[dropcaps style=”2″]Étant moi-même fan de première heure de la franchise Resident Evil de l’ère pré-RE5, il est clair que j’appréhendais ce test avec des sentiments partagés. D’un côté, le retour du père fondateur du genre Survival-Horror, Shinji Mikami, m’excitait énormément. De l’autre, une certaine forme d’appréhension m’envahissait à la venue du nouveau titre de ce dernier, The Evil Within. Bien qu’il soit différent de Resident Evil en plusieurs points, ce dernier possède tout de même les qualités premières requises pour le genre, c’est-à-dire; une ambiance stressante sertie d’un gameplay angoissant. Allons donc voir de plus près ce qui se loge aux fins fonds de ce thriller de survie et d’horreur psychologique, dans notre test effectué sur PS4.
Attention cœurs sensibles
The Evil Within débute de façon plutôt bizarre. Appelé à investiguer la disparition de patients de l’hôpital psychiatrique Beacon Mental, notre personnage, Sebastian Castellanos, se rend sur place avec ses collègues Joseph Oda et Julie Kidman, afin de faire la lumière sur ce qui s’y passe. Alors que nous entrons dans l’édifice, nous sommes immédiatement mis face à une situation qui semble avoir dégénérée de façon aussi inexplicable qu’atroce. Enjambant les cadavres ensanglantés gisant sur le sol du hall d’entrée, nous nous déplaçons jusqu’à la régie afin de pouvoir visionner ce que les caméras de surveillance ont pu enregistrer et avoir une meilleure idée de ce qui a causer le carnage. C’est à ce moment que nous nous retrouvons piégés à notre tour par une entité surnaturelle, la même qui semble avoir causée le carnage. L’histoire d’horreur débute alors, nous retrouvant ligoté et suspendu au plafond, pendant qu’un immense colosse démembre un autre corps près de nous. Et croyez-moi, c’est graphiquement très sanglant, je vous l’assure. Les cœurs sensibles devraient s’abstenir. Pour les autres: Bienvenue en enfer quoi![/dropcaps]
Visuel nouvelle génération horrifiant…
The Evil Within n’est malheureusement pas tout à fait à la hauteur de ce qu’on pourrait êtres en droit d’exiger d’un titre de nouvelle génération en termes de graphismes. Pas qu’il ne soit pas bien, mais plutôt parce que son contenu visuel semble avoir été réalisé de façon inégale, étant plus qu’acceptable en certains endroits, mais pas dans d’autres. De plus, certaines résolutions de textures rendent certains endroits du jeu plutôt flous, faisant en sorte que nous ayons même des difficultés à y discerner correctement tout le contenu de la scène.
Par contre, les détails qui composent les scènes du jeu sont très efficacement réalisés, ce qui nous place rapidement en état d’angoisse et de stress intense à tout moment. Les environnements sombres, glauques, sanglants, voir même troublants, font en sorte que le titre n’ait aucunes difficultés à provoquer une certaine tension en nous. Décevant que la qualité visuelle n’ait pas été vraiment poussée à fond, car je me demande même si les choses atroces qui nous sont présentées dans The Evil Within n’auraient pas été un peu trop hard en bout de ligne.
Mécaniques de jeu Resi-Last-of-Us-esques!
D’accord, The Evil Within est le nouveau bébé du créateur de Resident Evil et soyons francs; le jeu peut facilement se rapprocher de RE4 à biens des égards. Mais le nouvel opus de Mikami comporte aussi beaucoup de similitudes avec The Last of Us, surtout au niveau de l’approche que l’on doit avoir face aux créatures qui se présentent à nous. Rien ne sert d’aller à l’encontre de ceux-ci de front en dégainant et tirant à qui mieux-mieux. Il sera plus efficace d’étudier les mouvements et déplacements de ceux-ci afin de les approcher furtivement et de les éliminer en silence. Ceci évitera d’alerter d’autres créatures se trouvant dans l’entourage immédiat et vous aidera à économiser vos munitions.
J’ai particulièrement adoré devoir littéralement brûler les ennemis abattus, ou les cadavres jonchant le sol, afin de faire certain qu’ils soient vraiment vaincus. Ceci se fait à l’aide d’allumettes que nous trouvons dans The Evil Within et que nous devons aussi gérer de bonne manière, car elles se font rares et parce que certains ennemis ne sont éliminables que par le feu. Comme pour la majorité des jeux Survie-Horreur, certaines créatures nécessiterons plusieurs balles afin d’êtres éliminées ou encore, devront êtres abattues par une arme plus puissante.
Des améliorations et optimisations qui sont les bienvenues!
Afin de pouvoir progresser et d’affronter des ennemis toujours plus dangereux, une séries d’améliorations de toutes sortes sont possibles. Détail plutôt drôle et dérangeant, mais cadrant bien avec le design général du jeu, ces améliorations sont possibles en s’assoyant dans une sorte de chaise de torture plutôt lugubre, rappelant un peu une chaise électrique. Les améliorations de The Evil Within se font sous 4 groupes différents : Agonie, Aptitudes, Armes et Stock. C’est parmi ces trois groupes que vous pourrez alors optimiser votre jauge de santé maximale, le nombre total de balles contenues dans vos chargeurs ainsi que la puissance de vos armes pour ne nommer que celles-ci.
Agonie
Agonie est le nom de l’arbalète que nous trouvons à un certain point du jeu. Elle permet d’utiliser différents carreaux que nous fabriqueront à partir des pièces de mécanismes des pièges que nous désamorcerons tout au long du jeu. Les carreaux viennent avec plusieurs capacités, tels qu’explosives, aveuglantes, empoisonnées, harpon, électriques et ainsi de suite.
Aptitudes
Les aptitudes permettront de pouvoir améliorer nos capacités à courir plus longtemps, à augmenter notre jauge de santé maximale, à l’efficacité de nos seringues et à pouvoir faire plus de dommages au combat corps-à-corps pour ne nommer que ceux-ci.
Armes
Évidemment, toutes les armes amassées pendant The Evil Within sont possibles d’êtres optimisées en améliorant les capacités de chargeurs, la vitesse de recharge, les dommages infligés, la précision et bon nombre d’autres du genre.
Stock
C’est par ici que nous pourrons améliorer le nombre de balles, allumettes, seringues, carreaux, trousses de soin et autres trucs identiques, que nous pouvons trimballer en tout temps.
Toutes ces améliorations se feront par le biais de points que vous accumulerez tout au long de l’aventure, points qui se trouvent sous forme de gel vert que vous récupérerez dans des fioles un peu partout dans les niveaux et lorsque vous éliminerai certaines créatures.
Une sono très efficace…
L’ambiance sonore de The Evil Within n’a rien a envier à des jeux tels que Dead Space ou Alien : Isolation, pour lesquels le sonore joue un rôle prédominant. Il n’y a pas vraiment de musique ici et les sons ambiants donnent parfaitement le ton aux scènes dans lesquelles nous nous retrouvons. Il faut dire que la réalisation de la trame ambiophonique est très à point, nous permettant de situer l’action et d’où provient le danger. Du même coup, le jeu d’ambiance sonore maximise également notre stress, ne sachant pas trop comment aborder certaines scènes, seulement parce que les sons ambiants nous déstabilisent.
La traduction francophone du jeu est de très bonne qualité et le jeu des acteurs donne une bonne crédibilité à ce qui se passe à l’écran. Et contrairement à plusieurs jeux où les textes semblent n’avoir été écrits que pour boucher certains trous, ceux de The Evil Within ne sont pas légions, mais sont tout de même très bons.
Un retour efficace de Shinji Mikami au type Survie-Horreur?
Évidemment, le maitre du style n’a pas tout à fait perdu la main, même après nous avoir donné des jeux d’un tout autre ordre tels que Vanquish et Killer7. Après avoir travaillé sur Shadow of the Damned en 2011, Mikami semble avoir repris goût au genre de jeux d’horreur et nous donne un The Evil Within qui nous fait renouer avec le célèbre réalisateur/producteur.
The Evil Within n’est pas parfait et souffre de quelques problèmes techniques, dont une manipulation de caméra qui n’est pas toujours évidente et des graphiques en deçà des attentes. Par contre, le gameplay garde notre intérêt en vie, le design général nous incite à aller toujours plus loin et l’ambiance générale nous garde sur le qui-vive d’un bout à l’autre.
De plus, la progression des évènements et de la difficulté que propose The Evil Within sont juste assez bien calibrés, de façon à ce qu’il ne nous arrive jamais d’avoir envie de laisser le contrôleur de côté et quitter le jeu. En résumé, c’est un jeu imparfait, mais qui sonne un retour de qualité du créateur incroyable qu’est Shinji Mikami.
Maintenant, est-ce que quelqu’un chez Capcom pourrait se réveiller et redonner à Mikami et son équipe, la production d’un prochain Resident Evil original? Et pourquoi ne pas lui confier la charge d’un reboot de la franchise Dino Crisis tiens? Après tout, cette dernière est aussi une création originale de Mikami…. Il serait intéressant de la voir revivre elle aussi!
Points positifs[list style=”check”] [list_item]Ambiance stressante efficace[/list_item] [list_item]Bonne progression de difficulté[/list_item] [list_item]Excellent rendu sonore[/list_item] [list_item]Hybride RE4/The Last of Us[/list_item] [/list] | Points négatifs[list style=”mark”] [list_item]Qualité visuelle décevante sur PS4/Xbox One[/list_item] [list_item]Préparez-vous à mourir souvent[/list_item] [list_item]Rares points de sauvegarde[/list_item] [/list] |
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