[dropcaps style=”2″]En 1979, Alien: Le huitième passager (V.O.A de Alien), film de science-fiction réalisé et dirigé par Ridley Scott, sévissait sur grand écran. Le film fut un succès à l’échelle mondiale. Par la suite, différents réalisateurs reprirent le flambeau en nous offrant de nouveaux titres afin de nous replonger dans l’univers terrifiant d’Alien. Le monde du jeu vidéo fit de même et plusieurs versions et adaptations furent réalisées pour nous faire revivre l’horreur de se retrouver en pris en proie et tenter de survivre à cette créature d’un autre monde.
En réponse au fiasco que fut Alien : Colonial Marines, l’éditeur Sega décida donc de confier la nouvelle réalisation de la franchise, au studio The Creative Assembly. Ces derniers optèrent pour une approche plutôt différente des titres antérieurs : Un Survival-Horror à la sauce Dead Space doublé d’un jeu d’infiltration. Voici donc Alien : Isolation, un jeu dans lequel le joueur devra user de stratégie pour échapper à la créature extra-terrestre et survivre dans l’environnement froid d’une station orbitale peu hospitalière. Le jeu se veut un hommage au film original, Alien: Le huitième passager et respecte en tout point l’atmosphère angoissante et le concept futuriste du point de vue de Ridley Scott des années ’70.
La vérité à tout prix
2137, l’action se déroule quinze ans après la disparition du Nostromos ainsi que tous les membres d’équipage. Après avoir reçu l’information que la boite noire du Nostromos aurait été retrouvée, Amanda Ripley, la fille d’Ellen Ripley, est sollicitée pour faire partie d’une délégation visant à récupérer ladite boite noire.
À bord du Torrens, Amanda se rendra à la station Sebastopol, en orbite autour de Jupiter. Dès son arrivée sur la station orbitale, notre héroïne découvrira une population abandonnée à son sort et terrorisée par des disparitions multiples et mystérieuses. Le chemin pour découvrir la vérité sur la disparition de sa mère s’avèrera beaucoup plus périlleux et parsemé d’embuches que prévu.[/dropcaps]
Visuel rétro/futuriste et ambiance terrifiante
Au niveau du rendu visuel, Alien : Isolation est particulièrement bien réussi. L’environnement intérieur de la station Sébastopol et des vaisseaux spatiaux Torrens et Anesidora respectent en tout point le design futuriste réalisé dans Alien: Le huitième passager. Les sorties extérieures dans le vide sidéral ne sont peut-être pas aussi réussies que celles exécutées dans Dead Space, mais sont tout de même bien réalisées.
La seule ombre au tableau, en ce qui concerne le contenu visuel, se trouve au niveau de certaines scènes d’animation qui souffrent d’un certain sautillement plutôt dérangeant. Par contre, ces scènes ne sont pas très nombreuses dans le jeu et sont souvent de courte durée. La réalisation sonore englobe à merveille l’ambiance parfois inquiétante qui règne à bord de la station. Le bruitage, quant à lui, est tout simplement efficace. Particulièrement lorsque vous serez caché pour fuir la créature et que vous entendrez son pas lourd, arpentant les couloirs à votre recherche; chair de poule garantie.
L’extraterrestre à la peau dure
Alien : Isolation est essentiellement un jeu de survie, d’horreur et d’infiltration. Cette approche, basée sur la finesse, le déplacement léger et la fuite, est beaucoup plus près du long métrage que des adaptations précédentes. Le sentiment d’impuissance face à l’Alien est constant. La bête est tout simplement indomptable et vous n’aurez, la plupart du temps, d’autres choix que de vous cacher ou encore mieux, emprunter un autre chemin, car la fuite, face à la créature, est futile et elle vous rattrapera à tous les coups.
Et vous pouvez être certain qu’elle vous éliminera souvent, très souvent. Si vous l’entendez courir dans les murs par les bouches d’aération, faites bien attention aux bruits que vous faites, car elle vous entendra et vous attrapera sans autres formes de politesses. C’est sans contredit, l’un des éléments les plus intéressants du jeu. Vous serrez toujours sur le qui-vive et à l’affût du moindre élément qui pourrait attirer la bête dans votre direction.
Immersion sensorielle
Néanmoins, il y a moyen de s’en sortir si elle vous poursuit. Vous pourrez vous cacher dans des casiers ou sous les tables, à la façon de Outlast. Si vous êtes silencieux, elle passera devant votre cachette sans vous remarquer. Les multiples conduits d’aération sont aussi une bonne façon de s’enfuir à moins qu’elle n’emprunte le même chemin que vous. Pour ceux qui possèdent la Playstation Eye (caméra), l’expérience ne peut qu’en être rehaussée puisque le moindre bruit produit dans votre propre salon fera rappliquer l’Alien sur le champ.
Par contre, si vous êtes caché dans un casier, vous aurez beau crier aussi fort que vous le pourrez dans votre salon, il n’y aura aucune réaction de la part de l’Alien. Mais cela fonctionne très bien si votre personnage est à découvert. Vous pourrez aussi bénéficier du détecteur de tête. Lorsque vous voudrez jeter un œil au-dessus d’une cachette ou dans un coin, la caméra appliquera les mouvements de votre tête à ceux de votre personnage dans le jeu. De plus, vous disposerez d’un détecteur de mouvement qui vous indiquera si un ennemi se trouve à proximité. La Dualshock4 émettra, via son mini haut-parleur, un « bib » distinctif ainsi qu’une légère vibration.
Un Arsenal imposant, bien qu’inutile
Même si le jeu est beaucoup orienté vers la furtivité, vous disposerez d’un arsenal rassurant. Par contre, les armes que vous trouverez tout au long du jeu; comme le revolver, le fusil à pompe, le Taser et le pistolet à clou seront tout à fait inefficaces face à la bête. Le lance-flammes pourra la faire reculer le temps de vous échapper, mais c’est tout. Vous pourrez aussi fabriquer des engins artisanaux comme l’émetteur de son (efficace pour attirer l’ennemi), la bombe tuyau et l’émetteur IEM. Ces dernier et les cocktails Molotov seront tous fabriqués et optimisés grâce à des schémas récoltés sur votre route. Il sera difficile toutefois, de trouver une utilité offensive à ces engins puisque la fuite et la furtivité primeront souvent en toute circonstance.
La station orbitale Sebastopol est immense et pour s’y déplacer, une myriade de transports transitaires et de portes à déverrouiller seront mises sur votre chemin. La plupart des portes vous seront interdites à moins d’avoir l’outil approprié pour les ouvrir. Le développeur n’a pas lésiné sur la façon évolutive d’ouvrir les portes, sas et autres passages préalablement bloqués. Chalumeau de niveau un pour ouvrir certains passages et niveau deux pour d’autres, séquenceur de niveau un pour pirater un ordinateur et niveau supérieur pour accéder à certaines zones bloquées, le tout en QTE, forçant ainsi le joueur à travailler un petit peu plus et rapidement, car… chut! L’ennemi approche…
Vous n’êtes pas seul
Outre l’Alien qui aimerait bien vous avoir pour le petit déjeuner, vous devrez faire face à d’autres menaces, toutes aussi mortelles. Les Lambdas sont des androïdes programmés pour servir les humains, mais plus maintenant. Sans vous révéler quoi que ce soit, disons juste qu’ils ont été reprogrammés pour éliminer toutes formes humaines qui pourraient menacer le bon fonctionnement de la station. Ces derniers seront tout aussi difficiles à éliminer que la bête elle-même, mais, tout de même faisables. Ensuite, il y a les humains qui vous causeront des ennuis à l’occasion. Le hic, c’est que seulement quelques un d’entre-deux représenteront une menace pour Amanda. Il s’agira alors de bien écouter leurs conversations pour séparer les bons des méchants.
Au final
Une édition spéciale du jeu intitulé Alien : Isolation Nostromo Edition est aussi offerte. Cette dernière comprend la mission « L’équipage peut être sacrifié » dans laquelle le joueur aura la possibilité de faire une mission en incarnant un membre de l’équipage original du Nostromo. Un clin d’œil sympathique au long métrage. La morphologie des personnages est superbement réussie. Pour les nostalgiques, ce petit bonus en vaut le détour.
Alien : Isolation sera finalement, et il était temps, celui qui réconciliera les fans de la série avec la franchise. Il n’est pas parfait, certes, avec ses sauvegardes manuelles un peu trop espacées, son arsenal imposant qui ne vous procurera qu’un sentiment de puissance utopique et ses quelques longueurs, ici et là. Non, Isolation n’est pas parfait, mais s’impose par son style horreur/survie/infiltration, par sa durée de vie (plus de vingt heures de jeu) et par son visuel rétro/futuriste rendant hommage à l’un des films culte de science-fiction les plus terrifiants des trente dernières années.
Points positifs[list style=”check”] [list_item]Bonne durée de vie[/list_item] [list_item]Visuel fidèle au long métrage d’origine[/list_item] [list_item]Ambiance terrifiante[/list_item] [list_item]Infiltration délicieusement difficile[/list_item] [/list] | Points négatifs[list style=”mark”] [list_item]Quelques longueurs[/list_item] [list_item]Vous mourrez souvent[/list_item] [list_item]Sautillements d’Image dans les cinématiques[/list_item] [list_item]Espacement des points de sauvegardes manuelles[/list_item] [/list] |
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