi Yamauchi, alors président de la firme, demande à sa fille et à son gendre d’aller s’installer aux États-Unis afin d’y conquérir ce marché. C’est à la suite de ce mouvement stratégique que naitra, en 1985-’86, la Nintendo Entertainment System (NES), qui se retrouvera dans près de 90% des foyers japonais et dans plus du tiers des foyers américains.
La compétition se fait sentir!
Malgré que la NES trône pratiquement seule dans le marché, SEGA lui offre une certaine compétition avec sa console 8-bits, la SEGA Mater System. Mais en 1989, armé du génie créateur de Gunpei Yokoi, Nintendo lance la première console portable sur le marché, la Game Boy. La console est un franc succès et l’alliance Nintendo/Gunpei Yokoi roule alors en roi et maitre, faisant en sortes qu’aucun concurrent n’arrive à déloger la firme japonaise du sommet de la gloire. Du moins, pas au niveau des consoles portables.
Par contre, c’est au niveau des consoles de salon que Nintendo commence à sentir une certaine pression avec l’arrivée la PC-Engine de NEC (TurboGraphX-16 en Amérique) et surtout par SEGA, avec l’arrivée de sa Mega Drive (Genesis en Amérique).
Ne se laissant aucunement impressionner, Nintendo revient à la charge, en 1990, avec la Super Famicom, mieux connue sous le nom de Super Nintendo (SNES) en Europe et en Amérique. Encore une fois, le génie derrière la conception de la console réussit à faire en sorte que Nintendo demeure en tête de peloton avec des ventes écrasantes.
Un genou au sol pour la toute première fois
Alors que SEGA planche sur quelques prototypes de consoles 32-bits qui allaient donner vie à 2 projets distincts, la 32X et la Saturn, Nintendo entretenait un partenariat avec Sony afin d’élaborer une console 32-bits conjointe à sa SNES, console qui serait armée d’un lecteur CD-ROM. Ironiquement, le nom de code employé pour ce projet à ce moment était « Play Station ».
Mais voyant que SEGA bafouillait avec ses divers projets 32-bits, Nintendo abandonne son projet 32-bits et met fin à son partenariat avec Sony, ce qui deviendra une décision très coûteuse pour la firme nipponne et qui donnera ultimement vie à la PlayStation ainsi qu’à un adversaire plus que redoutable.
Une suite en dents de scie
Dans sa recherche de la prochaine évolution de console, la firme tente un essai qui sera un échec total; la Virtual Boy. Suite à cet échec, les noms de code Project Reality et Ultra 64 sont évoqués, ce qui mènera ultimement à l’arrivée de la Nintendo 64 en 1996, console 64-bits qui remportera beaucoup de succès, anéantissant la mitigée Jaguar d’Atari.
À ce moment, SEGA souffre de nombreux problèmes d’adaptation face à un concurrent qui ne cesse de prendre de l’envergure, Sony. La PlayStation vole littéralement le plancher et écrase la 32X et la Saturn à l’aide de son imposante machine de marketing. Sony réussie même à faire changer de camp le géant des jeux de rôles, Square, qui avait été un partenaire d’importance pour Nintendo depuis ses tout débuts. Cette alliance Sony-Square allait ensuite donner vie au très mythique jeu Final Fantasy VII sur PlayStation.
Dans la foulée de tous les changements du domaine, SEGA ne trouve aucunement la force de surmonter la défaite de sa Saturn face à la PlayStation. SEGA fait alors un impressionnant bond technologique en 1999, en mettant en marché la Dreamcast, la première console 128-bits à voir le jour. Malgré la puissance de sa nouvelle console, SEGA doit malheureusement vivre les séquelles d’un très mauvais timing de mise en marché, l’arrivée prématurée de la console étant trop tôt pour un public n’étant pas tout à fait prêt à un nouveau changement.
L’arrivée d’une béquille importante
En 2004, Nintendo récidive avec une merveilleuse idée qui allait lui sauver la vie; la Nintendo DS. La petite console portative eut un tel succès que le géant japonais pu enfin souffler un peu. Au fil des années qui suivirent, la DS subit divers changements afin de demeurer au devant de ses compétiteurs, ce qui demeura et demeure toujours, à ce jour, un fait incontestable.
Avec des ventes globales de plus de 40 millions d’unités DS sous toutes ses formes, la petite console permit à Nintendo de travailler sur sa prochaine console de salon afin de tirer son épingle d’un jeu alors occupé par la PS2 et la Xbox. En 2001, la firme met au monde son nouveau bébé, la GameCube, une merveilleuse petite console qui fera très bonne figure. Super Mario Sunshine sera un succès retentissant et Nintendo réussira même un tour de force en convaincant Capcom de lui léguer l’exclusivité de sa franchise Resident Evil. Cette nouvelle entente sera l’instigatrice de l’un des titres les plus acclamés à ce jour: Resident Evil 4.
Malgré tout, la GameCube n’aura pas le succès escompté sur le long terme et Nintendo se retrouvera une fois de plus à trainer de la patte face aux consoles de Microsoft et Sony.
Transition plus que difficile
Alors que la sixième génération de console tire sur sa fin, Sony lance en trombe sa PS3, suivi par Microsoft, un an plus tard, avec sa Xbox 360. Cette fois-ci, Sony éprouve de la difficulté à conserver sa position de tête, laissant son adversaire la devancer pour la première fois en plusieurs années.
Profitant de cette situation et prenant comme décision de ne pas se battre de front contre Microsoft et Sony, Nintendo décide alors d’emprunter un chemin différent. La Wii arrive sur le marché en 2006, apportant une toute nouvelle façon de jouer; la détection de mouvements! Piqué par la curiosité, le public se ruera sur la nouvelle console du géant japonais qui marquera un retour à la rentabilité pour Nintendo.
Toutefois, la Wii ne profite malheureusement pas d’une technologie aussi avancée que celle de la PS3 et de la Xbox 360, étant souvent catégorisée comme étant une GameCube dans un nouvel emballage et munie de capacité de capture de mouvements. Les ventes connaissent un rapide et excellent départ, mais s’essoufflent rapidement surtout dû au fait que la console n’offre rien de très attirant pour les « hardcore gamers ». Cinq ans plus tard, Nintendo annonce la venue d’une nouvelle console, la Wii U, une évolution logique de sa Wii, qui bénéficie de plus de puissance et d’un tout nouveau gadget; le GamePad.
L’annonce de la Wii U a un effet à deux tranchants, alors qu’un partie de l’industrie et du public n’est pas encore prête à voir arriver aussi rapidement une nouvelle console Nintendo, elle qui arrivera 6 ans après la Wii originale. De l’autre côté, plusieurs personnes se réjouissent de la possibilité d’avoir enfin une console aux performances plus près des consoles de Sony et Microsoft.
Nintendo se fait scier les jambes
Nintendo pourra profiter de seulement quelques années de répit et réussira à se démarquer de ses compétiteurs sans toutefois atteindre les ventes espérées. En février 2013, Sony annonce la venue de sa PS4, prévue pour une sortie en novembre 2013. Pour ajouter au supplice, Microsoft annonce elle aussi une nouvelle console, la Xbox One, qui verra le jour quelques jours après la PS4. Après l’arrivée de ces dernières, la Wii U stagne et les prévisions de ventes doivent même êtres revues à la baisse par l’exécutif de Nintendo.
Se tenir la tête hors de l’eau
En date d’aujourd’hui, Nintendo fait de beaux efforts mais git toujours au fond du baril face aux incroyables ventes de PS4 et Xbox One versus celles de la Wii U. Heureusement pour la firme japonaise, la 3DS continue de faire bonnes figures et aura même droit à une version améliorée, la New 3DS.
Mais la New 3DS ne pourra tenir, à elle seule, Nintendo hors de l’eau qui continue à monter et à menacer d’engloutir la compagnie. Est-ce que Nintendo a toujours la force et les moyens de revenir de l’arrière? Est-ce qu’elle pourra présenter rapidement une nouvelle console de salon assez puissante pour détrôner les PS4 et Xbox One? Est-ce que la firme nippone devrait simplement emprunter le chemin que SEGA à prise en ne produisant que des jeux, laissant tomber la production de consoles?
Toutes ces questions sont légitimes et portent à réflexion. Il est clair que toutes ces avenues sont certainement mises sur la table dans les conseils d’administration de Nintendo. Après tout, Mario et les nombreuses franchises iconiques de la compagnie ne mourront pas de sitôt et pourraient même atteindre des ventes faramineuses si celles-ci étaient éventuellement portées sur d’autres consoles. Quel propriétaire de PS4 ou Xbox One ne serait pas heureux de pouvoir avoir accès à une nouvelle mouture d’un titre Zelda ou encore, de pouvoir jouer une nouvelle itération d’un Metroid ou d’un Mario Kart quelconque?
Vous pensez que ceci est impossible? Réellement? Allez compter le nombre de franchises à succès de SEGA qui sont maintenant disponibles pour les différentes consoles. Est-ce que SEGA semble avoir regrettée sa décision de ne plus produire de consoles? Il y a fort à parier que non, surtout pas avec les revenus qu’engendrent maintenant les nombreux titres Sonic ainsi que les autres franchises de SEGA pouvant maintenant êtres accessibles sur toutes les consoles.
Quoi qu’il en soit, Nintendo continue d’offrir des titres de qualité tels que Mario Kart 8 ou encore, Super Smash Bros.. Mais pendant combien de temps la compagnie pourra-t-elle tenir encore le coup? Car bien que de nombreux jeux soient en développement pour les consoles de Nintendo, très peu d’entre eux semblent avoir la puissance de faire vendre automatiquement de nouvelles consoles et d’attirer de nouveaux joueurs à sa cause.
Malgré tout, Nintendo se trouve ironiquement en excellente position afin de surprendre tout le monde avec l’arrivée d’une console de nouvelle génération sous peu. Avec les PS4 et Xbox One déjà sur le marché depuis plus d’un an, Nintendo aura certainement étudiée brillamment ses compétiteurs afin d’apprendre de leurs forces et faiblesses. Ceci pourrait bien être un point tournant, permettant à la grande maison de Mario de retrouver son rang de grande première. C’est ce que nous surveilleront avec grande attention…
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